par Thierry Mazaud
En
ce début du mois de juin, les crues (providentielles pour le gouvernement
envasé dans les joyeuses contestations de son État) ne font qu’une bouchée des
autoroutes qui partent de la capitale vers l’essentielle Corrèze.
Dans
le camion qui les mènent vers les vertes prairies où sont élevés de manière
intensive les présidents de la République, Etienne Gaillochet, Phil Reptil et
Macdara Smith, les trois intrépides membres de Zarboth, bravent les éléments
déchainés, jouent contre la montre (étanche) pour livrer une première tranche
de leur rock instable et diluvien tard dans la nuit de Tulle. Fin du premier
épisode.
Le
lendemain, c’est le Magasin Général de Tarnac qui offre un coin de sa salle de bar
au trio. Quelques mètres carrés significatifs quand le titre de l'album de Zarboth annonce :
There’s no devils at all, it’s just the system. Epargné par les
inondations, le Plateau de Millevaches va se laisser rincer par le déluge
zarbothien. Comme une averse de gouttes grasses et chaudes, les riffs pleuvent
drus sur nos oreilles. Etienne Gaillochet est énergique, c’est indubitable,
mais il est aussi le gardien azimuté d’une certaine histoire de son instrument.
La palette est vaste chez Gaillochet et sans céder un iota de sa nécessaire puissance,
il montre une appétence amoureuse pour toutes les possibilités et enseignements
de la batterie.
A
ses côtés, Phil Reptil taille le son de Zarboth avec une intrigante économie
d’effets. C’est précis, énorme et, là encore, enrichi de la culture sans
frontières que le guitariste a stocké dans ses doigts depuis sa première folk.
Macdara
Smith les rejoint à mi-parcours et porte d’autor Zarboth au climax, avec sa
fougue et son espièglerie. La fin du set offre le caleçon de Smith (chantant
« I want to be naked », il opte pour l’incarnation) à la vue de tous et
une reprise d’Arno (« Putain putain ») avec juste ce qu’il faut de
bordel.
Après
un crochet par Vassivière (en Creuse) le vendredi, la tournée limousine de
Zarboth s’achève au Café du Commerce de Treignac, endroit qui, au fil des
saisons (bonnes comme basses), accueille une bonne partie des tournées montées
avec l’énergie du dénuement par Kind of Belou.
Ce
soir-là, le tranquille estaminet treignacois a vécu d’assauts et de générosité.
Macdara Smith a fait offrande d’un court texte in french écrit dans les interstices temporels de la tournée et
célébrant les charmes, absolument tous les charmes, du crû. Puis, le rappeur et
trompettiste irlandais a dévoilé un slibard très roots (aucune cohérence dans
le port des sous-vêtements… N’en sommes-nous pas tous un peu à ce stade ?),
ce qui a fait fleurir séance
tenante les téléphones mobiles en mode caméra au bout des bras.
Marqué
par un pic des activités de belote nocturne, le séjour de Zarboth en Limousin a
marqué durablement celles et ceux qui ont croisé sa route.
Photos : B. Zon
Prochains concerts :
1 juillet : Zarboth
Melrand(56), Festival La Ferme à Melrand,
2 juillet : Zarboth
Larré(56), Chez Lulu,
Prochains concerts :
1 juillet : Zarboth
Melrand(56), Festival La Ferme à Melrand,
2 juillet : Zarboth
Larré(56), Chez Lulu,
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