Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
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Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
24.12.08
LE RETOUR DES MOTS (SANS ARRÊTS)
Samedi 20 décembre, au Lavoir Moderne de Paris, Violeta Ferrer, dit, donne, chante la poésie de Federico Garcia Lorca en compagnie réfléchie de Raymond Boni (La guitarra). Les mots de Lorca, généreusement transmis, brisent le silence meurtrier par la beauté exprimable de la vie augmentée, celle qui défie l'énergie mortelle refusant aux êtres de pouvoir s'unir. Violeta Ferrer a porté sans jamais les déposer, ces paroles-là depuis l'Espagne des oubliés. L'Espagne violée par l'ordure fasciste qui fut si agréable aux champions de "l'anti-fascisme" libérateurs (sous conditions) de l'Europe qu'elle mourut dans son lit, pendant que les démocrates en vacances s'exhibaient sur ses plages loin du sens des êtres réellement porteurs de vie.
Lorsque toutes les terrasses
furent des sillons en terre,
l'aube ondula des épaules
en un long profil de pierre.
O la ville des gitans !
Les gardes civils se perdent
dans un tunnel de silence
tandis que les feux t'encerclent.
Les mots de la Romance de la Guardia Civil española, résonnent justement et infiniment en nos temps aggravés de brutalités policières, ces temps où le camp des gitans grandit chaque jour. Ces temps où beaucoup d'entre nous sont sur le départ sans savoir où nous irons. Nous devrons surtout emporter la poésie, cette poésie-là, ce langage-là que les Gardes Civils du passé, du présent et du futur brutaliserons toujours en vain. Ils ne peuvent comprendre ceux qui partagent encore. Ceux qui parlent avec le flux des veines. Il est aussi des cris libérateurs.
Les mots de Lorca sont encore là pour nous dire qui nous sommes si nous voulons bien l'entendre. Violeta Ferrer et Raymond Boni ont opté en ces temps de fêtes-rien-que-les-fêtes pour un cadeau utile.
Post blogum : Au moment où l'Empereur et son Baroche sont en vacances, la radio nous informe que c'est la Chef de la Police qui est responsable de l'état.
Images : B. Zon
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MADRID, jeudi 18 septembre 2008 (LatinReporters.com) - "Nous n'empêcherons pas l'exhumation des restes de Federico, mais cela ne nous plairait pas" déclare au quotidien El Pais Laura Garcia Lorca, nièce du poète dont l'assassinat, le 18 août 1936 au début de la guerre civile espagnole, demeure un symbole de la barbarie, en l'occurence franquiste, de l'époque. La famille Garcia Lorca s'opposait jusqu'à présent à l'ouverture de la fosse commune où reposerait Federico, près de Grenade. Son revirement se produit au moment où la justice est appelée à se prononcer.
"Quoique l'exhumation ne nous plairait pas, nous respectons les souhaits des autres parties impliquées... Nous respectons les sentiments de tous et, bien sûr, la loi" explique à El Pais Laura Garcia Lorca, porte-parole de la famille et présidente de la Fondation Federico Garcia Lorca.
Entre les villages grenadins de Viznar et Alfacar, trois autres victimes de la violence antirépublicaine ont été, selon les historiens, fusillés avec le poète et jetés dans la même fosse commune: l'instituteur Dioscoro Galindo, défenseur de l'école laïque, ainsi que les banderilleros Francisco Galadi et Joaquin Arcollas, militants d'un syndicat anarchiste.
Se réclamant de la loi dite de la Mémoire historique votée par le Parlement espagnol en octobre 2007, les descendants de Dioscoro Galindo y de Francisco Galadi (le banderillero Arcollas n'a pas laissé de descendance) ont saisi la justice le 12 septembre dernier pour réclamer l'ouverture de la fosse.
Le dossier est entre les mains du célèbre juge Baltasar Garzon, persécuteur de bourreaux sud-américains tels que le (défunt) général Pinochet. C'est la décision de ce magistrat que Laura Garcia Lorca se dit prête à accepter, à contrecoeur s'il se prononçait pour l'exhumation, qui aurait sans nul doute un retentissement international.
Au-delà du cas particulier mais emblématique de la fosse commune du poète, le juge Garzon, sur instance de l'Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH), a requis depuis le 1er septembre de divers ministères et villes, ainsi que de l'Eglise, un gigantesque et inédit recensement de dizaines de milliers de disparus lors de la guerre civile de 1936-1939 et sous le franquisme. El Pais estime que cette initiative du juge, appuyée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero et décriée par l'opposition conservatrice, a contribué au revirement de la famille Garcia Lorca.
Pourquoi les profondes réticences familiales à l'égard de l'exhumation des restes de Federico?
"D'une part, la réalité de ne pas savoir exactement où il se trouve [la localisation de la fosse commune pouvant être erronée; ndlr]. En plus, dans le ravin [où se trouverait la supposée fosse commune] il y a entre 1.000 et 3.000 morts. Qu'en sera-t-il d'eux? Une exhumation partielle [limitée à la fosse présumée de Federico] dénaturerait le cimetière réel où gisent tant de victimes de la même répression... Marquer une différence entre les uns et les autres nous préoccupe" répond Laura Garcia Lorca à El Pais.
Elle ajoute: "A notre sens, il s'agit de la tombe définitive [de Federico], dans ce ravin et avec ceux qui l'accompagnent. Il ne nous plairait pas de le distinguer par dessus qui que ce soit. Il doit reposer là comme un de plus, par ordre alphabétique, uni aux autres... Sa gloire servirait à préserver le lieu et à éviter que les autres victimes tombent dans l'oubli".
La nièce du poète dit en outre "ne pas croire que les restes exhumés apporteraient de nouvelles données essentielles à la biographie" de Federico.
Elle redoute aussi que l'éventuelle exhumation "se convertisse en spectacle... Le cas échéant, nous voulons qu'on procède avec beaucoup de respect, en privé, dans l'intimité".
L'ouverture de la fosse "changerait les choses", au point de porter Laura Garcia Lorca à parler "d'autres possibilités", à savoir "l'emmener [Federico] à New York avec son père, à Madrid avec sa mère et ses soeurs... Répandre ses cendres en divers endroits où il vécut".
Mais la nièce du poète de conclure: "Nous voulons qu'il reste là [dans la fosse commune]. Il est mort ainsi, ils l'ont tué de cette manière et il est important qu'il reste là".
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