Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

31.10.11

SYLVAIN KASSAP - DIDIER LEVALLET - GÜNTER SOMMER

"Bonjour à tous!
Ce trio est né en septembre 1982 au festival de Chantenay Villedieu, dans la Sarthe...
Presque 30 ans plus tard, il joue toujours, mais quasiment jamais en France.
Nous serons le lundi 7 novembre à 20h
à l'ATELIER DU PLATEAU, 5 rue du plateau, 75019 - PARIS
et le mardi 8 à 18 heures
à l'AUDITORIUM JEAN JAURES - 17 rue Jean Jaurès - 58000 NEVERS.
On espère vous y croiser!
Sylvain KASSAP (clarinettes)
Didier LEVALLET (contrebasse)
Günter SOMMER (batterie)
"
Sylvain


À écouter :
Sylvain Kassap : L'arlésienne (nato)
Sylvain Kassap - Didier Levallet - Günter Sommer : Bib (FMP)
Sylvain Kassap - Didier Levallet - Günter Sommer : Cordes sur ciel (EMP)

Photo : www.sylvainkassap.com

29.10.11

BENOÎT DELBECQ, MERCILESS GHOST, NATHAN HANSON ET AUTRES BLACK DOGGERS

Où que l'on soit, la présence des enfants est toujours salutaire. On apprend ce qu'on a oublié depuis trop longtemps, empêtrés dans nos vies effilochées. Hier soir à l'issue de la soirée au Black Dog où l'on a pu entendre Benoît Delbecq en solo puis en duo avec Nathan Hanson, puis le trio Merciless Ghost (George Cartwright, Josh Granowski, Davu Seru) et enfin ce même groupe avec Delbecq pour un pénétrant troisième set, un enfant a eu ces mots "Nous devons tous être uniques" rappelant l'extraordinaire évidence de ce qui constitue le miel d'une existence possible et dans ce cas précis la raison même de ce moment (inutile de dire musical) extravagant (qui vague ailleurs donc, ou plutôt qui réveille notre vague nécessaire). L'existence interroge, pas question de se dérober, pas besoin non plus, les enfants le savent. La musique aussi, elle peut le dire. Ce fut totalement authentique hier soir et donc unique.


Merciless Ghost sur le Glob

Photos : B. Zon

23.10.11

FANTASTIC MERLINS with KID DAKOTA
AU PANNONICA DE NANTES

Après un passage au Vauban de Brest pour l'Atlantique Jazz festival, le beau bout du monde à belle portée (concert filmé par Samuel Thiébault et visible sur Arte live dès le 24 octobre), Fantastic Merlins (Nathan Hanson : saxophones, Brian Roessler : contrebasse, Daniel Levin : violoncelle, Pete Hennig : batterie) retrouvaient leur compère chanteur Kid Dakota (victime la veille de retards aériens) ce 21 octobre au Pannonica de Nantes, autre lieu-bien dit, marque sur la carte musicale que l'on espère indélébile tant elle recèle de cette vie harmonieuse nécessaire qui ne peut nous faire défaut sous peine de voir vainqueurs les sinistres. À l'issue d'un concert plein d'attentions sensibles des musiciens et du public, ouvert par une inventive première partie du violoncelliste nantais Benjamin Jarry, notre amie Julia a dit "Ça fait du bien d'entendre des chansons, on peut y mettre beaucoup de choses". Les lieux où l'on peut mettre tant de choses, les étapes chéries de vies nomades qui refusent la saleté ordinaire, les îles où l'on voit pousser l'autre, frère-soeur et semblable, les caches d'armes génératrices, sont effectivement notre sel principal, celui qui dit "Comment la lumière pénètre".

Fantastic Merlins : How the light gets in
Fantastic Merlins sur le Glob
Nathan Hanson et Brian Roessler seront le mardi 25 octobre à l'Angora avec Pablo Cueco et Mirtha Pozzi (Paris Bastille)

Photos : Z. Ulma

21.10.11

DEVENIR

"L'art de la prophétie est extrêmement difficile, surtout en ce qui concerne l'avenir".
Mark Twain


Photo : B. Zon

16.10.11

LES PRIMAIRES DE LA RÉVOLTE


Entre ces deux images, pas sept différences, mais une. La première affiche l'indignation, l'autre la révolte.

Sur la chaîne BFM, un journaliste demande à sa correspondante à Rome si "certains indignés n'auraient pas franchi la ligne jaune". Elle est catégorique : "non", les violences sont le fait de "casseurs". Et qu'attaquent ces "casseurs" ? Des banques ? Une marque supérieure d'indignation non ? Comme l'armée américaine au 19ème siècle pour les indiens, les médias aiment leurs petits classements, les indignés "friendly" et puis les "hostiles".
Ceux qui rentrent chez eux, et ceux qui en sortent. Nous sommes des chiens !

On peut commenter de tout son saoul sur la faiblesse du mot "indigné" qui indique aussi peut-être les faiblesses du mouvement, sa récupération facile, sur le fait que le modèle des printemps arabes n'était pas un simple élan pacifiste, mais bien un mouvement bravant la peur, les arrestations, la torture, une autre réalité mouvante non résolue. Certes, mais tout de même, chaque moment où la rue revient à sa vocation première, où la circulation des idées reprend même en balbutiant, est à chérir. On peut aussi avec le luxe dédaigneux de ceux qui ont tout vu et pas réussi grand chose, sourire de ce geste d'exaspération qui pour l'instant ne va pas (assez) loin, il n'empêche là encore que tout rassemblement où la parole peut reprendre, toute vibration d'un désir d'autre chose, même confus, se manifeste, tout questionnement a sa valeur inestimable en un temps de perdition.


Hier, comme dans d'autres villes du monde, les "Indignés" parisiens (moins nombreux qu'ailleurs) se retrouvaient sur la place de l'Hôtel de Ville. L'image fait plaisir. Au milieu de déclarations vagues qui n'affichent guère de rupture avec le système, beaucoup de slogans aux origines libertaires. Les racines existent. C'est ce qu'il y a de plus difficile à couper. Et puis des prises de paroles, beaucoup de blah blah, toujours trop d'individualisme, mais aussi le désir d'en finir avec la représentativité. Et soudain, enfin quelque chose se passe, une jeune fille prend le micro et décrit la manifestation qui se passe à deux pas au Châtelet. Il s'agit d'une manifestation d'Africains contre la Françafrique, il sont encerclés par des policiers bien plus nombreux qu'eux. La jeune fille demande (car ça n'a aucun sens de palabrer ici lorsqu'il se passe ça à deux pas) d'aller briser ce cordon pour établir le contact avec les Africains. Les gentils organisateurs demandent à ce que le débat reprenne, à ne pas se laisser "divertir", d'autres prétextent qu'il y a parmi ces Africains des partisans de Laurent Gbagbo pour ne pas y aller. Mais au moins la moitié des Indignés (virant "hostiles" ?) se dirigent vers le Châtelet. Un des gentils organisateurs (sans doute adepte du non franchissement de ligne jaune) dit avec une belle impuissance : "Bon ceux qui veulent y aller peuvent y aller, mais ce qui est important c'est de prolonger le débat". À Châtelet, le dispositif policier est impressionnant, presque risible (mais de quoi l'état a-t-il peur ?). Un 15 octobre 2011 des Africains manifestent à Paris complètement encadrés par les CRS, ça commence par octobre, ça se termine par un 1. Les Indignés désobéissants bloquent la circulation, certains font un sit in,les CRS les dégagent, matraques et lacrimos, mais ce n'est pas le repli rapide, les gens restent autant que possible. Ils scandent le classique "Police partout justice nulle part". Pour que les idées circulent, il faut arrêter la circulation. C'est chose faite, ça peut sembler petit, c'est peut-être le plus important de cette journée du 15 octobre : malgré l'intimidation policière et l'instauration d'une frontière, des français cherchent à nouer le contact avec des Africains. Mais me direz-vous, qu'est-ce que ça peut bien signifier dans un pays où on se drape dans sa dignité pour élire (mode dînette enfantine) un fromage à 0% ou une courgette ?

Post blogum : Et la musique dans tout ça ? Il vaut encore mieux entendre en dansant la Bella Ciao jouée par une fanfare vivante sur une place publique que se farcir les restes de la dépouille de Miles Davis à en mourir.




Sur youtube : Quand un flic tente d'étouffer un "indigné" pour l'intimider...
Sur youtube :15/10 : Secteur Châtelet, milliers d'indignés
Sur Youtube :15/10 : Blocage du secteur Châtelet
Sur youtube : 15/10 : Les gazeuses sont de sortie chez les flics

Photos : B. Zon, Z. Ulma

12.10.11

COE, HORLER : DUNOIS 7 OCTOBRE 2011

"La présence d'esprit s'invite partout, et élimine toutes les différences".
Ralph Waldo Emerson

Ce 7 octobre, le théâtre Dunois s'est fait le lieu naturel d'un beau retour, celui de Tony Coe en duo avec le pianiste John Horler. Partage de sources, le public n'est pas simple spectateur, il est dans le concert avec ces deux hommes, êtres jouant vrai - territoires liés (jazz), souffrances et couleurs de la vie en leur souffle le plus chaud, le plus étonnant. Il fallait être là.
Photos : Z. Ulma

5.10.11

L'ART DES COE
ENTRETIEN DE TONY COE AVEC LUI-MÊME

Tony Coe sera au théâtre Dunois ce vendredi 7 octobre à 20h en duo avec le pianiste John Horler. Un concert rare qui s'inscrit dans la suite des Retours à la case Dunois après les concerts de Lol Coxhill avec Barre Phillips et JT Bates puis Steve Beresford avec Matt Wilson (chez tous les bons disquaires le lundi 10 octobre). Le saxophoniste, clarinettiste, n'a pas joué à Paris depuis belle lurette = concert immanquable. Dans une interview qu'il s'accordait pour le n°1 de la revue Jazz Ensuite en octobre 1983, il y a 28 ans, il faisait état de son amour pour le théâtre Dunois d'alors. Fac simile de ce self-entretien d'un musicien unique pour qui l'histoire de la musique n'est pas un vain mot.
(Cliquer sur l'image facilite la lecture).




Retour à la case Dunois
Lol Coxhill - Barre Phillips - JT Bates : The Rock on the hill nato 4099
Steve Beresford - Matt Wilson : Snodland (nato 4190)

Sans oublier bien sûr :
Tony Coe : Les Voix d'Itxassou (nato 1957)

bien distribués par l'Autre Distribution et disponibles aux Allumés du Jazz

Jazz Ensuite 1983 (photographies Jean-Marc Birraux - Chantenay 1983)