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Enfants d'Espagne
14.5.09
QUATRE IMAGES DU JAZZ DU XXIème SIÈCLE : RIVER
"La liberté n'est pas quelque chose que l'on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu'ils désirent être libres." James Baldwin
Après petite enquête, «la liberté ne se donne pas, elle se prend» serait une citation de Lacordaire (un curé !) dans un article paru dans le journal "L’Avenir", le 12 octobre 1831.
Je ne sais pas si James Baldwin a lu le dominicain Lacordaire, mais en tout cas cette citation est bien extraite d'un ouvrage de James Baldwin (Personne ne connaît mon nom). De plus la citation est un peu différente (celle généralement attribuée à Lacordaire est "Être libre, c'est se posséder soi-même", mais il peut s'agir d'une autre). En tous cas, l'appréciation de la société par Baldwin diffère fortement de celle de Lacordaire, démocrate chrétien qui n'a rien d'un révolutionnaire.
Renseignements pris, la "liberté" dont parle le Dominicain Lacordaire est celle de l'école libre (enseignement catholique). Nous sommes donc assez loin de James Baldwin.
Je sais tout cela et la citation originale est bien de Lacordaire (j'en donne même la date précise). Je trouvais juste intéressant de resituer cette phrase historiquement tant elle est accommodée à toutes les sauces et pour des raisons si différentes. On comprendra ainsi les limites du concept de "liberté". Aussi ai-je toujours préféré m'inspirer de Luis Buñuel : la liberté n'est qu'un fantôme.
La phrase exacte (traduite de l'anglais) de Baldwin est "La liberté n'est pas quelque chose que l'on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu'ils désirent être libres.". Il m'étonnerait fort (mais alors vraiment fort) qu'elle ait été inspiré par un prêtre catholique français (qui n'a certainement pas été le premier à exprimer ça de toutes façons). Dans le cas de Lacordaire, il s'agit de la liberté de l'enseignement catholique, chez Baldwin, américain noir et homosexuel, il s'agit d'une autre (et double) urgence. La liberté est peut-être un fantôme, mais à des degrés divers suivant la condition de chacun !!!
La comparaison des deux citations, celle de Lacordaire et celle de Baldwin, et les contextes dans lesquels elles s'inscrivent, soulignent en effet comment les mots revêtent des réalités différentes selon qui les emploient, comment et pourquoi. Les précisions ne sont pas inutiles. La dernière phrase de Baldwin montre bien que nous sommes en face de cet obscur objet du désir.
L'occasion de rappeler que c'est un anarchiste qui avait gagné à la loterie qui permit à Luis Buñuel de réaliser son (très beau) film : Terre sans pain (Espagne 1933)
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Après petite enquête, «la liberté ne se donne pas, elle se prend» serait une citation de Lacordaire (un curé !) dans un article paru dans le journal "L’Avenir", le 12 octobre 1831.
Je ne sais pas si James Baldwin a lu le dominicain Lacordaire, mais en tout cas cette citation est bien extraite d'un ouvrage de James Baldwin (Personne ne connaît mon nom). De plus la citation est un peu différente (celle généralement attribuée à Lacordaire est "Être libre, c'est se posséder soi-même", mais il peut s'agir d'une autre). En tous cas, l'appréciation de la société par Baldwin diffère fortement de celle de Lacordaire, démocrate chrétien qui n'a rien d'un révolutionnaire.
Renseignements pris, la "liberté" dont parle le Dominicain Lacordaire est celle de l'école libre (enseignement catholique). Nous sommes donc assez loin de James Baldwin.
Je sais tout cela et la citation originale est bien de Lacordaire (j'en donne même la date précise). Je trouvais juste intéressant de resituer cette phrase historiquement tant elle est accommodée à toutes les sauces et pour des raisons si différentes. On comprendra ainsi les limites du concept de "liberté". Aussi ai-je toujours préféré m'inspirer de Luis Buñuel : la liberté n'est qu'un fantôme.
La phrase exacte (traduite de l'anglais) de Baldwin est "La liberté n'est pas quelque chose que l'on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu'ils désirent être libres.". Il m'étonnerait fort (mais alors vraiment fort) qu'elle ait été inspiré par un prêtre catholique français (qui n'a certainement pas été le premier à exprimer ça de toutes façons). Dans le cas de Lacordaire, il s'agit de la liberté de l'enseignement catholique, chez Baldwin, américain noir et homosexuel, il s'agit d'une autre (et double) urgence. La liberté est peut-être un fantôme, mais à des degrés divers suivant la condition de chacun !!!
La comparaison des deux citations, celle de Lacordaire et celle de Baldwin, et les contextes dans lesquels elles s'inscrivent, soulignent en effet comment les mots revêtent des réalités différentes selon qui les emploient, comment et pourquoi. Les précisions ne sont pas inutiles. La dernière phrase de Baldwin montre bien que nous sommes en face de cet obscur objet du désir.
L'occasion de rappeler que c'est un anarchiste qui avait gagné à la loterie qui permit à Luis Buñuel de réaliser son (très beau) film : Terre sans pain (Espagne 1933)
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