Enfants d'Espagne

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13.7.12

CINÉ L'ÉTÉ : PETRI ET LUMET

De très belles reprises au cinéma en ce moment, parmi lesquelles deux œuvres d'exception :

Dans son blog, le cinéphile Jean-Jacques Birgé recommandait chaudement la ressortie du premier film d'Elio Petri : L'assassin. Familier enthousiaste d'autres films de Petri plus connus (l'exceptionnel La classe ouvrière va au paradis par exemple, qui devrait être toujours largement projeté - il y a tant à en saisir, ça ferait avancer), on ne pouvait que se précipiter dans la première salle repassant cette trop rare pellicule. Et pour qui Petri est inconnu, quelle joie de découvrir un tel cinéaste, une telle conscience. Le film, interprété avec distinction et lucidité par Marcello Mastroiani et Micheline Presle, comme le dit précisément Jean-Jacques "se hisse facilement à la hauteur des chefs d'œuvre d'Antonioni et des meilleurs de la nouvelle vague, avec en plus un sens aigu de la lutte des classes". Ce dernier point n'étant pas forcément l'apanage, loin s'en faut, ni du réalisateur de Blow Up, ni de la bande des Cahiers du cinéma, ce film est d'autant plus nécessaire.
On se précipite !

Une autre réédition de grande valeur est celle de l'également trop méconnu La colline des hommes perdus (1965) d'un autre cinéaste plus intéressé par l'être que par le néant, Sidney Lumet. Filmé en total accord avec le propos, la distribution est également renversante, Sean Connery brisait soudain par choix son image de James Bond alors en plein succès. Le film est une merveille de démonstration naturelle de l'imbécilité perverse de l'autorité militaire et de l'aveuglement inhumain de la hiérarchie et ses conséquences tragiques ; de résistance intelligente ou isolée aussi. Et ça se passe dans un camp disciplinaire anglais en Libye pendant la seconde guerre mondiale (choix hardi 20 ans après la fin du conflit - ce qui valut au film à sa sortie un mauvais accueil). La désobéissance à tout système inique et ses mécanismes vicieux reste de pleine actualité.

On se précipite (mais pas en rang) !

Lumet et Petri, deux grands cinéastes trop souvent sous-estimés, pour qui le cinéma est un moyen d'humanité très sentie. Ça nous manque si souvent !


L'assassin d'Elio Petri bientôt en salles par Jean Jacques Birgé 
La nuit tombe sur Sidney Lumet sur le Glob

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