Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

25.12.12

ANTONIN-TRI HOANG, BENOÎT DELBECQ CHEZ MONSIEUR CLAUDE

Les photographies, portraits peints ou dessinés, bustes, de Claude Debussy montrent un être, certes habité, mais peu souriant à l'allure un brin austère. Pourtant on sait que ce musicien révolutionnaire (fils de révolutionnaire tout court) était doté d'un sacré sens tant de l'humour que du plaisir. Son anticonformisme était sans doute moins extravagant que celui de son ami Erik Satie, mais il rivalisait d'indiscipline avec le petit maître d'Arcueil. Son idée du mouvement de la mer n'était pas si vague, mais bien la traduction d'un soulèvement musical unique.

C'est peut-être par leur idée bien vivante du sens des vagues - pas difficile d'entrevoir ci et là un peu d'écume héritée de Katsushika Hokusai, un même soin à préciser la multitude - que le duo Antonin-Tri Hoang, Benoît Delbecq rejoint le plus simplement du monde la perspective du créateur de "La mer".

Idée lumineuse, perspective juste, le musée Claude Debussy a justement eu la bonne idée, le 22 décembre, d'inviter le duo à son adresse du 38 rue au Pain à Saint-Germain-en-Laye, lieu de naissance du compositeur. La demeure de bébé Debussy (la famille déménagera deux ans après la naissance du petit) se fit alors, 150 ans plus tard, le promenoir de deux amis, parcours alimenté d'entités en consonance, de bonheur bien compris, pour une musique qui commence souvent par un baiser et s'achève, opulente, sur la grève.

À l'issue du concert alors que l'assistance rappelle de bon coeur, deux saint-germinoises au diapason de la décoration échangent leurs impressions : "Ça surprend au début et puis... ils sont doués, ah oui alors, ils sont doués". Antonin-Tri Hoang et Benoît Delbecq reviennent pour un blues d'une favorable chaleur, ravissant particulièrement les enfants. Les plus attentifs auront pu vérifier que le buste de Claude Debussy, aussi présent sur la petite scène, esquissa alors un sourire.



1 commentaire:

jjbirge a dit…

Très chouettes photos.
Sur la première Antonin semble tenir une assiette en équilibre sur sa tête. Sur la seconde, Monsieur Croche réfléchit à l'auréole qui plane au-dessus de sa tête...