Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
16.11.07
ATTRIBUTION DU PRIX DU CITRON DE LA CRITIQUE
Le Prix du Citron de la critique revient une fois de plus à l'imbattable Alex Dutilh.
Comme à l'accoutumée, le dernier (le terme est impropre hélas car il y en aura d'autres) numéro de sa revue "Jazzman" nous offre pour deux disques un "Pour/Contre", rubrique qui est à la critique ce que les procès de Moscou furent à la justice. Le "Pour/Contre", comme "Le Débat" dans le même magazine, sont des figures permettant de simuler une critique libre en se lâchant avec méchanceté sur quelques boucs-émissaires dont la particularité est qu'ils ne peuvent rien contre le journal. Le petit coup de banderilles, donné à distance lorsqu'il est asséné par l'officier supérieur (historique), prend un sens tout particulier et désigne les cancres : ceux qui lancent des boulettes pendant les cours, jouent au fond du bus, lisent des illustrés pendant l'étude ou se mettent en colère contre le prof lorsqu'il expédie la Commune en 15 minutes pour faire deux cours sur les bienfaits apportés par Monsieur Thiers (bref ceux qui ont toutes les chances de faire quelque chose de leur vie).
Dans le nouveau numéro de Jazzman (le journal qui a enfin eu le courage de donner la parole à Guy Roux et Christiane Taubira), c'est François Corneloup qui pour sa participation au disque d'Hélène Labarrière Les Temps Changent fait les frais de ce traitement de vilain petit canard, non seulement parce qu'il joue du baryton ("Je m'interroge sur le choix de François Corneloup et le recours exclusif au baryton"), mais aussi parce qu'au contraire des trois autres qui "sont dans la surprise, l'accident, une sorte de joie ludique de l'évitement, il insère un son plus étal, un phrasé moins articulé, délibérement (probablement) car sa marque est plus souvent dans une belle énergie". Non content d'avoir en un chapelet (le Père Alex, est la version souriante - type superglue - du Frollo de Victor Hugo) de lieux communs les plus éculés ("joie ludique de l'évitement, accident, surprise") lapidé un remarquable musicien (qui n'a nul besoin d'accident - l'accident n'est d'ailleurs ni ludique, ni joyeux - pour créer la surprise) en émettant même le doute sur sa démarche (délibérement (probablement)), il insiste, l'accusant de semer la neurasténie et de plomber le plaisir possible. Pas garanti, mais possible car Alex Frollo, en bon apôtre du manque, n'estime le plaisir que dans sa possibilité, non dans sa jouissance.
Alors, pour notre très réactionnaire amateur de critique possible dont la qualité première serait l'évitement (on ne se touche pas), on citera un visionnaire du 20ème siècle dont on a bien ri, mais qu'on aurait dû écouter davantage : Fernand Raynaud lorsque celui-ci en disait long : "Chuis pas un imbécile, chuis douanier !".
On conseillera aussi l'écoute des Temps Changent , disque d'une musicienne qui sait se passer des petits poisons paternalistes et dont le disque est une véritable mine de concordances des temps (et François Corneloup, compagnon de longue date, y circule en vrai) pour qui aura su l'écouter quelques fois (ce qui ne peut être le cas des juges expédiant les affaires à la hâte)
On conseillera enfin, à ceux qui sont sur sa route (jusqu'au 24 novembre), le groupe Next de François Corneloup dont les débuts sensibles et puissants prouvent l'inconcevable évitement des corps et la beauté des sensualités essentielles.
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2 commentaires:
... et carrément sidérant à Nevers
Super date à Nevers en effet de Francois Corneloup et Next !
Particulierement surpris aussi par le son et la presence degagée par ce Chico Huff à la basse.
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