Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

29.10.09

QUITTER L'AFGHANISTAN


Un officier de l'armée américaine (capitaine des Marines) présente sa démission afin de protester contre l'occupation de l'Afghanistan par les troupes américaines et celles de l'Otan, qui, estime-t-il dans une lettre en partie reproduite ci-dessous, produit de catastrophiques effets.



Source : salon.com (Glenn Greenwald)

22.10.09

LA GUERRE, LA DROGUE ET LES ENFANTS D'ORANGE


Photographie : Petronella Ytsma


Hélène C. nous signale l'article de Bakchich consacré à l'affiche immonde présentant un jeu vidéo vantant les mérites de la guerre (voir deux articles précédents). Les placards arrachés ont été remplacées, mais certains n'ont pas désarmé : des stylos feutre contre le pouvoir meurtrier de l'argent qui sacrifie les enfants.


B. Zon

DROGUE

Le film de Kathryn Bigelow Démineurs commence par ce carton "La guerre est une drogue". Le film (à l'impressionnante mise en scène) en reste seulement (et sans engagement hélas) à ce constat ; pas d'héroïsme, seulement des poussées d'adrénaline qui ne mènent au mieux qu'au vide (un mur de paquets de corn-flakes) ou à la mort des autres ou de soi-même (le but mal avoué du militaire). Howard Zinn a dit que la guerre était la drogue des Etats-Unis d'Amérique. Elle peut aussi être son motif même (existe-t-il encore des naïfs qui ne font pas le lien entre la culture du pavot et la guerre d'Afgnanistan (+ 218 % entre 2005 et 2007). Au moment où un rapport évalue une progression spectaculaire de la consommation de cocaïne en France (qui ne serait plus seulement réservée aux zélites, zartistes, zintellectuels et zélus), les couloirs du métro parisien et les autobus font l'apologie, avec cette saleté d'affiche publicitaire, de la guerre et des sensations qu'elle procure ; on peut s'essayer avec un jeu vidéo dont Orange (filiale pour la téléphonie mobile et l'Internet du groupe France Télécom, spécialiste du suicide de ses employés) fait la promotion comme si on y était.

Démineurs de Kathryn Bigelow

AGENT ORANGE

Le 27 septembre, Petronella Ytsma présentait à l'Université St Catherine de St Paul-Minnesota son livre Legacy of an Ecocide: "Agent Orange Aftermath”. La photographe s'est attachée, lors de plusieurs voyages au Viet-Nam, où elle s'est rendue en premier lieu en 2007 pour d'autres motifs, à montrer les effets de ce défoliant (largement utilisé par l'armée américaine durant la guerre du Viet-Nam) sur les corps et la nature. L'agent orange a été inventé par la société Monsanto, championne mondiale des poisons herbicides et des OGM. Si certains vétérans de l'armée américaine se sont retournés contre leur gouvernement (qui là comme ailleurs bénéficie d'une étrange immunité), c'est encore plus difficile pour les populations vietnamiennes qui subissent aujourd'hui encore et pour longtemps les effets criminels de ce produit chargé en dioxine. Lors de cette rencontre, Susan Hammond, responsable du "War Legacies Project", fait un point précis sur l'action de son association entièrement dévouée aux victimes et aux méfaits persistants de l'agent orange avec des progrès notables, mais peu de reconnaissance et d'aide (en comparaison de l'étendue du fléau). Petronella Ytsma commente avec une émotion qu'elle a du mal à contenir, ses photographies projetées sur écran montrant les familles et enfants aux corps dégradés et diformes, et son espoir que celles-ci puissent être vues au delà de leurs qualités photographiques comme activant les consciences en permettant de vrais gestes. Une femme dans l'assistance interroge : "Est-ce que ça pourrait arriver encore ?". La question désarmante de naïveté surprend ! Les participants répondent à cette citoyenne d'un pays pour qui la guerre est une drogue effective depuis longtemps (et pour longtemps) que c'est arrivé depuis (voir les effets de l'uranium appauvri dans la première guerre du golf, 290.000 kilos contaminant les champs de batailles) et que ça se passe MAINTENANT. Les images de Petronella Ytsma devraient suffire à constituer l'antidote à toutes les saloperies publicitaires vantant l'excitation de la guerre, le poisons de Monsanto et toutes les intoxications de nos esprits et de nos corps.

L'armée du crime de Robert Guédiguian

TASER ET AFFICHE ROUGE

Un jeune homme de 19 ans a été tué la semaine passée en Californie par un policier utilisant un pistolet Taser. La société Taser recommande aux utilisateurs de ne pas trop viser les poitrails. La guerre "comme si on y était" a sa limite : la mort ! Aujourd'hui, lecture obligatoire de la lettre de Guy Moquet dans les établissements scolaires de France. Les enseignants contrevenants seront punis. Pas question de résister à cette injonction. Transformer l'extrême horreur du passé en imagerie d'Epinal est aussi une manière criminelle. Un vrai débat sur la résistance ne s'arrêterait pas à la seconde guerre mondiale (qu'il est important de comprendre pour TOUT ce qu'elle implique) mais à toutes les résistances passées présentes et (on l'espère) futures. Il n'est pas de devoir de mémoire, il n'est pas de souvenir à honorer, il n'est que de la mémoire consciente, active et présente. La force d'un film récent de Robert Guédiguian consacré au groupe Manouchian, L'armée du crime, réside surtout dans le choix des acteurs qui portent le film au-delà du mythe (le film n'échappe pas aux petites biffures classiques des sympathisants communistes) et interrogent de façon contemporaine sur le vrai sens de la résistance. Sans prendre le relai de ces films, de ces photographies ou d'autres prévenantes expressions "artistiques", nous devenons de simples spectateurs collaborant au spectacle pour qu'il ne soit cruellement jamais dépassé.

Petronella Ytsma’s : Legacy of an Ecocide: "Agent Orange Aftermath" (avec Susan Hammond, Charles Bailey, Brenda Paik Sunoo)

Seconde par seconde le coût de guerre depuis 2001 pour les USA

17.10.09

N'IGNORONS PAS L'IGNOBLE



FOUTEZ-VOUS LA AU CUL
VOTRE SALETÉ DE GUERRE !





Photos : B. Zon

15.10.09

LA GUERRE COMME SI... ON Y EST !




Lundi dernier la France était en émoi car la ville de Poitiers avait été sujette à "d'inadmissibles violences". Que sont d'inadmissibles violences ? Des blessés, des morts ? Non, des bris de vitrines et de mobiliers urbains et quelques graffitis. Ouh là là ! Sous les micros et caméras des média-serviteurs, intervention immédiate du couple vedette de la cinquième république : Marianne éplorée au bras du justicier vengeur, héros de la droiture, tous deux incarnés par le plus auvergnat des ministres de l'Empire. Car pour empirer, ça empire !!!

Et dans cette époque où les ordures en col blanc justifient toutes les violences réelles du fond de leurs fauteuils ricanants, au moment où l'on aimerait plutôt voir le fils de Napoléon IV président de la Communauté Urbaine de Kaboul (pour rire) qu'à la Défense (vous parlez d'un nom pour un quartier "La Défense"), à l'instant multiplié des victimes incessantes de la saloperie capitaliste moralisée, les enfants sont incités à vivre "La guerre comme si vous y étiez". Et les bons bourgeois marchands de mort (1), les clowns élus, les rois du bonus bancaire, les assureurs qui n'aiment pas payer les bris de vitrines et de mobilier urbain, rêvent-t-ils aussi de voir leurs têtes blondes les tripes à l'air, les gueules défoncées, les jambes sectionnées, les couilles farcies à l'uranium appauvri ?

Bordel de merde !!! Ce qu'il y a eu de bien avec les volcans d'Auvergne, c'est que quand ils ont explosé, c'était pour de vrai et avec de bons motifs, la terre était devenue impossible.



(1) Expression déjà utilisée lors d'un article précédent


Photos : B. Zon




14.10.09

TELLE PAIRE, TEL BOUT DU FIL



Le camarade Stéphane Cattaneo (créateur de Slim, personnage salvateur bien connu des lecteurs du journal des Allumés du Jazz, qui eut aussi l'honneur d'une double page in Jazz Magazine) nous souligne (pour rigoler) le (très) petit côté Paul Desmond de Jacques Courtois. Paul Desmond souhaitait : "remercier son père pour l'avoir découragé très tôt de jouer du violon" et Jacques Courtois fut en charge de l'organisation de l'arbre de Noël de l'Elysée à la demande de Charles de Gaulle (humoriste à ses heures). Paul Desmond parlait aux femmes, Jacques Courtois parlait Omer ; Desmond avec son coeur, Courtois avec son ventre. La différence est énorme. Qui saura la voir à une époque où les ventriloques programmés et programmateurs (loin d'être aussi désuets qu'Omer et son papa, mais aussi salement conséquents que le fils de Napoléon IV et son père) parlent pour tout le monde.


10.10.09

LA PRATIQUE DE L'ENSEMBLE
CARNAGE, MATT TURNER, BRIAN ROESSLER ET NATHAN HANSON
AU BLACK DOG



Art Crawl, St Paul : le moment où deux fois par an les artistes ouvrent leurs portes ; pourquoi les fermer jamais ? Les Fantastic Friday Music Series du Black Dog en profitent pour confirmer leurs habituels programmes pas ordinaires : un ensemble à quatre avec Carnage (de Ill Chemistry), le violoncelliste Matt Turner, et les tenants des clés partagées, Brian Roessler et Nathan Hanson. Si l'ombre oscille, c'est pour dessiner la lumière. Lors de l'esquisse, chacun fait passer autant d'objets personnels qui rejoignent l'île lumineuse pour devenir elle-même. La distance parcourue forme le paysage. Les réponses interrogent. Les corps se dessinent eux-mêmes pour plus de liberté. Tout le monde est là, le public prend part active. Ce que l'on a entrevu intérieurement se dit, et se danse, fort, c'est peut-être ça l'engagement.







Images : B. Zon

9.10.09

EXTRA NOBEL EXPLOSIF



Alfred Nobel, scientifique suédois fils de l'inventeur des mines marines et du contreplaqué, inventa la dynamite puis la plus puissante "dynamite gomme" (aussi dénommée "extra Nobel"). Au cours de ses expériences, il tua son frère Emil. "Ce marchand de mort", pour reprendre l'expression d'un journal de l'époque (1888), chercha à échapper à cette calamiteuse publicité en recyclant sa fortune testamentaire. La belle affaire!

On ne s'étonnera donc pas que des "chefs" de nations en guerre (Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, Mikhaïl Gorbatchev, Jimmy Carter ou Barack Obama), qui tuent tous les jours, obtiennent un tel prix, parfois même attribué à des criminels patentés (Henry Kissinger, instigateur du coup du 11 septembre 1973 - il court toujours !).

7.10.09

VOIE EXPRESS



"On avait parfaitement compris, longtemps avant George Orwell, qu'il fallait réprimer la mémoire. Et pas seulement la mémoire, mais aussi la conscience de ce qui se passe sous nos yeux, car, si la population comprend ce qu'on est en train de faire en son nom, il est probable qu'elle ne le permettra pas. C'est la raison principale de la propagande."

La Doctrine des bonnes intentions Noam Chomsky
(Entretiens avec David Barsamian)
Éditions 10/18, coll. Fait et cause, 2005


Photos St Paul-Minnesota Automne 2009 : B. Zon

1.10.09

JEF LEE JOHNSON ET SON TRIO ENREGISTRENT :
THE ZIMMERMAN SHADOW




"Les gens me voient tout le temps mais ne savent même pas comment réagir
Leurs esprits sont remplis de grandes idées, d'images et de faits dénaturés.
Même toi, hier 'l a fallu que tu me demandes où ça se passait,
Je n'arrivais pas à croire qu'après toutes ces années tu ne me connaissais pas mieux que ça
Dame de mon cœur."

Bob Dylan ("Idiot Wind")





















"C'est une merveille que nous sachions encore nous nourrir."

Bob Dylan
("Idiot Wind")











Photographies de Jef Lee Johnson, Yohannes Tona et Charlie Patierno réalisées par B. Zon lors de l'enregistrement de The Zimmerman Shadow par Jef Lee Johnson à Creation Audio, Minneapolis









Sortie : 8 Février 2010 sur Hope street - nato
Livret Stéphane Levallois, Jean Simon
Concert et présentation le 5 février à Sons d'Hiver
Distribué par L'Autre Distribution


Voir aussi Les traits de Jef Lee Johnson et Stéphane Levallois

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