Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

26.5.14

LIVIOÙ DE DOUARNENEZ
À POULLAN-SUR-MER
SOUVENIR DE MALOU LE GALL


Le 17 mai, dans la grande salle de l'Hôtel de France, on se réjouissait fort à l'issue du concert du trio Hymas/Labarrière/Molard suivi du quartet de Bobby & Sue, l'annonce des prochaines réjouissances de Livioù ayant été dévoilée par Serge Hilbert et Gérald Martin les deux (nidieuni) maîtres d'équipage de l'aventure. Livioù signifie "couleurs" en Breton et si Gérald Martin aime à citer Matisse, « La couleur est une libération. La libération, c’est l’élargissement des conventions », en guise de définition, c'est bien parce que la couleur semble la meilleure alliée de toute trajectoire, de tout avènement, celle qui lorgne - les yeux grands ouverts - au-delà des lignes, qui passe les frontières pour indiquer le point précis de la lumière, de sa présence, de son SON.

Alors, les 15, 16 et 17 août, on se retrouvera cette année encore à Poullan-sur-Mer avec Tony Hymas, Hélène Labarrière, Jacky Molard et leurs cornets à suprises pour entendre et voir aussi Hymn for Her, Albert Marcoeur, Sylvain Kassap, Topolovo et Kalinka Vulcheva, Le Peuple Etincelle de François Corneloup, Jean-Michel Veillon et Jamie McMenemy, Bobby & Sue duo, Anthony Serazin, Eric Legret...

Le 17 mai était aussi, hélas multiple, la dernière occasion de revoir Malou Le Gall, attentionnée avec la plus élégante discrétion jusque dans les moindres détails de l'accueil, des crêpes, des disques à vendre ou de ces fleurs magnifiques qu'elle apportait à Hélène Labarrière. Elle vient de disparaître soudainement ce 24 mai. Femme incarnant gentillesse, ingéniosité et générosité, fidèle des équipes de Temps Fête à Douarnenez (depuis 30 ans) et de Livioù, Malou Le Gall était un de ces êtres qui font que tranquillement, on trouve toujours le meilleur au pied de l'arc-en-ciel.

Photographie : Serge Hilbert

16.5.14

TONY HYMAS, HÉLÈNE LABARRIÈRE ET JACKY MOLARD RÉPÈTENT
"LA CHANSON DE CRAONNE"

Exagérer la force de l'intime pour figurer l'impossible : le réel comme ami intérieur.
Tony Hymas, Hélène Labarrière et Jacky Molard répètent à Douarnenez "La chanson de Craonne" pour leur concert de demain soir.
Hélène Labarrière a enregistré cette chanson dans son disque Désordre (1) . Avec son quartet, elle la joue souvent. Elle l'aime. Conscience vive et sonore. Le chemin des Dames est une route pénible et l'ordure militaire qu'elle s'appelle Nivelle, Foch ou Pétain a ses très actifs descendants, pétulants champions de Monopoly. La musique peut être une prodigieuse réserve contre la pensée endormie, un langage souverain. Il n'y a pas de prélude à la vie. Elle est.

Hélène Labarrière, Tony Hymas et Jacky Molard seront en concert le 16 mai (c'est demain) à l'Hotel de France à Douarnenez avec le groupe Bobby & Sue en deuxième partie.

(1) Hélène Labarrière Quartet : Désordre (Innacor) 

8.5.14

MAY DAY, IL Y A UN MAI

Conçu à l'origine comme lieu de protestation contre la guerre du Vietnam, le May Day de Minneapolis a perduré chaque année depuis 40 ans comme rencontre de toutes les minorités, de tous les sans grades, de toutes les différences. Cette année, c'est la figure de Pete Seeger, récemment disparu, qui ouvrait la marche. On entend bien aujourd'hui sa voix d'une parfaite actualité dans la chanson écrite par Tom Paxton "What did you learn in school ?".

« I learned that policemen are my friends.
I learned that justice never ends.
I learned that murderers die for their crimes.
Even if we make a mistake sometimes. »
(...)
« I learned our government must be strong.
It's always right and never wrong.
Our leaders are the finest men.
And we elect them again and again. »
















Photos : B. zon

7.5.14

DEAN MAGRAW ET ERIC KAMAU GRAVATT
AU BLACK DOG

Dean Magraw lève facilement le poing à la fin de ses concerts. Signe collectif, instinctif, empreinte d'amour et de combat, de ralliement, affirmation que la musique jouée échappe aux nouveaux maîtres, rappel que le jazz peut encore être autre chose que sa grasse réduction bourgeoise.

Ce 6 mai, Dean Magraw est en duo avec Eric Kamau Grávátt. La frappe du batteur, déterminée, étayée d'un faisceau de danse et de nuances, d'accents francs et surprenants, où les obliques lucides retrouvent la piste du voyage, s'allie sans peine avec les prises de position, animées, profondes, du guitariste. La cohésion est forte : la musique alors, imposante silhouette, suffit à la vie.

Le chant du duo n'est pas oublieux. Il sait ce qu'il doit à sa propre histoire, mais il ne tient pas à s'y complaire, sy noyer. Il propose sa propre succession, se saisit du blues, jamais loin des violences de l'Histoire, chante une poésie en action. C'est l'impression fertile d'une grande fraternité qui s'empare de l'écoute. Après sa belle composition, "Innocence", le poing levé de Dean Magraw, magnifique et naturelle conclusion de ce set, rappelle qu'aimer c'est s'engager, âme et chair, actualiser le vivant pour les ferments du futur.

Photo : B. Zon



1.5.14

1er MAI


« Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible 
n'ont jamais avancé d'un seul pas. » 
Mikhaïl Bakounine
Mai sur le Glob