Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

23.5.10

POUR UNE VIE SAINE


Photo : B. Zon

LE TEMPS ATTIRE D'AILES




«Des ailes d'évasion, des présages d'oiseaux en plein vol effleurant nos yeux en contemplation de leur fuite, de leur exode, comme des langues de feu dans l'infini anxieux.» Wilfredo Lam

Images B. Zon


9.5.10

LA CAGE AUX PHONES



Hélène C. nous signale avec justesse que l'écho du métro d'avant-hier est en fait non pas un dialogue original (avec son lot d'inquiétude), mais la mise en scène d'un texte publié sur une affiche publicitaire diffusée dans le métropolitain parisien pour vendre plus d'écrans (autre lot d'inquiétude). Le texte sort du contexte et l'écran, nouvel occupant, est partout. La pub fournit le texte des conversations jusqu'à s'y faire berner : ne plus rien écouter des gens, se replier sur ses Ipod, Ipad, Ipub ; perdre contact et puis se faire jeter bien naturellement. Le poison spectaculaire est permanent. Les perroquets ont pourtant de belles plumes.

Photo : B. Zon

7.5.10

TÉLÉ RÉALITÉ



Entendu dans le métro parisien aujourd'hui 7 mai : "Quand ma copine m'a quitté, je n'espérais qu'une chose, c'est qu'elle prenne la télé."


Photo : B. Zon


4.5.10

HISTOIRE (VRAIE) TIMBRÉE



Lundi 3 mai, Paris... un bureau de Poste

L'homme pénètre dans cet ex comptoir des PTT avec une carte postale à la main et fait la queue au guichet concerné. L'attente est longue car la personne le précédent est dans une transaction complexe de changement d'adresses multiples.
Elle s'adresse à lui :

- "Je vous préviens, j'en ai pour un bout de temps, qu'est-ce que vous voulez ?"
- "Un timbre."
- "Allez plutôt aux machines à affranchir."
- "Non, je souhaite acheter un timbre".
- "Ben alors, allez à la machine à affranchir."
- "Non, je veux un timbre, vous savez, ces petits morceaux de papier de forme rectangulaire avec des petites dents que l'on colle avec la langue."
- "Je sais ce qu'est un timbre, merci. Pourquoi n'allez vous pas à la machine à affranchir ?"
- "Parce que je veux un timbre."
Le préposé intervient :
- "Vous voulez combien de timbres ?"
- "Un."
La cliente se rebiffe :
- "Non ! J'étais là avant, il attendra"
Le préposé (à l'homme) : "Vous pouvez aller à l'autre guichet"
- "Mais il n'y a personne !"
- "Quelqu'un va venir."

L'homme va donc au guichet indiqué, attend quelques temps puis une jeune employée des Postes arrive.

- "Qu'est ce que ce sera ?"
- "Un timbre pour cette carte postale."
- "Vous pouvez aller à la machine à affranchir."
- "Non je souhaite un timbre."
- "Il faut que j'aille en chercher."

La jeune fille s'absente puis revient en montrant des timbres ordinaires.

- "Mais je souhaite un beau timbre, un timbre de collection !" s'insurge l'homme
- "Ha ! pour les timbres de collection, il faut aller dans des agences spécialisées. Pourquoi donc voulez-vous un timbre ?"
- "Mais enfin, il faut se justifier maintenant. Je veux un timbre pour mon fils voilà ! On n'est pas dans un bureau de poste ici ? Il y a toutes sortes de saloperies à vendre, mais pas de timbre ? Je sais que vous n'êtes pour rien dans le fait qu'un bureau poste ressemble désormais à une supérette de l'inutile, mais je veux un timbre."

Devant l'homme semblant perdre patience, la jeune préposée lui montre un timbre à l'effigie d'Astérix le Gaulois.

- "Voilà tout ce qu'on a , mais ça ne correspond pas au prix nécessaire."
- "On fera avec si c'est tout ce qu'il y a. Ne peut-on pas rajouter l'appoint avec un autre timbre ? "
- "Il en faudra trois"
- "Ce n'est pas possible d'en mettre trois ?"
- "Oui c'est possible si c'est ce que vous voulez !"
- "Ah la bonne heure !"

Une heure après être entré dans l'agence de ce qui fut un service public, l'homme sortait enfin, épuisé, mais heureux d'avoir pu déposer sa carte postale dans la boîte prévue à cet effet (désormais à l'extérieur de l'établissement) et d'avoir mené à bien cette mission surnaturelle : "acheter un timbre dans un bureau de poste !"


2.5.10

MAI OUI



Beaucoup de gens très sympathiques, de vrais enfants, et de mots forts en ce premier mai parisien, beaucoup (trop) d'absents aussi. "La rue est le cordon ombilical qui relie l'individu à la société". (Victor Hugo)










































































































































































































































Photos : B. Zon


1.5.10

AUGUST SPIES


"Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui"

August Spies : dernières paroles
(Stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago)