Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

18.6.11

LE DICTON DU JOUR

DON BYAS N'ÉTAIT PAS UN BOPPER*,
LES COLONELS NE SONT PLUS EN GRÈCE,
LE BOUT DE GRAS N'EST PLUS UNE COLONIE,
ET LE JAZZ N'EST PAS AFFAIRE DE MINISTRE

* Mais
un sublime musicien tragiquement oublié

23 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous faites référence à la pétition qui circule pour des Etats Généraux du Jazz ?
http://www.petitionenligne.fr/petition/appel-a-des-etats-generaux-du-jazz/1288

nato a dit…

Gagné !

Laurent Coq a dit…

Bonjour,

Le texte ne dit pas que Don Byas est un bopper. Il dit ceci ;

"La Libération a vibré au son des orchestres swing de l'armée américaine, alors que le be-bop était déjà en marche, et certains de ses plus grands représentants sont venus trouver chez nous un refuge salutaire (Don Byas..."
Il parle de musiciens de be-bop tout autant que de musiciens swing.

Cependant, Byas ne fut pas étranger au mouvement qui secoua la communauté du jazz à NY dans les années quarante, et à la différence de beaucoup de ses congénères qui venaient du swing et voyaient dans ce nouveau style une forme de décadence, il fut souvent associé à ces nouveaux hérauts que furent Dizzy Gillespie, Charlie Parker ou Thelonious Monk qu'il fréquenta au Onyx Club . On pourrait d'ailleurs questionner tout autant l'appertenance de Monk au be-bop et se demander si Bud ne fut pas un meilleur représentant de ce courant au piano. Il faut noter que d'autres grandes figurent du swing ont tissés des liens avec le be-bop, et que la frontière fut parfois difficile à dessiner (Benny Carter, Coleman Hawkins, Lucky Thompson, Paul Gonsalves, etc), comme souvent quand on parle de jazz.

Le jazz n'est pas affaire de ministre, certes. Mais en France, le jazz est quand même affaire d'institutions, d'associations, de fédérations qui en assurent la promotion la diffusion et l'enseignement, et dont il convient aujourd'hui de questionner la vision. La FSJ (fédération des scènes de jazz), l'Afijma (festivals jazz et musiques improvisées), la Fneijma (les écoles), l'Umj (les musiciens), Grands Formats (les grandes formations), les Allumés du Jazz (les labels indépendants), ont tenté de travailler ensemble autour d'une grande plate-forme mise en place il y a trois ans. Résultat : rien. Aucun compromis trouvé et des négociations qui se sont terminées sans laisser aucune trace.

Pourtant ce sont des acteurs importants de notre musique qui mènent des actions sur tout le territoire. Face à un situation de plus en plus tendue, notamment pour les nombreux jeunes diplômés des écoles, il y a urgence à mettre en place des dispositifs de nature à aider leur insertion dans la filière professionnelle. Il y a aussi urgence à redire la grande diversité de cette musique aujourd'hui et peut-être se demander si cette pluralité est relayée comme il se doit.

Face à de tels enjeux, et avec des acteurs de cette importance, seul le ministère de la Culture a les moyens d'organiser ces EG et faire asseoir à la table des associations qui sinon sont incapables de s'entendre. Car si il y a urgence à interpeller les pouvoirs publics sur la situation de plus en plus dégradée de notre filière, il y a aussi urgence à dépasser les clivages et les guerres de chapelle et à trouver ensemble, entre tous les acteurs qui font vivre cette filière, des solutions concrètes.

Laurent.

nato a dit…
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nato a dit…

Cher Laurent Coq,

Merci beaucoup de ce commentaire très juste pour la partie historique. Mais il est une autre histoire - la nôtre - qui se joue en ce moment ou ne se joue qu'au risque de l'oubli. Celui dont est victime Don Byas (ne nous racontons pas d'histoire en essayant de faire croire que ce qui s'est passé en France avant 1983 pèse beaucoup dans la gérance musicale actuelle) pourrait s'abattre d'ores et déjà sur nous. Pas l'oubli des institutions, mais notre propre oubli, celui de nous mêmes. Notre histoire actuelle semble trop souvent avoir perdu le lien précisément avec ce que celles des aînés justement mentionnés dans votre réponse nous avaient raconté.

En appeler au Ministre pour des Etats Généraux du jazz me semble un acte de capitulation grave, un aveu que nous ne sommes même plus les acteurs de la musique que nous jouons ou défendons. Tant qu'on y est on pourrait aussi (comme me l'a soufflé avec humour un percussionniste qui n'en manque pas) demander un Grenelle du Jazz.

Nous ne sommes pas là pour trouver des "compromis", et si nous voulons retrouver notre liberté réelle, celle qui était soufflée aussi dans votre mouvement d'humeur qui a eu le grand avantage de dire, témoigner, faire parler, provoquer des échanges à un moment effectivement crucial, de grâce retrouvons nos (dé)positions. Ne faisons pas mine de ce qu'elles seraient simplement tragiquement économiques. Elles peuvent être aidées par les pouvoirs publics ou qui que ce soit pour ce qu'elles SONT. En aucun cas, elles ne sauraient être administrées et décidées par ceux-ci. Sortons de l'atroce pantouflage, de la posture professionnelle, de l'aristocratie recomposée, des feuilles mortes de la bureaucratie. Nous avons beaucoup à nous dire, beaucoup à jouer, non pour nous faire entendre des ministres, mais pour les faire taire.

Amicalement,

Jean Rochard

Laurent Coq a dit…

Cher Jean,

Que dire devant une telle réponse. C'est tellement juste...

Je pourrais dire que ça fait 20 que je me bats, en marge de toutes les institutions et que je n'ai jamais demandé un sou à aucune d'entre elles pour faire mes disques. Que cette initiative ne vise pas à changer cet état de fait, ni à améliorer ma situation personnelle, mais plutôt à réunir des acteurs qui ne se parlent plus.

Quant aux musiciens, ils n'ont tout simplement pas droit à la parole. Depuis quelques semaines cette parole s'est pourtant libérée et il était temps. Cependant, il reste à nous faire entendre des institutions. Et je pense qu'elles ont encore assez de pouvoirs pour mettre en place des dispositifs de nature à favoriser la circulation de la musique, sa diffusion, dans toute sa diversité - ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui - et surtout offrir à la nouvelle génération de musiciens plus d'opportunité de jouer. Ils n'en ont quasiment plus.

Face à l’immobilisme, les clans, les chapelles, je ne vois malheureusement pas qui, sinon la tutelle du ministère, pour réussir une telle réunion. Ce qu'il en sortira ? Sans doute pas grand chose, je vous l'accorde. Entre temps, nous nous serons réunis, nous aurons échangé, et peut-être nous aurons rallumé un feu qui brulera le temps qu'il brulera.

Vous voyez, vous et moi, nous nous écrivons dorénavant.

Bien chaleureusement,

Laurent.

F.Corneloup a dit…

J'écoute, je lis ce que dit cet échange avec une attention minutieuse. Sa seule existence est en soi une preuve inestimable que l'échange est encore possible.
des questions cependant: ne serions nous pas nous-même,les musiciens, pour des raisons diverses et peut-être un peu trop personnelles, porteurs de ce non-droit à la parole? N'est-il pas primordial de nous demander si nous parlons vraiment de musique entre nous d'abord avant même d'en réclamer l'autorisation à l'institution? J'aurais tellement aimé entendre comment "boppers" et "swingmen" débattaient entre eux de ce téléscopage des courants.Y avait-il dans leurs débats cette virulence poétique qui animait si fort leur musique? J'ai envie de le croire...
Qu'on ne me reproche pas ici de souhaiter le démantèlement d'un service publique du Jazz. je sais l'espace d'expression salutaire qu'il peut générer dans certains cas. Pourtant la question de la manière d'occuper cet espace nous appartient pleinement à nous les musiciens. Le piège est de croire que le contenu artistique dépend seulement du contenant institutionnel. Cette question est inséparable de la préoccupation de la citoyenneté. Et puis,nous parlons de la difficulté de notre corporation dans son rapport aux institutions, dans ses rapports internes. N'oublions nous pas un peu ceux pour qui nous jouons et avec qui nous vivons au quotidien? Que reste-t-il encore à dire de notre fonction sociale? existe-t-elle encore? Pourquoi sa légitimité devrait-elle dépendre de la seule décision du pouvoir et non pas d'un rapport direct avec la société, celle-ci, pas seulement du spectacle? peut-être Don Byas et Dizzy Gillespie, débattaient de ce glissement sociologique qui s'est peut-être opéré à un moment donné, tiens, en particulier celui où le be bop est apparu, et que ce glissement à consisté en une dynamique de "création" s'affranchissant peu à peu de la fonction sociale de la musique.
Ma question est bête: Ceux dont nous parlons ont inventé une musique révolutionnaire sans se départir de leur fonction, allez soyons triviaux,"festive". Pourquoi le jazz que nous inventons aujourd'hui, pourtant avec une imagination si débordante et si variée, ne nous fait-il plus si bien danser?

Benoît Delbecq a dit…

Bonjour,

J'observe avec beaucoup d'attention tout ce qui circule depuis quelques semaines quand à ta lettre à Sebastien Vidal et ce qui s'en est suivi, cher Laurent, et j'ai beaucoup hésité à m'en mêler ou non. Mon silence sur lequel certains m'interrogent depuis le début de l'affaire s'explique par diverses raisons que
je ne détaillerai pas ici, la première étant un manque de temps pour écrire avec pertinence... car cela m'eût pris plusieurs jours de travail sans doute pour réagir comme je l'eus voulu.

Mais je me dois de dire ici que j'éprouve une répugnance chronique à signer un appel au Ministre de la Culture pour organiser des Etats Généraux du Jazz qui auraient d'abord pour moi un goût de renoncement. De surcroît, il est pour moi hors de question de m'asseoir à une table avec un Ministre du gouvernement Sarkozy, gouvernement qui comme vous le savez dispose, et le montre aux medias ô combien, de la vie et du destin d'êtres humains en des méthodes et concepts épouvantables et indignes - et maintenant, Claude Guéant à la Police !

Un Ministre de la République Française qui, en restant au gouvernement, cautionne l'expulsion de manouches, sans-papiers,métèques de toutes sortes dont fondamentalement parlant nous sommes aussi, dont on cherche à étouffer la vraie raison de leur présence chez nous. Un Ministre qui se mettrait sur son 31 pour discuter rue de Valois de la situation du jazz en France ? Je ne peux que sourire, et j'en suis navré.

A un an des élections présidentielles, je pense de plus en tout franchise que ce gouvernement se fout bien de la situation du jazz en France ! Et qu'en pense le PS dont le mot "Culture" n'apparaît pas dans le projet politique pour la présidentielle 2012 ?

Je me rappelle que vers 1990 (peut-être un peu avant), il était question d'établir des diplômes d'Etat et autres C.A. afin d'implanter l'enseignement du
jazz dans les conservatoires et Ecoles de musique sur notre territoire. Une génération de profs de jazz a été ainsi fabriquée sur commande, ou presque. A l'époque, j'enseignais depuis quelque temps déjà, dont quelques années à la
défunte IACP (époque Alan Silva, je précise), et il m'avait semblé que le jazz n'avait rien à faire dans les conservatoires qui, je le rappelle, ont été fondés par Louis XIV sur suggestion de Colbert qui avait avisé son monarque des vertus
de la musique afin de faire marcher les soldats d'un même pas. A l'époque, toujours, je me disais "on va fabriquer des bons élèves de jazz, , et il va falloir les caser... "quelles musiques vont ils jouer cinq ans plus tard ?"
demandait feu JF Jenny-Clark à un ami-collègue ?

Une musique indocile ?

Aujourd'hui, il est vrai que nombre de jeunes "diplômés" se retrouvent avec le jazz pour objectif professionnel. Oh boy. Etonnant, non ? dirait Desproges...
Alors, oui, bien sûr, certains s'aguerrissent de façon virtuose des techniques de marketing à la mode, mettent au point une musique qui semble provenir de sociétés spécialisées "coaching"... Pourtant, classes de jazz disséminées sur
le territoire ou non, en chaque génération, il n'est pas plus grand nombre aujourd'hui de musiciens dont l'indocilité au marché du jazz est une force vivante. C'est en cela que je crois. Aux accents, aux défauts de prononciations, aux dyslexiques !

Il me semble plus intéressant de provoquer le débat sur la culture en notre pays auprès des différents candidats déclarés ou non. Histoire de provoquer un peu.
Il sera probablement très amusant de lire leurs réponses. "Le jazz, une musique ouverte, égalitaire"...

Amitiés aux amis du jazz,

Benoît Delbecq

Laurent Coq a dit…

Bonjour à tous,

Je vois que ce blog est très couru !

François, tu as raison, nous avons une grand part de responsabilité, nous les musiciens. Nous avons perdu le sens de la communauté et nous avons cru qu'il suffisait de nous livrer à notre propre auto-narration sur FB pour exister. Grave erreur à mon sens car nous n'avons jamais été autant affaiblis. Du côté des institutions comme du côté des programmateurs.

Il est tout à fait possible que dans ce mouvement d'hyper-individualisation notre rapport avec ceux qui continuent d'aimer ce que nous faisons et de suivre les évolutions de nos musiques se soit lui aussi dégradé.

C'est aussi le sens du mouvement qui secoue notre petit monde depuis quelques semaines. C'est parti d'un coup de gueule violent, malpoli et maladroit et ça a déclenché une parole collective. Enfin nous parlions non plus pour vendre notre "actualité" mais pour dire que nous sommes nombreux à continuer de croire à ce que nous faisons malgré un environnement de plus en plus hostile, et qu'il y a urgence à prendre position, au-delà des chapelles de styles et de famille, et à résister à toute forme de récupération et de formatage.

C'est une démarche hautement politique. Tout comme cet appel. C'est précisément parce que nous sommes entrés en campagne présidentielle qu'il faut interpeller le gouvernement sur les questions culturelles. En ce faisant, nous interpellerons tous les partis, et en premier lieu le parti socialiste. Je suis totalement d'accord avec toi Benoit, et je répugne moi aussi à aller voir ceux qui depuis tant d'années trahissent tout ce qui a fondé l'idée de République et qui sont à l'opposé de ce que nous défendons. Après tout, il n'est qu'à regarder - je ne dis pas écouter - ce que notre président écoute...

Tu as raison de rappeler comment notre musique est entré au conservatoire. Quand je parle des jeunes musiciens, je ne pensais pas nécessairement à ceux-là, même si il faut bien admettre que d'excellents musiciens sortent du conservatoire aujourd'hui (Antonin Hoang), mais je pensais à ceux qui sortent des nombreuses écoles qui se sont multipliées sur tout le territoire depuis 20 ans. Personnellement, je suis fier d'enseigner à l'EDIM, une école qui me fait confiance alors que je n'ai aucun diplôme (pas même le Bac) et où se côtoient des musiciens de toutes tendances et origines sociales. C'est surtout à eux que je pense quand je parle de l'urgence à créer des opportunités, des lieux et des liens.

Si il faut s'y prendre autrement, alors allons-y. Mais à un an d'une élection cruciale, je crois qu'il est urgent de renouer avec l'engagement collectif.

Sur ce, je file retrouver mes élèves de l'EDIM qui présentent leurs UV de projet personnel au... conservatoire de Bourg-la-Reine ! Je suis sur d'y entendre de belles choses.

Bien amicalement à tous,
Laurent.

jmbellec a dit…

C'est drôle Laurent et Benoît, vous n'avez pas l'air d'apprécier que le jazz soit enseigné dans les conservatoires, vous y avez pourtant tous les 2 étudié, vous pensez donc qu'on ne doit y enseigner que Bach et Mozart ?

didier petit a dit…

En France, la culture n'est plus un enjeux politique et par ricochet, le jazz non plus.Comme le souligne Benoit D. pas de culture dans les programmes. Le Ministère de la Culture qui s'est vu adosser les mots "et de la communication" dans les années Lang, n'est plus aujourd(hui que le Ministère "et de la Communication". Demander son soutien à être initiateur aujourd'hui, c'est demander à un capitaine de bateau en perdition au milieu de l'Océan si il ne peut pas nous emmener sur la Lune. Et ce n'est pas l'approche les prochaines éléctions présidentielles (dans un an tout de même) qui vont changer quoi que ce soit.
Notre "salut" ne viendra que de nous tous et si nous ne prenons pas le temps et si il ne vient pas, c'est parceque nous même n'avons plus la dynamlique collective et l'imaginaltion nécessaire pour que cette aventure continue. Je sais bien que quand une dynamique meurt car elle ne correspond plus à rien, une autre survient qui n'est pas tout à fait étrangère à la première mais correspond à la nécessité de son époque. (dans un sens ou dans un autre).

Olivier Calmel a dit…

J'ai personnellement signé la pétition par solidarité avec l'action menée.
Et pourtant je me pose la question de savoir si nous voulons faire du jazz le reflet de ce qu'a été pendant un temps (et est encore parfois) la musique contemporaine : musique d'élites (au sens noble du terme) qui a certes sa place dans l'histoire (souvent, mais pas nécessairement) et qui malheureusement vit sous perfusions étatiques permanentes.
Quel avenir, quelle légitimité même, peuvent bien avoir des musiques dont le public est si absent, dont les modèles économiques sont si précaires (aie .. le mot est lâché je vais me faire des ennemis car c’est mal de parler d’argent).
On admire les américains parce qu'ils ont inventé le jazz. Mais curieusement quand on aborde la question financière on se raccroche souvent à notre sempiternelle 'exception culturelle française'.
Arrêtons peut-être deux secondes de nous regarder le nombril en pleurant auprès des institutions et posons-nous la question de savoir comment la scène NY, que tu connais si bien d’ailleurs Laurent, est si vivace aujourd'hui ! Certes ils ont les syndicats
Ensuite posons-nous la question de savoir ce qu’est la ‘filière professionnelle’ …
Combien de musiciens de ‘jazz’ ne font ‘que’ du ‘jazz’ … Comment font les jeunes générations pour survivre ?

Benoît Delbecq a dit…

@JM Bellec: euh... il y a erreur... je n'ai jamais étudié le jazz en conservatoire. J'ai été élève à l'IACP d'Alan Silva (1983-1985 environ), aux jazz workshops de Banff (Canada, 1987 et 1990), un peu avec feu Bernard Maury en cours privés vers 1988. L'IACP était une école où l'on se retrouvait de toute la région parisienne en regard de l'enseignement du CIM (on ne va pas reprendre ce débat-là !).

Il y a là avait une ambiance créative et une liberté extraordinaire que je n'ai jamais retrouvée nulle part par la suite dans aucun lieu d'enseignement. Il n'y avait l'époque (1983 environ) seulement quelques classes de jazz en conservatoire, à Avignon, Marseille, Pantin (je l'ignorais)... Ceci dit j'ai été élève au CNR de Versailles en analyse, composition etc, et, sur le tard, en piano (musique écrite)... J'ai fondé avec Guillaume Orti en 1990 la classe "l'heure ouverte" à l'EMMA de Bondy, à laquelle j'ai renoncé en 1996 en raison d'un grave conflit rencontré avec mon statut intermittence. J'ai été recalé à l'épreuve pédagogique de groupe au D.E. de jazz en 1993 (?) auquel je m'étais inscrit pour clarifier mon statut vis à vis de la mairie qui m'employait alors. Il se trouve que je suis dyslexique et cela n'a pas fonctionné avec l'institution et un jury des plus étranges, à l'époque. On m'a reproché d'avoir fait ma classe en dictant les hauteurs de notes, sans utiliser de partitions...je me suis engueulé avec le jury etc. Bref... aucun diplôme en musique...

So what ?

Bien sûr la classe du CNSM par exemple permet d'excellentes conditions d'études (5 années !), tant mieux pour ceux qui peuvent profiter de ce temps incroyable de recherche (s'ils s'en servent à bon escient), salles de répétitions, classes de Moutal, Markas etc, et je sais qu'il peut s'y passer des choses fort belles. Et si je joue à présent en duo avec Antonin-Tri Hoang fraîchement issu du CNSM, c'est d'abord parce que je l'ai entendu jouer sans même savoir d'où il venait, qu'il m'a tout de suite impressionné par la musique qu'il savait projeter, et qu'il m'a ensuite proposé de jouer sa musique avec lui.

bye-ya guys

Benoît Delbecq

Benoît Delbecq a dit…

@olivier calmel: à propos de la scène New Yorkaise, et de ton "ils ont les syndicats". Parlons-en. Tu le sais sûrement, il est très cher (obligation de passer par les bureaux d'avocats spécialisés) et compliqué d'obtenir un permis de travail pour les USA en tant que musicien français, même si vous êtes invité à vous y produire. Et si vous tentez votre chance sans le permis, vous risquez fort d'être expulsé et red-listé pour 10 ans aux frontières US (il y a un certain nombre de précédents depuis quelques années), en particulier si vous avez déjà obtenu un permis O-2 et qu'il figure dans votre passeport. Pas plus tard qu'hier un célèbre musicien US me demandait comment faire pour inviter un musicien italien à faire une tournée avec lui aux USA... il est tombé des nues quand je lui ai indiqué ce que j'écris plus haut.

Que serait la scène européenne et ses programmations si de telles contraintes étaient en vigueur dans la zone Schengen pour les musiciens US ? Ce n'est pas aux musiciens européens dénoncer les facilités offertes à leurs pairs US et de réclamer l'abolition des accords de Baltimore, c'est aux syndicats américains d'évoluer... ce qu'ils ne feront pas. On leur demande ce qu'ils en pensent ???

Sébastien Paindestre a dit…

Bonjour Laurent et à tous,

Comme l'a fait Olivier Calmel j'ai signé la pétition pour manifester ma solidarité.

mais je m'interroge à présent sur l'utilité des EGJ (alors que j'étais le premier à l'appeler de mes vœux le 15 juin à la réunion à l'UMJ)comme tu le sais Laurent, je n'ai pas participé à l'élaboration du texte car je n'ai eu aucune réponse de ta part suite à mon mail envoyé le lendemain de la réunion...je ne te jette pas la pierre car il n'est pas facile de répondre à tout le monde...

voici ce que j'ai écrit sur mon FB, car FB n'est pas qu’un nid d'individualistes, j'ai beaucoup échangé sur FB et le quasi "feu" myspace et j'ai fait par la suite pleins de sessions et de belles rencontres !

petite réflexion sur le jazz et les musiques actuelles

"Imaginons un instant : à quelques 2 petites années près, 5 magazines sur le Jazz auraient pu se cotoyer, jazzman, jazzmagazine, jazzhot (existe toujours mais plus en kiosque) so jazz et jazznews...ça fait plaisir ! (sans oublier tous les excellents blogs et magazines sur le net)

d'ailleurs quelle est la différence entre le jazz et les musiques actuelles (on pourrait faire le même raisonnement avec le Rock) ? aucune ! laissons ce débat aux historiens ou alors écrivons ça JZZ (comme le groupe) on devine le mot c'en ai presque...mais c'est de la musique faites de tellement d'influences différentes que cette étiquette permet aux SMAC de tout englober mais le jazz est bien assez grand pour garder son identité il s'en retrouve enrichi et si certains clubs de la FSJ ou festivals de l'AFIJMA brasse un large éventail de JAZZ aux pluriels et musiques improvisées c'est que d'avantage de musiciens en ce moment joue du JZZ que du JAZZ et c'est tant mieux vivent les JAZZ et JZZ ! qui à la légitimité suffisante ou le droit de prétendre dire ce qu'est du JAZZ ou ne l'est pas ? personne, n'en déplaise à Laurent Coq...(même si j'ai beaucoup de respect pour sa démarche, son énergie et son implication).

à ce moment la rebaptisons l'IRMA autrement, mais ça ne servira à rien, quand bien même l'enveloppe budgétaire pour le JAZZ aurait tendance à se réduire dans les SMAC...



Il faut a tout prix éviter de "ghettoiser" le JAZZ...



j'aime trop cette musique et j'ai passées tant d' heures de ma vie à la pratiquer et la diffuser pour la voir galvauder mais c'est comme cet enfant à la Kahlil Gibran : le Jazz ne nous appartiens pas il faut le laisser partir à l'appel de la vie...

je trouve dommage que le débat sur les états généraux du jazz soit essentiellement axé sur ce sujet.



Si déjà on demandait à Mr Mitterrand de permettre aux DRAC de redistribuer la subvention de 5000€ d'aides aux fonctionnement supprimée l'année dernière ça serait pas plus utile ?" texte posté sur mon FB avant hier.

mon cher Laurent tu sembles (mais pas que toi,également tous ceux qui on rédigé le texte) penser que la FSJ et l'AFIJMA on beaucoup de poids vis à vis des autorités publics c'est le cas mais pas suffisamment, la fédé de jazz ET de musiques improvisées n'a pas une visibilité suffisante encore aujourd'hui, alors vouloir redistribuer l'argent "en questionnant leurs visions" risque de les affaiblir et au final faire partir l'argent ailleurs que dans les actions culturelles dédié au JAZZ.

en espérant que l'on puisse remettre au sein du débat dans les EGJ les conditions des musiciens et un surcroit de financement pour les réseaux déjà existants (FSJ, AFIJMA etc...).

bien amicalement
Sébastien

nato (en minuscules) a dit…

Le développement d’un nouveau vocabulaire employé désormais comme s’il était naturel est le symptôme même de ce qui doit faire plus que de nous inquiéter.

Regardons, comme le faisait très justement récemment un musicien que l’on devrait entendre davantage – dans tous les sens du terme -, les mots employés dans la pétition à l’origine de cet échange - http://www.petitionenligne.fr/petition/appel-a-des-etats-generaux-du-jazz/1288 - (il aurait été préférable que ce fut grâce à Don Byas) :

Ministre
Un ministre est nommé par un premier ministre nommé lui même par un Président de la République élu par défaut au deuxième tour d’élection, non par une majorité d’électeurs, mais par une majorité de suffrages exprimés et souvent au nom de la théorie du moindre mal et des sondages (comme si les votes blancs ou nuls ou encore l’abstention n’exprimaient rien). Dans le cas qui nous occupe, le Ministre en question a été choisi directement par le Président de la République comme une sorte de gadget « avoir un Mitterrand dans mon gouvernement ». Même ceux qui ont l’Etat pour religion doivent-ils réellement demander la tutelle d’un gadget ?

La libération
Elle n’a pas seulement vibré, loin s’en faut, au son des orchestres de l’armée américaine (et les cornemuses de l’armée britannique alors !), mais aussi à celui des bombardements dont la justification était toute autre que libératoire de Brest ou Royan. Armée américaine qui est devenu ensuite une force d’occupation. Le général de Gaulle a mis fin à cette occupation en renvoyant les troupes américaines stationnées en France en quittant le commandement intégré de l’Otan en 1966. L’amateur de gadgets Napoléon IV a renoué avec cette force d’occupation.

L'environnement professionnel
On nous dit qu’il est en train de se détériorer. Ce n’est pas lui qui se détériore ce sont les faux semblants qui le constituent. Lorsque le jazz s’est «professionnalisé» dans les années 80, on a traité avec mépris les merveilleux amateurs qui avaient donné corps à cette musique – ce n’est pas la France qui a tissé etc., mais bien ces gens-là qui avaient compris, qui avaient saisi -. Nombre d’entre eux se sont évaporés. Aujourd’hui ils nous manquent car les professionnels ne semblent pas bien savoir quoi faire.

La presse spécialisée
Dire que son problème est le même que celui des organisateurs est un peu fort. Elle n’est plus guère motrice (euphémisme) et se contente avec ses petits combines le plus souvent d’accommoder les restes pour son propre compte. Lorsque Jazz Magazine défendait Milford Graves (par exemple), il ne regardait pas si Milford Graves allait le faire vendre, mais par contre donnait un coup de pouce au batteur en le mettant en une. Il n’en est plus rien. Miles Davis jusqu’à l’écoeurement.

Visibilité
La visibilité est la distance à laquelle il est possible de distinguer clairement un objet, quelle que soit l'heure. Ça ne résulte pas de la mise en place de spots nucléaires, mais d’un alliage naturel entre la beauté de l’objet, son tourment, le brouillard, le vent, les nuages, les éclaircies, la pluie. Tout contribue au dessin réel.

(à suivre dans la réponse suivant car le quota de signes possible est là aussi dépassé)

nato (en minuscules) a dit…

(Suite du relevé des mots)

Musiques actuelles
Comment peut-on sans rire prendre au sérieux un terme aussi imbécile ? Comment peut-on reprendre à notre compte un terme inventé par des bureaucrates, un terme quasi raciste qui ne recouvre aucune réalité ? Pourquoi aussi toujours victimiser le jazz par rapport à ses frères rock, punk, hip hop, folk, funk soul, baroque, musique contemporaine, lorsqu’il ne cesse (et il a raison) de les téter.
Le jazz ? Sous représenté ? Pas en nombre en tous cas, il n’est pas un conseil général, un conseil régional, une municipalité qui n’ait son festival. Le jazz est devenu une musique inoffensive qui remplit quelques fonctions de tapisserie culturelles (combien de fois entend-on, d’organisateurs angoissés, la phrase : «Ça n’a pas plus aux élus !».
Le jazz parent pauvre de la création musicale ? À voir ! Les cachets des musiciens de rock, punk, folk, hip hop, funk, soul sont bien souvent inférieurs à ceux des praticiens du jazz (quand ceux-ci sont aussi effectivement en baisse).
N’en tirons aucune déduction facile, mais n’étouffons pas ce qui reste de ponts, de liens, de bonne entente avec des divisions de classe au mérite absurdes.

Le jazz n'a jamais été aussi riche et foisonnant.
Quel besoin que cette affirmation lorsqu’il suffisait de dire «Le jazz reste encore riche et foisonnant» ou «Le jazz reste encore riche et foisonnant, malgré de grandes difficultés à le faire entendre pour ce qu’il signifie» ou «Le jazz reste encore riche et foisonnant même s’il est moins évident» ou «Le jazz a des restes sublimes» (au choix).

Solennellement
Là on se vautre, on s’abaisse, on rampe, on pleurniche, on fait honte à ceux qui se sont battu en demandant solennellement à un gadget d’arbitrer nos angoisses. On rejoint les artistes et intellectuels pleutres qui après de belles paroles ont abandonné la Commune pour se réfugier dans les jupons de l’assassin Thiers.

Filière
Encore un mot allègrement repris en toutes circonstances. Une filière est (selon le dictionnaire) une suite de formalités, d'emplois à remplir avant d'arriver à un certain résultat. Quelle tragédie-comique !

Survie, disparition, faveur
Il ne s’agit pas de la survie de la musique ou de la nôtre mais bien de la vie (le jazz dans sa splendeur n'est jamais musique à faire survivre, mais de vie). Des moyens, il en existe encore (c’est vrai qu’il faut lutter, mais au bon endroit), des choses à attendre de l’institution, moins. Et ça risque de ne pas s’arranger (lutter là aussi, mais en toute connaissance de cause). Alors la conviction, la force, l’organisation, la circulation (un mot très important lorsque tant de portes ont été progressivement fermées ces 30 dernières années). Ne mélangeons pas tout, dans le monde où nous vivons, l’attribution de subventions n’est pas le fait du prince, mais la redistribution de l’impôt. L’impôt est payé par les citoyens (qui ne décident pas grand chose). Que dans ce système il aille plutôt à la « culture » (j’ai laissé ce mot de côté car ça prendrait trop de temps) qu’au nucléaire ou à l’armée, très bien. Mais ça s’arrête là. Le reste, c’est notre affaire. Le jazz et ses frères ne sont pas apparus par faveur, si ils ont encore des choses à dire, ils ne disparaîtront pas.

Salut et fraternité

Jean

Christophe Beuzer a dit…

Bonjour,
"Le jazz et ses frères ne sont pas apparus par faveur, si ils ont encore des choses à dire, ils ne disparaîtront pas."
Pas d'accord avec vous Jean.
allez donc dire aux ouvriers de moulinex que s'ils savent encore fabriquer des moulins à légumes ils ne disparaîtront pas.
allez donc dire aux troupes de théâtre, aux compagnies de danse qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent, que c'est parce qu'ils n'ont rien à dire qu'ils vivent de subventions...
y-a 'il encore des gens pour penser que les marchés peuvent se réguler tout seul?
Les pouvoirs publics n'ont-ils pas un rôle à jouer, une responsabilité à assumer dans le désert jazzistique (mais on pourrait aussi dire culturel) de la bande FM et du faisceau hertziens?
si on laisse la culture aux entreprises "culturelles" on obtient starac et autres fadaises musicales à fortes poitrines...
merci, mais j'aime bien l'idée qu'une part, même petite, de mes impôts fassent vivre un peu le jazz. ça me fout la banane quand je mets le chèque dans la boite...
(je précise cependant que je suis musicien de jazz et que je n'ai jamais bénéficié d'aucune subvention d'état pour aucun de mes projets ou disque)

Enfin, la vivacité de la scène NYkaise, tient peut-être en partie au fait que le jazz est une musique américaine, qui fait partie intégrante de la culture américaine. fait-il partie de la culture française?
je crois qu'à l'heure actuelle on peut se poser la question...

Christophe Beuzer.

F.Corneloup a dit…

Le Problème du moulin à légume, c'est qu'il n'appartient pas à celui qui le fabrique mais à celui qui le vend. Peut-on considérer une culture de ministère comme totalement indépendante du système économique que le gouvernement auquel ce ministère appartient choisit de servir? Frédéric Mitterand n'est-il pas au fond qu'un directeur de marketing de plus? De son choix finalement assez subjectif dépendra le sort d'une production "culturelle". Le jour où Mr Mitterand décidera de subventionner les moulins à légumes, fabiquerons-nous des spectacles avec des moulins à légumes? Bref! tout ceci ne répond pas à ma question.Je la repose: À quoi, à qui sert la musique que nous jouons au juste? Pourquoi tout foyer, jouissant de conditions de vie correctes (de plus en plus rare) possède un moulin à légume et pas un disque de Don Byas, par exemple?
en même temps, au prix où sont les légumes de nos jours,le moulin à légumes va bientôt passer dans l'exception culturelle...

F.Corneloup a dit…

...Non! Pas de don Byas, le disque. Ce musicien a eu une indéniable utilité dans son époque. Je change d'exemple: plutôt un disque de F.Corneloup,tiens!
J'aurais pu choisir Laurent Coq ou Benoit Delbecq ou Didier Petit mais je ne connais pas les chiffres de vente de leur dernier disque... Parc ontre je sais combien de disque(s) j'ai vendu moi, et je puis sans hésitation affirmer que ça ne correspond pas du tout aux nombres de foyers financièrement en mesure de s'offrir un moulin à légumes, ne serait-ce qu'à l'échelon national!

nato (en minuscules) a dit…

Cher Christophe Beuzer,

J'ai connu des ouvrières de chez Moulinex qui travaillaient enchaînées à leur outil. La comparaison avec le musicien me semble assez déplacée (elles ne l'auraient certainement pas aimé pour le dire gentiment). Je puis vous dire que pour elles la seule raison de travailler dans ces conditions lamentables étaient de gagner un peu d'argent (peu au regard de cette tâche terrible) pour leur foyer, d'échapper à la misère et parfois à la mort, mais ces femmes rêvaient d'autre chose. Elle n'avaient je puis vous le garantir aucune affection pour les robots de cuisine qu'elles assemblaient sans en avoir rien décidé. Quand l'usine a fermé, l'angoisse de ces femmes qui aimaient chanter en compagnie parce que ça fait du bien, ne venait pas du fait qu'elle ne puissent plus faire cette tâche spécifique pour laquelle elle n'avait pas d'amour, mais qu'il ne puisse pas y en avoir d'autres de substitution, ce qui s'est hélas vérifié pour certaines.

Quand à la phrase "Allez donc dire aux troupes de théâtre, aux compagnies de danse qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent, que c'est parce qu'ils n'ont rien à dire qu'ils vivent de subventions... elle me semble une très mauvaise caricature. Elle est non seulement très loin de ma pensée, mais ne serait se relier à rien de ce que j'ai écrit dans cette présente colonne.

Je sais très bien comment fonctionne (ou ne fonctionne pas - courant alternatif) le système du jazz en France. Je sais aussi ce que nous avons collectivement abandonné. Vous pouvez avoir toutes les subventions du monde tant que votre projet reste identique en corps et en esprit. Est en jeu une certaine indépendance qui n'est ni un genre ni une posture et ne doit pas devenir une imposture.

En demandant l'intervention du Ministre de la façon posée dans cette pétition, c'est d'autre chose qu'il s'agit. Une délégation inutile qui pourrait nous en cuire.

Bien à vous,

Jean

anne marie parein a dit…

tant et tant de choses dites importantes, et impossible de tout commenter. il faudrait pourtant que la parole se désenclave et sorte du cercle, comme la musique doit faire danser, et pas seulement ceux qui "savent". le public devrait intervenir dans ces échanges, histoire de faire tomber quelques idées reçues. N'est il pas plus urgent et réjouissant pour un musicien de s'adresser au public, en musique et en parole, que de se couler sous l'aile de ministres qu'il faudrait éduquer, et dont le rôle n'est pas de toutes façons de dire commentl'art doit se pratiquer. les faits prouvent qu'il faut tirer les politiques vers... et tous ensemble. De grace, combattons les clivages! laissons le temps à la parole, en essayant de trouver les moyens pour que les formes de musiques belles, celles qui font crépiter les neurones et le plaisir de la découverte, des rencontres, touchent le plus possible, et fassent vivre dans tous les sens du terme. les mouvements d'humeur, s'ils s'expliquent par la difficulté de vivre grandissante, doivent évoluer dans la recherche de formes qui restent à inventer, qui permettront aux musiciens d'acheter leurs légumes, et aux ouvrières de moulinex de se réjouir de la musique de Don Byas... et de Corneloup. et ça, c'est pas un ministre qui le fera. c'est nous. et quand je dis "nous" c'est nous tous... à lire la sectorisation qui se fait parfois entre les musiciens et les "intermédaires"... producteurs, etc... y'a encore du boulot à faire et de la parole à dire! qu'en dit le commun des mortels?!

anne marie parein a dit…

pour que la culture jazz fasse partie de a vie culturelle française, il faut se remuer. et, oui, es impots doivent servir la culture, l'esprit, l'éducation, la vie , quoi, idem la santé, l'égalité sociale etc. les impots ne sont pas là que pour les routes et le reste, utiles, certes. mais ça n'est pas le ministre qui décidera que ... telle ou telle forme d'art est acceptable d'un point de vue subventions. même si dans la pratique, ça se passe comme ça, il ne faut pas donner plus de pouvoir aux institutions. il faut savoir dans quelle direction on veut aller, et le smoyens découleront de ces choix.