Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

13.10.08

GUILLAUME DEPARDIEU




Faire confiance à l'imagination sensible de l'être profond et rien d'autre : c'est l'impression terrible se tatouant sur nos chairs à penser et nos pensées à chérir au sortir de la projection du beau film de Pierre Schoeller Versailles. Où pouvons-nous encore nous tenir sans honte lorsque les espaces d'enfance se dérobent et que les hommes ne savent plus se reconnaître ? Jusqu'à quelle lie boirons-nous, un peu gênés, certes, mais sans plus, le calice de l'ignominie. Versailles voulait aussi dire un peu d'humanité encore possible hors des mots convenables et des attitudes lâches. Guillaume Depardieu incarnait cette exclusion du monde civilisé de façon bouleversante avec l'intensité de l'autre monde, le vrai, celui des liens non trafiqués. Une intensité à porter après le film. Guillaume Depardieu, acteur isolé et fulgurant, donnait, dans cette histoire-là, du sens au mot si souvent égoïste, "cinéma". Au moment où seule la santé des puissants de la finance tient le peuple en haleine, l'interprète juste de Versailles vient de mourir, emporté par une pneumonie foudroyante.

1 commentaire:

jjbirge a dit…

Je me suis exclamé à voix haute : "oh non !" J'ai regardé hier soir le film d'animation "Peur(s) du noir" où G.D. fait une voix remarquable sur la séquence de David Burns. Le soir-même, Françoise évoquait le désir de le faire tourner dans une prochaine fiction. Et il y a peu j'avais écrit un billet racontant l'anecdote qui les avait fait se rencontrer :
http://www.drame.org/blog/index.php?2008/06/29/995-a-porter-au-credit-d-un-motocycliste-condamne-recemment-pour-conduite-en-etat-d-ivresse
C'est atroce...