Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

25.6.12

STÉPHAN OLIVA - PHILIPPE TRUFFAULT : FILM NOIR

Le formidable disque de Stéphan Oliva simplement nommé Film Noir (paru chez Illusions Music* - catalogue majeur) fait le point expressionniste, sans heureusement éclaircir les situations, sur un genre de cinéma sans pareil, la marque d'un mouvement, les damnés de la terre aux prises de la solitude, de la trahison, du dépit, du meurtre. Dans le film noir le compositeur est lié au réalisateur plus que pour toute autre tournure filmique. Stéphan Oliva sait jouer cette profondeur offerte par l'incontournable inefficacité des idéaux, les points de non retour.  Le pianiste a choisi de poursuivre sur scène sa démarche poétique et réaliste avec Philippe Truffault (le frère jumeau du Trufo de Kaspar et Trufo des Films de ma Ville**). Au festival Sons d'Hiver en février (Arcueil forcément), à la Dynamo de Banlieues Bleues récemment et hier soir à Paris, au Forum des Images, en conclusion du festival Mash Up, les traductions musicales d'Oliva (à partir de thèmes de John Lewis, Mancini, Waxman, Tiomkin, Rozsa, Herrmann, Raksin ...) redistribuent les cartes pour une sorte d'introspection parallèle des deux hommes. Philippe Truffault joue les images de Wise, Hitchock, Preminger, Polonsky, Huston, Wilder, Laughton, Kubrick, Welles. Il les tord, cadre, recadre, décadre, ralenti, fixe, zoom, répète, accélère et la trinité vertige - angoisse - baiser y est prenante jusqu'au trouble. La musique s'y décrit par les visages troublés au rythme lourd des automobiles en mouvements multiples. Le duo efface en clair obscur les traces ou au contraire les révèlent ; les masques valsent et les transformations mixent passé simple et futur impossible en progression lente, mais étreignante. Une compréhension parfaite de la grandeur discrète, mais saisissante du langage du Film Noir.

*Illusions 
**Les films de ma ville

22.6.12

SAUCE HOLLANDAISE

Contrairement à l'annonce, la présence de conservateurs est évidente (ce que tout le monde devrait savoir), mais aussi d'ailleurs celle de colorants comme en atteste la déclaration hilarante à Los Cabos (G20) du Cardinal reprise dans le quotidien Libération (bulletin de propagande de son parti) : «J’ai été frappé par la solidarité entre les chefs d’État et la volonté à s’impliquer dans la résolution des problèmes du monde (...) cette conscience d’une responsabilité collective planétaire.»

Photo : B. Zon

18.6.12

GEORGE GROSZ PARLE-T-IL ENCORE ?


George GROSZ. Hommage à Oskar Panizza, 1917-1918

15.6.12

CON(DI)VERGENCES

Page d'accueil infos Aol 14 et 15 juin

14.6.12

LA GRANDE AVENTURE


"La grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage." Alberto Giacometti  

Photo : B. Zon

13.6.12

TWEET D'OCTAVE MIRBEAU

 "Surtout, souviens-toi que l'homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas et qu'il n'est pas d'ailleurs, en son pouvoir de te donner. L'homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. Pour te réconforter et ranimer des espérances qui seraient vite déçues, ne va pas t'imaginer que le spectacle navrant auquel tu assistes aujourd'hui est particulier à une époque ou à un régime, et que cela passera."

Octave Mirbeau 28 novembre 1888  (extrait de La grève des électeurs)

Dessin Honoré Daumier : Les fricoteurs politiques (1850)

10.6.12

TONY HYMAS JOUE À LILLE PLUS QUE DEBUSSY

À l'invitation de Claude Colpaert et Dominique Desmons, Tony Hymas a interprété à Lille dans l'auditorium du conservatoire : deux "Gymnopédies" d'Erik Satie (1 et 3) et, pièces clés de l'univers du pianiste, douze "Études" de Claude Debussy avant de jouer pour la première fois, écho d'idées De l'origine du monde, "Les Temps Nouveaux (Paris, 1871)" * et de préciser au public que c'est en prison que Manuel Debussy, communard, fit une rencontre déterminante pour son petit Claude en lequel il croyait beaucoup**. Les suites à donner à toute résistance, à toute figure de beauté, fils indispensables de la découverte, mises en places des événements de l'histoire, poésies de l'actualité perpétuelle, appartiennent aux êtres. Chapeau Tony !

* En rappel Hymas jouera une autre composition récente intitulée Satie-esque

**Charles de Sivry, communard emprisonné à Satory comme Manuel Debussy (mais libéré plus rapidement) sur la foi de ce dernier vantant les facilités musicales de son petit Claude, recommanda l'enfant à sa mère Antoinette Mauté qui devint son professeur (la fille de Madame Mauté avait épousé Verlaine). 

Merci à toute l'équipe du Piano Lille Festival et celle de Jazz en Nord, à Philippe Danel, à Régine Leleu et Camille Varet, à Jean-François du Furet du Nord, à Jenny Hymas, Gérard Rouy, Fabien et Raphaël Barontini pour leurs visites précieuses, ainsi qu'à Benoît Delbecq pour son encourageant message d'avant concert. 

Photo : B. Zon

Tony Hymas : De l'orgine du Monde

5.6.12

THE BIKE COMICS SHOW
ANDY SINGER - KEN AVIDOR - ROGER LOOTINE

Andy Singer, Ken Avidor et Roger Lootine, trois dessinateurs des Twin Cities offrent de farouches vues de l'état de la société dans des publications régulières. Ils n'aiment pas les voitures et sont de vaillants cyclistes. C'est sur ce dernier thème et ses implications qu'ils se retrouvent pour une exposition au Black Dog du 1er au 30 juin.

Andy Singer sur le site nato 


Photo : B. Zon (Ken Avidor et Andy Singer lors de l'installation)

4.6.12

MÉMOIRE D'UN OURS


Gustave Flaubert, ennemi de la Commune, a insulté les ours et la musique populaire*.
Les petits et les grands l'attendent au tournant.

*  Madame Bovary "La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles."


Photo : B. Zon

2.6.12

FOR ALL THE SLEEPING BABIES


L'enfance est le pays des grandes marges libres qui devront affronter les parcelles inégales, l'enfance est aussi le lieu des grandes veilles, des plus beaux chants du sommeil profond. Les enfants rêvent pour nous tous. "For all the sleeping babies" de Todd Harper est une ode douce à ceux qui nous manquent et à ceux qui s'éveillent, à ceux qui restaurent en permanence le sourire face à la cruauté du monde. Hier en fin d'après-midi, au Black Dog, alors que la lumière s'apaisait, Todd Harper et Nathan Hanson ont joué "For all the sleeping babies" comme une ligne révélatrice de frémissements, de regards tournés vers l'aurore.

Photo : B. Zon

Enfants dans le diconato