Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
23.3.07
PLACID ET MUSEAUX (DE COCHONS)
L'hebdomadaire Charlie Hebdo a, comme espéré, été relaxé dans l'affaire des caricatures d'Allah, le ministre de l'intérieur en avait même exprimé le souhait publiquement. Le dessinateur Placid, lui n'a pas reçu le soutien du ministre (spécialiste de la liberté de la presse révélé par l'affaire Paris Match) lorsqu'il a été condamné "pour injure envers une administration, en l'occurrence la police nationale". Placid avait caricaturé un policier en cochon sur la couverture d'un fascicule du syndicat de la magistrature publié par l'Esprit Frappeur. L'auteur du texte Clément Shouleur (membre du syndicat de la magistrature) a aussi été condamné pour diffamation pour la phrase suivante « Les contrôles d’identité au faciès, bien que prohibés par la loi, sont non seulement monnaie courante, mais se multiplient » ainsi que l'éditeur pour complicité. Plus facile de se moquer des arabes que des flics en république porcinée.
Le blog touscochons.blogspot.com publie le soutien de dessinateurs sous la forme de dessins. À voir ausssi le site de notre ami Zou
18.3.07
VOTEZ BROUETTE !
L'invention de la brouette est attribuée à Loïc Pen-Brouët. Ce remarquable engin n'a pas toujours été associé aux joies potagères. Chez les anciens celtes, ce brancard monoroue était utilisé dans des cérémonies funéraires assez délirantes. Les brouettes assurèrent aussi le transport d'ossements lorsque ceux-ci atteignaient le trop plein des enclôts paroissiaux. On s'en servait pour les déplacer en un lieu sûr en attente du jugement dernier. Pour cette raison, l'usage de la brouette reste empreint de superstition et il faudra pas mal de temps avant de lui accorder suffisamment confiance pour transporter salade et fumier. Je me demande bien pourquoi je vous raconte ça. Un mauvais champignon ? Ah non les élections, le fumier...
Jean
Ah alors que je signe ce blog, on me signale que le présent et le futur vont bien ensemble. Allez bonne route !
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Souffrage
14.3.07
NI VIEUX NI TRAÎTRES
C'est en fait la vision du DVD du film de Pierre Carles et Georges Minangoy Ni vieux ni traîtres (adressé par un excellent ami) qui m'a fait penser à cette phrase de Brecht. Pas seulement parce que Brecht y est cité deux fois, mais plutôt parce que le témoignage de Jean-Marc Rouillan dans sa cellule n'a cessé de me hanter depuis.
"L'isolement total c'est le rythme du tombeau (...) c'est un analgésique qui te laisse juste assez de vie en toi pour que tu puisses t'observer mourir. (...) En fait je maintenais un emploi du temps très très obstiné, une obstination un peu asiatique, très ascétique, voilà finalement, c'est comme ça que je n'ai pas sombré. Il est indéniable qu'à partir de dix douze ans de régime disciplinaire, des séquelles deviennent irréversibles, c'est certain mais lesquelles. Pour ma part quand je suis sorti de l'isolement, je n'arrivais plus à parler, j'étais incapable de m'exprimer et encore aujourd'hui, j'ai d'énormes difficultés. Toute conversation est un effort. Et je crois que le fait qu'on ne sache pas définir vraiment ce qui attend les gens en détention ajoute au manque de repères des prisonniers. Ils doutent, ils survivent comme dans un temps immobile comme des bouts de bois sur l'eau. Vont-ils mourir avant de sortir ? C'est toujours la question incessante. La libération est non plus un but, un but concret, mais un mirage ; et plus elle se précise, et plus elle fait mal. La liberté fait peur car le prisonnier sait qu'il découvrira à ce moment-là, en franchissant la porte, l'ampleur de l'amputation intime qu'il a subie au cours de ces années."
C'est le point le plus intense de ce film librement fragile sur les anciens membres d'Action Directe certes, mais aussi sur ce que l'on a perdu, sur ce qui nous reste. Un film important.
Jean
Post blogum : Lucie Aubrac avait demandé récemment la libération des prisonniers d'Action Directe
13.3.07
BERTOLT BRECHT
"On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent."
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11.3.07
13 DISQUES FASCINANTS DE SENS
Thea Gilmore : Avalanche
René Thomas / Bobby Jaspar : Thomas Jaspar quintet
Ike and Tina Turner : Cussin, crying and carrying on
Roberta Flack & Donny Hattaway : Roberta Flack & Donny Hattaway
Kevin Ayers : Joy of a toy
Steve Earle : Jerusalem
Mountain : Climbing
Pablo Cueco : Sol, suelo, sombra y cielo
Stone the crows : Teenage licks
Linda Ronstadt : Canciones de me padre
Alban Berg : Lulu (Boulez)
Clifford Thornton : The panther and the lash
Tony Williams : Turn it over
3.3.07
LE POULET DU DIMANCHE
La dessinatrice Sylvie Fontaine évoquait récemment (avec un brun de tristesse pudique) la disparition du sens de la bibliothèque. Aujourd’hui, faute de place, faute d’envie, on jette facilement ou revend les livres. En l’entendant, j’ai pensé au beau projet réalisé par Jean-Jacques Birgé et Corinne Léonet Sarajevo Suite dont l’ambition généreuse était de participer à la reconstruction de la bibliothèque de Sarajevo. Il y a les bombes qui tuent vite et celles qui tuent lentement.
Alors dans un monde post Farenheit 451, j’aurais envie aujourd’hui de mettre le nouveau livre de Sylvie Fontaine Le poulet du dimanche (éditions Tanibis) sur la première étagère d’une nouvelle bibliothèque vivante. La dessinatrice nous avait déjà touchés fort avec son précédent ouvrage Calamity (éditions BFB), mais celui-ci est encore plus pénétrant. Le poulet du dimanche a été pour nombre d’entres-nous un rite symbolique quasi religieux sensé unifier la famille (et en révèlant les effets pervers, mais le goût et l’odorat ont toujours fini par l’emporter) avant les après-midi dominicaux d’ennui mortel. Le livre (préfacé par Moebius) est une somme d’anecdotes simples (graphiquement superbes), qu’il serait inconsidéré de ne voir que séparément, où la transformation (des corps, des sens) fait office de langage. Si le constat est souvent sombre (et lucide), quelque chose d’amoureux finit par dominer doucement (et l’aveugle de voir). Magnifique !
Jean
1.3.07
AGEN
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