Ce qu'ils avaient répétés il y a quelques mois jusqu'à l'annoncer prématurément (pressant par exemple l'ex directeur de la CIA et président des USA George Bush père ou le tennisman Rafael Nadal et quelques autres en condoléances anticipées) est arrivé.
Sur les ondes l'indécence est à son comble d'hommages ressortis du freezer, d'approximations hypocrites (les mêmes qui mettent leurs drapeaux en berne ne songent pas à leurs propres prisonniers), de raccourcis sans vergogne, d'émotion confisquée et de rushmorisation niaise. On a même eu droit à la mention à l'emporte pièce d'un quartet Luther King, Gandhi, Jean Moulin et Mandela comme champions de la non violence (sic, sic et resic).
Alors, on éteint ce babillage des ondes pour saluer plus intimement le fondateur de Umkhonto we Sizwe emprisonné en 1962 pour 27 ans à cause de sa lutte active contre l'apartheid. Pour souffler ailleurs, on écoute le premier disque du Chris McGregor's Brotherhood of Breath (1968). Les premières notes de "MRA" ravivent le souvenir intact de ces Sud-Africains avec McGregor, Johnny Dyani, Harry Miller, Dudu Pukwana, Mongezi Feza, Kippie Moeketsi, Dollar Brand, Makaya Ntshoko... dont la musique nous donnait non seulement des nouvelles de l'abject, des raisons de conscience, mais nous transmettait une éveillée et farouche envie de danse et de résistance active conjuguées.
On n'oublie pas l'un des plus vieux prisonniers du monde, Leonard Peltier, militant des droits amérindiens, incarcéré en 1976, qui n'a jamais eu droit à un procès révisé après celui qui fut une caricature de justice. Leonard Peltier dont la libération était justement demandée par Nelson Mandela. On sait ce qu'aurait été l'hommage véritable.
Pensée pour Frédéric, acteur sans fard, qui a dit tout ça tellement mieux il y a quelques mois.
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