L'an passé, un magazine avait gentiment demandé : "nato en cinq dates"? Comme si c'était possible, la réponse (qui ne put passer) fut celle-ci :
nato en 5 dates, nato en 5 dates, ils en ont de bonnes dans les journaux!!! nato en trois décennies aurait été plus facile Je pourrais dire les 5 jours précédents ou bien les 5 premiers ou bien choisir 5 jours de bonheur (il y en a plus) ou encore 5 jours d’angoisse (il y en a encore bien plus) ou encore 5 jours de lucidité (euh …) ou de déraison cubiste (ok ! ok !). Pour la jouer fine, je pourrais biaiser avec un « Je me souviens » à la Perec et déjouer les arrêts de jeux. Les moments décisifs ne sont pas forcément aisés: la fréquentation des banques « donne » de drôles de scènes. Autrement ! Mon premier cours de batterie avec Jacques Thollot (moment responsable de toute la suite) ? Les premières rencontres, souvent à Chantenay ou à Dunois avec Lol Coxhill, Tony Coe, Steve Beresford, Tony Hymas ou plus tard avec Sam Rivers ? Le coup de fil à Elvin Jones la veille de sa mort ? Le jour ou Michel Doneda est aller chercher « Terra » en camion avec mon père chez le presseur ? Le concert en pédalo avec Sylvain Torikian, Violeta et Nelly Lohier ? Les Instants Chavirés où Noël Akchoté ou Benoît Delbecq m’ont fait comprendre un autre âge qui est aujourd’hui le mien (l'avant hier et l'avant demain) ? Le jour où Violeta Ferrer a retrouvé la scène ? Art Moderna cha cha cha avec Raymond Boni, Max Eastley et Terry Day et l'harmonium "emprunté" au curé ? Le Black Dog avec les Merlins ? L‘enregistrement de la musique du film Avril Brisé de Liria Begeja ? L'arrivée à Cerillos ? Le pow wow de Little Eagle ? Les instantanés par grappes ? Le swinguely bonk et autres danses ? Le strip tease d'Annick Nozati et Lol Coxhill ? Les échanges de mesures de Tony Coe et Ali Farka Touré ? Les deux disques en un de Sylvain Kassap ? Tant d’apprentissage ? Les éclairages de Valérie Crinière, Fabien Barontini, Leda Le Querrec, Sara Remke ou Christelle Raffaëlli ? Le calendrier en feu ? Les enregistreurs ? Le chien de Joëlle Léandre qui s’évade à l’Opéra de Paris ? Les déménagements nocturnes ? La beauté des ours ? Les pinceaux de Pierre Cornuel ? Les feuilles roses ? Les conversations avec Abel Paz ? Les routes de nuit ? Les urgences ? La virée à Bruxelles au Journal de Spirou ? La main tendue de Didier Petit ? François Corneloup adoptant la balade ? Une poignée de main avec Kenny Clarke ? Une veste à succès avec Charlie Watts ? Le hamster de Jean-François Pauvros ? Les obsessions de Jacques Berrocal ? Des histoires d'ours ? Le trac souvent ? Le truc parfois ? LE concert de soutien aux Sans Papiers aux Instants Chavirés ? La première soirée au Clown Lounge avec Fat Kid Wednesdays ? Le boeuf du Bunker avec Jef Lee Johnson et Michael Bland ? Les valses de Vienne ? La Floride qui n'était pas seulement une voiture ? Des incompréhensions ? L’accueil tout chaud de Daniel Richard ? Des calculs de robinets ? La découverte de l’Autre Distribution ?… J’arrête là, ça n’avance pas ou ça avance trop, c’est injuste, la liste est injuste, on n'est pas là pour restreindre, sélectionner, étiqueter… J’avais écrit sur le blog du site nato le 1er mai 2008, ce qui reste valable : « Il arrive qu'un événement puisse conjuguer simplement et en évidence des intentions multiples. Le musicien, le producteur de disque, souhaitent vivement rencontrer non seulement un public, mais aussi - et surtout - un peu d'histoire présente. Alors, les efforts et peines s'effacent devant le sens. Ce fut le cas pour nous lorsque sur le site de Wounded Knee, dans un blizzard violent, réfugiés dans notre voiture, nous écoutions la radio KYLIE de la réserve lakota de Pine Ridge qui passait Oyaté alors que des centaines de cavaliers du Big Foot Ride apparaissaient sur la colline pour la dernière étape de leur long et signifiant périple *. Ce fut aussi le cas lorsqu'au 1er mai 1997, la CNT avait donné rendez-vous au Père Lachaise (mur des fédérés) pour sa manifestation rejoignant la grande manifestation unitaire et que son camion à l'entrée du cimetière passait le disque Buenaventura Durruti. Moments où tout se met en place dans la tête, instantanés de compréhension irremplaçable. ». Récemment, nous avons enregistré à Paris et Minneapolis I will not take « but » for an answer avec Ursus Minor, Boots Riley, Desdamona. La phrase est empruntée à Langston Hughes, l’attitude est proche. Non mais ! Mais...
JR (automne 2010)
nato en 5 dates, nato en 5 dates, ils en ont de bonnes dans les journaux!!! nato en trois décennies aurait été plus facile Je pourrais dire les 5 jours précédents ou bien les 5 premiers ou bien choisir 5 jours de bonheur (il y en a plus) ou encore 5 jours d’angoisse (il y en a encore bien plus) ou encore 5 jours de lucidité (euh …) ou de déraison cubiste (ok ! ok !). Pour la jouer fine, je pourrais biaiser avec un « Je me souviens » à la Perec et déjouer les arrêts de jeux. Les moments décisifs ne sont pas forcément aisés: la fréquentation des banques « donne » de drôles de scènes. Autrement ! Mon premier cours de batterie avec Jacques Thollot (moment responsable de toute la suite) ? Les premières rencontres, souvent à Chantenay ou à Dunois avec Lol Coxhill, Tony Coe, Steve Beresford, Tony Hymas ou plus tard avec Sam Rivers ? Le coup de fil à Elvin Jones la veille de sa mort ? Le jour ou Michel Doneda est aller chercher « Terra » en camion avec mon père chez le presseur ? Le concert en pédalo avec Sylvain Torikian, Violeta et Nelly Lohier ? Les Instants Chavirés où Noël Akchoté ou Benoît Delbecq m’ont fait comprendre un autre âge qui est aujourd’hui le mien (l'avant hier et l'avant demain) ? Le jour où Violeta Ferrer a retrouvé la scène ? Art Moderna cha cha cha avec Raymond Boni, Max Eastley et Terry Day et l'harmonium "emprunté" au curé ? Le Black Dog avec les Merlins ? L‘enregistrement de la musique du film Avril Brisé de Liria Begeja ? L'arrivée à Cerillos ? Le pow wow de Little Eagle ? Les instantanés par grappes ? Le swinguely bonk et autres danses ? Le strip tease d'Annick Nozati et Lol Coxhill ? Les échanges de mesures de Tony Coe et Ali Farka Touré ? Les deux disques en un de Sylvain Kassap ? Tant d’apprentissage ? Les éclairages de Valérie Crinière, Fabien Barontini, Leda Le Querrec, Sara Remke ou Christelle Raffaëlli ? Le calendrier en feu ? Les enregistreurs ? Le chien de Joëlle Léandre qui s’évade à l’Opéra de Paris ? Les déménagements nocturnes ? La beauté des ours ? Les pinceaux de Pierre Cornuel ? Les feuilles roses ? Les conversations avec Abel Paz ? Les routes de nuit ? Les urgences ? La virée à Bruxelles au Journal de Spirou ? La main tendue de Didier Petit ? François Corneloup adoptant la balade ? Une poignée de main avec Kenny Clarke ? Une veste à succès avec Charlie Watts ? Le hamster de Jean-François Pauvros ? Les obsessions de Jacques Berrocal ? Des histoires d'ours ? Le trac souvent ? Le truc parfois ? LE concert de soutien aux Sans Papiers aux Instants Chavirés ? La première soirée au Clown Lounge avec Fat Kid Wednesdays ? Le boeuf du Bunker avec Jef Lee Johnson et Michael Bland ? Les valses de Vienne ? La Floride qui n'était pas seulement une voiture ? Des incompréhensions ? L’accueil tout chaud de Daniel Richard ? Des calculs de robinets ? La découverte de l’Autre Distribution ?… J’arrête là, ça n’avance pas ou ça avance trop, c’est injuste, la liste est injuste, on n'est pas là pour restreindre, sélectionner, étiqueter… J’avais écrit sur le blog du site nato le 1er mai 2008, ce qui reste valable : « Il arrive qu'un événement puisse conjuguer simplement et en évidence des intentions multiples. Le musicien, le producteur de disque, souhaitent vivement rencontrer non seulement un public, mais aussi - et surtout - un peu d'histoire présente. Alors, les efforts et peines s'effacent devant le sens. Ce fut le cas pour nous lorsque sur le site de Wounded Knee, dans un blizzard violent, réfugiés dans notre voiture, nous écoutions la radio KYLIE de la réserve lakota de Pine Ridge qui passait Oyaté alors que des centaines de cavaliers du Big Foot Ride apparaissaient sur la colline pour la dernière étape de leur long et signifiant périple *. Ce fut aussi le cas lorsqu'au 1er mai 1997, la CNT avait donné rendez-vous au Père Lachaise (mur des fédérés) pour sa manifestation rejoignant la grande manifestation unitaire et que son camion à l'entrée du cimetière passait le disque Buenaventura Durruti. Moments où tout se met en place dans la tête, instantanés de compréhension irremplaçable. ». Récemment, nous avons enregistré à Paris et Minneapolis I will not take « but » for an answer avec Ursus Minor, Boots Riley, Desdamona. La phrase est empruntée à Langston Hughes, l’attitude est proche. Non mais ! Mais...
JR (automne 2010)
* Lire « Sur la piste de Big Foot de Guy Le Querrec – préface Jim Harrison, texte JR – éditions Textuel.
Le temps du silence audible
Affiche du festival de Chantenay édition 1984 (Pierre Cornuel)
2 commentaires:
Pourtant vous avez eu des bons trucs dans Jazz Magazine
Eh non ! Il ne s'agit pas de Jazz Magazine...
PB : Nous avons effectivement eu des "bons trucs" dans Jazz Magazine, mais pas dans Jazz Magazine-Jazzman qui lui a succédé en ignorant totalement les 30 ans de nato, ce qui est bien sûr le droit de la rédaction qui fait ses choix comme elle veut.
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