Le calendrier a ses jours heureux, les jours des frites, des freaks et des bons films, jours sans flics. Le vendredi est devenu le jour de sortie des disques, le moment où ils quittent leurs cachettes, leurs terriers, leurs planques, leurs nids. Ce 28 mai est un jour spécial. Oui, on a beau se méfier des préfixes abusifs "réinventer" et tous ces mandats du vide, aujourd'hui est bien le jour d'une renaissance, celle de PeeWee!, mieux qu'un label, une véritable maison de disques (l'habitation qui suit la cachette). PeeWee! s'était manifestement illustré lors de la dernière décennie du siècle précédent avec des réalisations sensibles, soignées : Emmanuel Bex, Hubert Dupont, Tania Maria, Phil Reptil, Francis Bebey, Pedro Bacán. Des disques qui comptent comme on dit ! (ou comme on ne dit pas assez). Des albums excellemment enregistrés et produits par Vincent Mahey, souffle avec son compère François Yvernat, de cette décennie PeeWee-esque. Et puis le nouveau siècle est arrivé avec ses masques et ses affres. Le duo Mahey-Yvernat a, son et âme, travaillé pour les autres, dans son studio, Sextan, et sur scène. PeeWee! continuait sa sieste.
Alors la grande pause est arrivée, heure aussi de déboucler les grands désirs. En compagnie de Virginie Crouail et Simon Goubert, s’est agitée pour les deux compères l'idée d'une new PeeWee! adventure. À la bonne heure ! La production indépendante n'est pas un vain mot. Eh bien aujourd'hui paraissent les trois premiers albums de cette renaissance - mot certifié exact. Trois perles :
- Sophia Domancich Le grand jour
- Zarboth Grand Barnum All Bloom
- et la bichonnée réédition de Dibiye de Francis Bebey (quel plaisir de retrouver cet album augmenté d'un si attachant entretien et autres textes à la mesure déterminante de ce grand musicien camerounais disparu).
Albums superlatifs, réalisés hors des terres anonymes, dans celles fertiles de l'humanité où la musique compte mieux que comme pas de côté. PeeWee! ouvre son conte.
Une ouverture sur trois fronts et cette fois, il y a mieux qu'une décennie avant de passer au prochain siècle. Longue vie à PeeWee! Vive les disques, vive les vendredi.