Le 25 mars, avant le calendrier grégorien, on célébrait le nouvel an. Hier soir 430 années après ces bouleversements calendaires, le nouvel an était bel et bien fêté au Black Dog avec le guitariste Dean Magraw et le batteur Davu Seru (autre lumière des tambours des Twin Cities). D'emblée, le geste des deux musiciens - en duo pour la première fois - suggère l'élan et l'apaisement. Il y a dans le duo Magraw - Seru une idée profonde et douce de la source. L'émotion, en conversation assurée et découverte chemine de ses vibrations. Le langage est plein de toutes ses confluences. En secouant Ovide, on réalise qu'en réalité les petites rivières font les grands ruisseaux nécessaires. La géographie est affaire de coeur déterminé et de connaissances réfléchies ; après les beaux flots au cours improvisé, ici "Africa" puis plus loin "India" de Coltrane, à l'autre si proche extrémité "The big payback" de James Brown, en clin d'oeil amical (dédié à Frankie qui se reconnaîtra en lisant ces lignes) "My foolish heart", très près, si près, "Comme il faut" d'Ornette Coleman dédié ce soir au peuple d'Égypte. Dean et Davu racontent notre pays, celui qui jamais ne dessine ses frontières, qui balance par la fenêtre généraux et argentiers, qui fait route avec l'histoire et le temps, le temps sans contrainte, qui rie quand il en a envie, qui vibre de toute sa délicate émotion, unissant les hommes.
Lire : Solea pour Dean Magraw
Photo : B. Zon
1 commentaire:
Bonne nouvelle
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