Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

4.9.12

LA CITÉ DE L'INDICIBLE PEUR

 Lorsque vous passez par Salers (Cantal), vous apercevez sur l'une des devantures de pâtisseries fabriquant le savoureux biscuit intitulé "carré de Salers" (et non "pavé de Salers", autre spécialité locale, mais taillée dans le bovin rouge, descendant de l'auroch), trois photographies de Bourvil se délectant du fameux sablé. À la dérobé, ces photographies évoquent vaguement La cuisine au beurre (film familial de Gilles Grangier de 1963). Mais comme l'on n'est pas plus en Normandie qu'en famille ... C'est en circulant le soir dans la petite cité médiévale que quelque chose titille, une impression de connaître un peu l'endroit, quelque chose d'indicible...
Quelques temps plus tard, lors d'une de ces soirées que l'on termine en regardant le DVD d'un film chéri, une émulsion empreinte, et que votre main tombe sur La cité de l'indicible peur de Jean-Pierre Mocky, le goût du carré de Salers rapplique au rythme des petits bonds de Bourvil qui y joue le rôle d'un drôle de flic comme on aimerait en rencontrer.  La cité de l'indicible peur, long métrage librement adapté d'un roman de Jean Ray et dialogué par Raymond Queneau, à l'harponnant casting (Francis Blanche, Jean Poiret, Véronique Nordey, Jean-Louis Barrault, Jacques Dufilho, Victor Francen, René Louis Laforgue, Raymond Rouleau, Marcel Perès, Roger Legris...) a en effet été tourné dans la ville de Tyssandier d'Escous en 1964. Bourvil était à Salers pour un de ces grands films "mine de rien".
 À la sortie du film, ce ne fût pas du gâteau pour le réalisateur, son métrage fut amputé et rebaptisé La grande frousse par les producteurs pris de trouille, ce qui ne l'empêchera pas d'être boudé par la critique et le public (comme dirait Shakespeare "C'est de ta peur que j'ai peur"). Il faudra attendre 1972 pour le revoir sous sa forme d'origine (titre et montage). Le retrouver aujourd'hui, avec son entraînante ritournelle de Gérad Calvi "Fatalitas", constitue une ronde de petits chocs, de subtilisantes danses, de motifs allusifs, de résonances ambivalentes, de poésie éprouvée. On ne saurait se passer de ce biscuit rieur, qui indique bien là, sans crier gare, comme d'autres fictions de Mocky, un trou de serrure où l'on aperçoit la sortie vers un mieux de liberté.

Photos : B. Zon (sauf extrait de La cité de l'indicible peur)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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