Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

18.2.08

ON SE LÈVE TOUS POUR ...



À Périgueux (ville située à une centaine de mètres d'altitude qui vit naître le comédien Aimé Clariond qui s'illustra entre autre dans la version cinéma -1942- très édulcorée de la pièce d'Octave Mirbeau Les affaires sont les affaires - occupation oblige), Napoléon IV a fait la leçon aux enfants en leur demandant avec autorité de se lever chaque fois qu'ils entendront l'Hymne National ("La Marseillaise" de Rouget de l'Isle tout d'abord connue sous le nom de "Chant de Guerre pour L'armée du Rhin", un temps hymne des Bolcheviks).

Pour se lever rien de tel qu'une petite Marseillaise bien sentie. Etait-ce là bien l'air qui fut joué lorsque les troupes de Napoléon IV (1100 policiers) accompagnées de leurs fidèles journalistes (une centaine) firent irruption à 6h du matin à Villiers le Bel et quelques communes avoisinantes? Il s'agissait, dit-on, d'interpeller une vingtaine d'individus soupçonnés d'avoir été les "meneurs" des émeutes de fin novembre 2007, et d'avoir fait feu sur des policiers, avec des fusils à plomb. Ces émeutes avaient fait suite à la mort de deux jeunes gens renversés à moto par une voiture de police. Las! L'enquête chargée de faire la lumière sur cette affaire tarde. Moins de personnel disponible dans ce sens-là visiblement. Madame Fouché de St Jean de Luz exultait devant les microphones"une très belle opération", heureuse de la confiance de l'empereur pour sa nécessaire petite cure sécuritaire à grand spectacle (l'effet invasion de l'Îles Grenade). Parmi les personnes recherchées lors de cette opération musclée (armes aux poings, béliers et chiens - non pas les journalistes, de véritables canidés), le frère d'un des deux jeunes gens morts et pour qui il n'y a pas eu de justice. Le point presse s'est tenu dans un McDonald's (ce qui ne devrait plus nous surprendre, pas plus que de voir Napoléon IV aller chercher Eugénie chez Mickey).

À Périgueux (ville de Pierre Magne, ministre des finances de Napoléon III), quelques jours plus tôt, Napoléon IV avait également insisté sur la nécessité de réhabiliter le drapeau car :"Devant le drapeau pour lequel nos anciens sont morts, on se lève." Comment expliquer à des enfants (à qui on va aussi demander de parrainer des enfants cruellement déportés dans les camps de la mort de l'occupant Nazi travaillant en bonne intelligence avec le gouvernement Français de Vichy) pourquoi ces anciens sont morts pour un bout de tissu tricolore, lorsque des jeunes comme eux sont aujourd'hui renversés par des voitures portant ces mêmes couleurs?

S'ils posent trop de questions, on pourra toujours les envoyer au Chemin des Dames... sous l'oeil des caméras.


Photo : B. Zon

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Du Vichy chez McDo ?