"Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller".
Jack Kerouac (On the road)
De gauche à droite : Tony Hymas, Nathan Hanson, Claude Tchamitchian, Jacques Thollot
Photos (répétition) : Z.Ulma
Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
19.6.11
18.6.11
LE DICTON DU JOUR
16.6.11
MAIS QUE FAISAIT STÉPHANE OLLIVIER AU CONCERT D'ÉMILIE LESBROS ?
Stéphane Ollivier est une figure familière des amis du jazz au sens large. Spécialiste des rapports Jazz et Cinéma (on se souvient de sa mémorable intervention à la Vidéothèque de Paris - aujourd'hui Forum des images), collaborateur ardent de Jazz Magazine dirigé par Philippe Carles, des Cahiers du Cinéma et des Inrockuptibles dans les années 90, il y était - dans le sillage de fameux aînés - en prise directe avec la création d'un temps fort de l'histoire du jazz en France dont l'épicentre se trouvait aux Instants Chavirés (il faudra revenir sur l'importance de cette période et son leg). S'élevant au grand air libertaire, il nous a en passant gratifié d'un beau texte sur de mystérieuses barricades (dédiées à Durruti) dont l'actualité récente nous a donné des nouvelles : elles tiennent bon.
Après avoir été, dans le siècle nouveau, discret dans l'équipe Jazzman dirigé par Alex Dutilh, il a rejoint la désaventure Jazz Magazine-Jazzman, la revue au rédacteur en chef - Franck Bergerot ex Jazzman, un passage éclair au dernier Jazz Magazine - en intéressante psychanalyse (sur le blog de la revue). Toujours en quête, Stéphane Ollivier a proposé sa sacrée plume à son chef pour un portrait de la chanteuse Emilie Lesbros, barde woman à la langue bien pendue, à la voix retentissante et aux idées fraîches, signataire d'un très beau premier album (Attraction terrestre DFragment), partenaire de Barre Phillips (avec qui elle joue en duo, trio ou dans l'ensemble EMIR).
Rien que de très normal jusqu'à présent dans une époque de soif de voix nouvelles. Mais voilà ! Le patron de notre camarade a non seulement refusé l'idée du portrait, mais aussi même la simple chronique d'Attraction Terrestre au motif que "ce n'était pas du jazz".
Voilà que ça recommence, Charlie Parker ne fût un temps pas du Jazz, Ornette Coleman non plus, Eric Dolphy, Miles Davis, Evan Parker etc. etc. La classe des experts, des papes et des gendarmes !
Et bien, notre Ollivier ne s'en trouva pas davantage bouleversé, bravant l'autorité du pontife ou de la gendarmerie de Brive la Gaillarde, il se pointa au concert solo d'Emilie Lesbros à l'Ermitage le 15 juin (anniversaire de la naissance d'Harry Langdon et Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées). Grand bien lui prit, ce fut superbe, sans masques et plein d'identités, de poésie en éclat, de paroles éclairs, de douceur jaillissante, de chant immédiat et évolutif (l'imminent réalisable), de chanson de geste, de délivrance, de sens de l'avenir au présent, de blues aussi (mais oui !).
La curiosité est de fait une désobeissance fortement salutaire.
Photo : Z. Ulma
Emilie Lesbros in actualités nato : disque ami
101 chanteuses de jazz et après.
Les barricades mystérieuses
À lire aussi les ouvrages exquis, destinés aux bambins (c'est nous !) et publiés chez Gallimard Jeunesse de Stéphane Ollivier avec les illustrateurs Rémi Courgeon (pour Django Reinhardt, Ella Fitzgerald, Louis Armstrong) et Charlotte Voake, (Piotr Ilyich Tchaïkovski), pas du jazz, mais super bat tout de même...
Libellés :
Lectures pour tous,
Musica
14.6.11
13.6.11
10.6.11
EST-CE AINSI QUE LES HOMMES VIVENT ?
PAR STÉPHANE CATTANEO
LE COLLECTIF DE SAUVEGARDE DU PERTUS DU ROFO
Notre ami Stéphane Cattaneo nous adresse cette lucide missive
Si l’on estime, comme Elisée Reclus, que l’homme est la nature prenant conscience d’elle-même, l’affliction nous guette quand on mesure le chemin qu’il nous reste collectivement à faire pour parvenir cette forme de lucidité. Et, à la lecture de certains évènements qui se déroulent en ce moment dans la commune de Nivillac, sise aux abords de La Roche Bernard, dans le Morbihan on serait presque frappé de désespoir.
En effet, par la grâce d’une décision du conseil municipal, un site naturel remarquable, le Pertus du Rofo, va être vendu à un particulier afin que celui-ci y installe un camping « écologique » comprenant yourtes et cabanes dans les arbres.
Imaginez deux superbes falaises de schiste d’une trentaine de mètres de hauteur, encadrant un vallon boisé où s’écoule un ruisseau en direction de la Vilaine, et au flanc d’une desquelles se dissimule une grotte dans laquelle des fouilles, menées en 1928 par un instituteur et un curé, révélèrent des figurines de déesse-mères de l’époque gallo-romaine ; ajoutez la présence de chevreuils, blaireaux et renards facétieux, de chauve-souris sympathiques, de libellules étranges s’ébattant sous les frondaisons d’arbres majestueux, de fougères rares protégées au niveau européen, et vous aurez un aperçu de ce qui fait le charme et l’unicité de ce lieu dont on comprend qu’il pût être sacré pour nos ancêtres. Aussi, entre nature et monde imaginaire, quelques légendes anciennes (notamment celle des Oies de Trévineuc) ont achevé de populariser le Pertus du Rofo, lui conférant une aura de douce sauvagerie, subtile et mystérieuse…
Hélas, entre le bruit des tronçonneuses, les gaz des débrousailleuses et les éructations du futur propriétaire il va devenir difficile de capter l’esprit du lieu.
Car, par malheur, il se trouve que payer 150 ou 200 € pour passer la nuit à se geler les parties sensibles dans une cabane à quelques mètres du sol est une tendance actuelle de l’ « hébergement insolite », et qu’il y a nécessité de privatiser et nettoyer à l’os cet espace naturel, historique et spirituel pour l’ébahissement de quelques énergumènes qui se fourvoient dans leur approche de la nature. L’ébahissement est d’ailleurs tout autant du côté des opposants à ce funeste projet, car il ne viendrait à l’esprit d’aucun d’entre eux de dépenser ces sommes alors que la rivière toute proche offre en ses berges des recoins secrets où assister au coucher du soleil, partager grillades, bolées et blagues avant d’ajouter une bûche au feu et de dormir, ou plus si affinité.
Dès lors, un certain nombre d’irréductibles ayant décidé de se mobiliser, le Collectif de Sauvegarde du Pertus du Rofo a vu le jour et une lutte s’est engagée, qui promet quelques épisodes joyeux (une randonnée chantée de découverte et de protestation se déroulera lundi 13 juin). Ces indignés, on peut les contacter, les soutenir ou les saluer à l’adresse suivante : sauvegarde.rofo@yahoo.fr.
On peut même venir à La Roche Bernard et Nivillac, pour prendre un bon bol d’air breton ; il y sera fait bon accueil à tout visiteur, n’en doutez pas.
Je le sais, j’y habite.
Stéphane Cattaneo
Photo : Wendy Lotterman
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La Roche Bernard
6.6.11
5.6.11
LES FAISEURS DE PLUIE DE SAMARCANDE À PARIS
Samarcande est une ville d'Ouzbékistan, lieu gorgé d'histoire - un des berceaux des civilisations d'Asie centrale - dont l'appellation signifie "point de rencontres".
C'est aussi le nom d'un trio tout neuf à l'instrumentation de bois, de peau, de cordes, de terre et de souffles de tous les continents, composé de Claude Barthélémy à l'oud, Pablo Cueco au zarb et Jean-Luc Fillon au hautbois. Hier soir les trois hommes jouaient leur deuxième présentation publique à l'Angora (exquise salle de Paris Bastille). Pour (é)clore leur set, une reprise de "Mon amie la rose" la belle chanson de Cécile Caulier.
Lorsqu'en 1962, cette jeune Angoumoisine était venue à Paris présenter sa chanson au Petit conservatoire de Mireille. Cette dernière, experte, lui prodigua un de ses encouragements sûrs et certains dont elle avait le secret : "Ta chanson aura son destin, il existe une rencontre entre une chanson et l’interprète". Si Cécile Caulier n'avait pas rencontré François Hardy (à l'Olympia un beau soir de 1963) qui donna à la chanson la popularité que l'on sait, elle aurait pu l'offrir directement au trio Samarcande qui en fit mieux qu'une sensible et élégante reprise : une véritable danse de la pluie. Il ne s'agit pas d'une image car l'amie rose d'Amarcande déclencha l'averse tant attendue depuis des mois et ce à la dernière note. Leur fleur est donc bien plus proche de celle de Théophraste que de celle fanée du parti dit socialiste, bien plus fidèle à Aphrodite, aussi imaginative et fertile que la déesse de l'amour.
Si le trio réussit à faire pleuvoir lorsqu'on souffre tant de la sécheresse (et tant concourt à la sécheresse) c'est par cette facilité à "sonder la nuit qui nous entoure", selon les mots du poète et savant persan Omar Khayyam (habitant de Samarcande), "pour ne perdre rien des doux moments de notre vie" ; une sorte de combinaison un tantinet abracadabrante, largement irriguante et doucement visionnaire, la création d'une nécessaire confluence qui frappe, respire et chante en vie.
Photo :B. Zon
C'est aussi le nom d'un trio tout neuf à l'instrumentation de bois, de peau, de cordes, de terre et de souffles de tous les continents, composé de Claude Barthélémy à l'oud, Pablo Cueco au zarb et Jean-Luc Fillon au hautbois. Hier soir les trois hommes jouaient leur deuxième présentation publique à l'Angora (exquise salle de Paris Bastille). Pour (é)clore leur set, une reprise de "Mon amie la rose" la belle chanson de Cécile Caulier.
Lorsqu'en 1962, cette jeune Angoumoisine était venue à Paris présenter sa chanson au Petit conservatoire de Mireille. Cette dernière, experte, lui prodigua un de ses encouragements sûrs et certains dont elle avait le secret : "Ta chanson aura son destin, il existe une rencontre entre une chanson et l’interprète". Si Cécile Caulier n'avait pas rencontré François Hardy (à l'Olympia un beau soir de 1963) qui donna à la chanson la popularité que l'on sait, elle aurait pu l'offrir directement au trio Samarcande qui en fit mieux qu'une sensible et élégante reprise : une véritable danse de la pluie. Il ne s'agit pas d'une image car l'amie rose d'Amarcande déclencha l'averse tant attendue depuis des mois et ce à la dernière note. Leur fleur est donc bien plus proche de celle de Théophraste que de celle fanée du parti dit socialiste, bien plus fidèle à Aphrodite, aussi imaginative et fertile que la déesse de l'amour.
Si le trio réussit à faire pleuvoir lorsqu'on souffre tant de la sécheresse (et tant concourt à la sécheresse) c'est par cette facilité à "sonder la nuit qui nous entoure", selon les mots du poète et savant persan Omar Khayyam (habitant de Samarcande), "pour ne perdre rien des doux moments de notre vie" ; une sorte de combinaison un tantinet abracadabrante, largement irriguante et doucement visionnaire, la création d'une nécessaire confluence qui frappe, respire et chante en vie.
Photo :B. Zon
2.6.11
ASCENSION
"En montant un escalier, on est toujours plus fatigué à la fin qu'au début. Dans ces conditions, pourquoi ne pas commencer l'ascension par les dernières marches et la terminer par la première". Pierre Dac
Libellés :
Coltrane et puis voilà,
Les grands mystères,
Musica
1.6.11
GIL SCOTT HERON
PAR ANDY SINGER
Illustration ©Andy Singer 2011
S'il se réfère fréquemment aux chansons "The Revolution Will Not be Televised," "Whitey on the Moon," "B-Movie", Andy Singer - comme Gil Scott Heron autre chroniqueur de son époque - a une affection particulière pour l'album Spirits (1994) avec des titres comme "Message to the Messengers," "Work for peace," et "Give her a call".
Website d'Andy Singer
S'il se réfère fréquemment aux chansons "The Revolution Will Not be Televised," "Whitey on the Moon," "B-Movie", Andy Singer - comme Gil Scott Heron autre chroniqueur de son époque - a une affection particulière pour l'album Spirits (1994) avec des titres comme "Message to the Messengers," "Work for peace," et "Give her a call".
Website d'Andy Singer
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