Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
6.9.10
BLACK DOG BLOCK PARTY 2010
« La connaissance poétique est celle où l'homme éclabousse l'objet de toutes ses richesses mobilisées. »
Aimé Césaire
Les block parties du Black Dog sont affaire de bon voisinage donc de poésie ; une affaire de poésie donc d’éclairage. Commencés en 2007 ces rassemblements annuels sont nés sous le signe de la tempête (généreuse), ont persévérés sous celui de la résistance accueillante ou de l’accueil de la résistance (pendant la convention républicaine de 2008) puis celui d’une tranquille affirmation du « ce que nous sommes » l’an passé. Ce qui signale ces assemblées, ce sont les dessins d’Andy Singer qui figurent sur les affiches. Andy Singer c’est le voisin à l’œil affûté que tout le monde souhaite avoir, attentif, réfléchi, soigneux, malicieux, généreux, n’aimant pas gaspiller et aimant danser (ce qu’il montra formidablement bien lors du set final d’Ursus Minor cette année). La danse est précisément la manifestation la plus intégrale, la plus offensive, de la poésie. La block party du Black Dog n’est pas la révélation de quelque clé d’une secrète énigme, mais l’expression la plus directe du désir d’être ensemble. Cette poésie-là !
« La motivation principale de cette block party, confie Sara Remke, responsable du Black Dog avec les Remke-Mousquetaires et créatrice de l’événement, est de rassembler à un moment de l’année les différents éléments qui constituent la nature du café, une façon de célébrer amicalement nos voisins et habitués. La musique, comme d’autres expression artistiques ou d’autres expression tout court, est un pilier du Black Dog ».
Le soleil tape fort alors le public s’installe dans les zones d’ombre, façon de parler. Ca se joue de deux à dix heures du soir (une rallonge de temps obtenue in extremis auprès des « autorités »). Irv Williams, jeune homme de 92 ans en duo avec le minutieux guitariste Loren Walstad,, ouvre la fête. Irv Williams est voisin du chien noir, ancien du Count Basie big band, il a joué – on ne dira pas en son temps, car nous sommes dans son temps –avec Gillespie, Sarah Vaughan et Johnny Hodges. Avec ce dernier, il partage une sorte de conviction aérienne, une présence tranquillement affirmée, un sens tendre du direct. François Corneloup, saxophoniste d’Ursus Minor, est sous le charme. Le ton est donné. Les changements de scène sont à la fois rapides et détendus grâce à l’équipe de Steve Wiese. Irv Williams plaisante avec les Vagabonds de Davina. Les voilà sur scène. L’énergie est entière, Davina a la classe sûre et simple des très grandes chanteuses (et comme nous ne sommes pas dans la presse spécialisée, on ne vous dira pas lesquelles). Sens du direct ? Oh que oui ! Vagabondage à suivre et de très près comme dirait Tintin. Les danseurs ont bien compris qui se sont saisit de l’espace ensoleillé. Le blues-rock de Jimmi and the Band of Soul, puis les délicatesses folk de Long Straight Forever offrent une suite tour à tour cheminante et ciselée. Ill Chemistry (Desdamona et Carnage) sont chez eux à la Black Dog party. Leur set magnétise de lumineuse densité. À tour de rôles, de très bons voisins, Larry Englund et Rich Broderick qui avait offert à la party de l’an passé une belle conclusion avec un poème de Mahmoud Darwich, annoncent les groupes. Cette année c'est Cesar Vallejo, figure essentielle de la poésie hispanique et plus encore de l'engagement poétique (lire vivant, lire politique), que Borderick convie en lisant le poème "Paris Octobre 1936" Broderick a à cœur de présenter le Fantastic Friday Music Series House band, groupe dérivé de Fantastic Merlins, tenant des vendredi du Black Dog, boîtes à surprises de la plus haute musicalité. Les Merlins, (Nathan Hanson, Brian Roessler et Pete Hennig) sont rejoints par le pianiste Rahjta Ren (autre régulier de ces vendredis) et le batteur Peter Leggett. C’est cool et c’est mama. L’orchestre foisonne, Hanson rayonne, la fraternité va loin. Pendant l’installation de l’orchestre de Kristoff Krane, les tambours brésiliens de Batucada de Norte ameutent à tout va. Lucia Newell les rejoint sur un air de samba. On danse encore, on danse beaucoup ce jour. Eyedea venu soutenir son ami Kristoff Krane danse avec les enfants et Krane fait la somme des temps. Les temps d’une Amérique doucement agonisante, les temps des éveilleurs et Krane en est un qui salue la délivrance du monde. Puis vient Ursus Minor, avec Tony Hymas, Mike Scott, François Corneloup et Stokley Williams qui groovent, chantent, s’exclament irrésistiblement. La parole voltige et s’échange et Eyedea, Kristoff Krane, Desdamona et Carnage se joignent au groupe en pleine nature. Il fait chaud, il fait nuit, il fait danse, il fait bon, on voit clair.
Block Party 2009
Block Party 2008
Block Party 2007
Photos : B. Zon
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1 commentaire:
a great day
thanx
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