Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

30.7.25

CLEO LAINE

 

Dans l'imposante et fleurie discographie de la chanteuse Cleo Laine (le plus souvent avec son compagnon Johnny Dankworth - que l'on cite vraiment trop rarement par exemple comme compositeur de remarquables musiques pour des films de cinéma*), on omet souvent son épatante version du "Pierrot Lunaire" de Schönberg et plus encore les trois chansons de Charles Ives ("The greatest man", "At the river", "The circus band"). Elles les interprète superbement en duo avec Tony Hymas (alors accompagnateur de l'ensemble Dankworth - Laine) dans l'album publié en 1974 (RCA) regroupant Pierrot et les chansons d'Ives. "Je détesterais être cataloguée. J'aime faire toutes sortes de musique" disait-elle.

 

* films des réalisateurs du Free Cinema anglais comme Karel Reisz ou John Schlesinger, mais aussi Henry Hathaway, Richard Donner, Richard Fleischer et surtout Joseph Losey pour quatre films importnats (dans Les Criminels et The Servant, Cleo Laine offre sa voix à deux très belles chansons).

 

Photo : John Dankworth et Cleo Laine DR

23.7.25

BUSTA & OZZY


Dans son album publié en 1998, E.L.E. (Extinction Level Event) à l'orientation apocalyptique (que l'histoire en route ne cherche malheureusement pas à démentir), Busta Rhymes invite le chanteur de Black Sabbath, Ozzy Osbourne, pour le titre "This means war!!" reprenant, en conversation, le refrain de "War Pigs" (du même Black Sabbath, 1970). La rencontre du rappeur et d'un des créateurs du metal rock est saisissante (stupéfiante) d'accointance des temps, des esprits, des affolements, des peurs et des rages. Tant est dit, dit-on. On dirait.

 

 

22.7.25

GARE AU TRAVAIL

Les gares étaient aussi des endroits où l'on pouvait simplement rêver au voyage en regardant passer les trains. Désormais, à l'heure de l'insistante "valeur travail" (pas celle de 1940, celle de 2025), l'ordre nous est intimé d'y travailler, s'y connecter (à quoi ?) et y recharger les batteries de ces nouveaux appareils smartphoniques qui ruinent les rêves. Travail, faillite, batterie (électronique).

 Photo : B. Zon

 

 

 

 

 
 

9.7.25

JEAN-PIERRE THORN

 
En octobre 2019 (c'est à dire à la fin de l'autre siècle de ce siècle), sortait au cinéma L'âcre parfum des immortelles, film au titre merveilleusement avisé, signé Jean-Pierre Thorn. Film d'amour et de rebellions où la poésie dessine le va-et-vient entre le très ardemment intime et la réalité d'un grand extérieur. Histoire d'histoires. Le film précédent, 93 la belle rebelle, fort d'une intégrale révélation de cinquante années d'une primordiale vie musicale dans un département délaissé, offre tendrement, en un collectif retrouvé, la voix forte d'artistes du présent. La camérappe en toute intelligence amicale : l'entité contre l'injustice. Infatigablement, en toute beauté. L'âcre parfum des immortelles sera tristement depuis le 5 juillet, le dernier film de Jean-Pierre Thorn.