Nuit blanche à St Paul-Minnesota le 8 juin. 4 heures du matin au Black Dog, après un set-embardée de bardes-DJ et danseurs bardés, Todd Harper et Nathan Hanson cheminent tranquillement sur la scène... les coalisés de fin de nuit quittent l'espace pour laisser place aux confidents du petit matin. La transition est cauteleuse et contrastée et les rêves déménagent doucement, afflux intimes, sauvegarde de traces. La pluie douce recouvre le jour torride. Devant une peinture de Cattaneo (qui expose au Black Dog ce mois de juin), les titres sont parfois tirés aux dés : se lever tôt pour accroître le sommeil, disposer d'un peu de beauté de hasard qualifié. Petite discussion à propos de "A dance class for Jesse Helm's", composition d'Harper de la fin des années 80, inspirée par l'idée qu'une leçon de danse aurait pu commencer à changer le comportement raciste et homophobe du gouverneur de Caroline du Nord, réélu 8 fois, offensé par l'art de Mapplethorpe, soutien de l'apartheid sud-africain, tête de la campagne pour la suppression du "National Endowment for the Arts". Ils joueront " in case the world continues..."approprié ! Douglas Ewart, matinal, se réjouit dans la salle et le duo termine par "Witchi Tai To" de Jim Pepper. Ce n'est pas la première fois ! Une vibration, un réflexe, une volonté. Le Black Dog se trouve à l'endroit de l'ancien camp de Little Crow, près du Mississippi, près de l'inévitable révolte de 1862. La sinistre sentence du très républicain Abraham Lincoln qui signa la pendaison publique de 38 Dakotas ne permettra jamais aucun silence.
Photographie : B. Zon,
Peinture : Stéphane Cattaneo
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