Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

14.6.08

HEY BO DIDDLEY !





Si Chuck Berry a fourni une partie non négligeable du répertoire engendrant le fulgurant essor du rock britannique qui vit après Johnny Kidd and the Pirates, la déferlante Beatles et ainsi de suite, le son british se révéla directement à partir de la cuisse de Bo Diddley. Le guitariste du Mississippi (né Ellas McDaniel) qui contribua à la transformation du rythm'n'blues en rock'n'roll, quelques mois avant Chuck Berry (mais après Ike Turner) cultivait un son d'une guitare pour la première fois très amplifiée tranchant avec un rythme profond et cardiaque au ras du sol irisé par la figure obsédante des maracas du consistant Jerome Greene. Les Rolling Stones, Kinks, Pretty Things, Yardbirds, Animals et bien d'autres seront les héritiers-emprunteurs direct de ce Diddley sound (aussi appelé Jungle beat). En 1955, Bo Diddley composa le définitif "I'm a man" transformé par grand pompage (mais le fleuve est à tout le monde ?) en Mannish boy aussi définitif quelques temps plus tard par Muddy Waters (autre grand inspirateur des jeunes sujets de sa Majesté satanique).

Si le créateur de Road Runner ne connu pas la constance de popularité d'autres rock'n'rollers (après 1965 notamment), nombre groupes lui rendirent de prononcés hommages tels les Rolling Stones, les Yardbirds, les Who, les Doors, le Grateful Dead, les Clash, Patti Smith ou même les New-York Dolls. Bo Diddley s'est carré sa guitare rectangulaire le 2 juin dernier. Las ! Restent la mémoire d'un son unique sorti avec Detour des eaux boueuses du Mississippi, pillé à l'extrême pour le meilleur le plus souvent, un répertoire luxuriant qui sauf amnésie générale devrait encore irriguer et en guise de moralité son fameux "Before you accuse me" et sa réponse "Take a look at yourself" utiles à méditer en ces temps couards de dénonciations multilatérales à mots bien peu musicaux plus ou moins (dé)couverts.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans l'ouvrage de la Discothèque des Halles de Fraçois Morey paru dans les années 80, vous (Jean Rochard ?) citiez Bo Didley dans vos musiciens favoris (plus alors que Coltrane selon vous ???). Cette influence ne semble pourtant pas réellement transparaître dans vos choix de l'époque, ni ceux du présent.

Anonyme a dit…

Réponse toute trouvée (peut-être) avec la prestation du nouveau trio de Jef Lee Johnson à Chinon qui active autant la mémoire de John Coltrane que celle de Bo Diddley.

Par ailleurs l'approche de Bo Diddley apparait aussi plus ou moins discrètement dans certaines de nos productions (d'Alterations à Jef Lee Johnson)