Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

30.5.08

UN PETIT OISEAU CHANTE À LA FENÊTRE...


... est le titre d'une pièce de Karlheinz Stockhausen enregistré par Alan Hacker dans le premier volume d'Hacker Ilk (que font les rééditeurs ?).
Mais ce matin, l'oiseau qui chante à la fenêtre (un cardinal je crois, mais pas sûr) siffle avec insistance les quatre premières notes de "Dancing in your head" d'Ornette Coleman. Bienvenue l'oiseau!

12.5.08

NEXT, C'EST PARTI!


C'est sur la scène de l'Europa Jazz Festival du Mans que le groupe Next de François Corneloup a samedi brillamment célébré le lancement de son disque nouveau paru chez nato dans la collection Hope Street, collection dévouée aux échanges ayant lieu de façon non restrictive sur le pont Paris-Minnesota.


D'une inédite version de "Luz entre deux eaux", morceau qui donne le pouls du groupe, à une poignante interprétation de "Seule" (reprise de Barbara), les musiciens nous ont transportés dans un univers où l'expression de chacun se fait l'écho de la liberté de l'autre.


La soirée s'est poursuivie par une signature du disque au stand des Allumés du Jazz qui a permis de prolonger avec chaleur la rencontre du groupe avec le public.

Enfin, autour de minuit, dans le scriptorium de l'abbaye de l'Epau, journalistes, programmateurs de festival, photographes ont été conviés à une présentation par l'artiste de son projet au cours de laquelle a été soulignée l'importance d'un travail conjoint entre spectacle vivant et disque.

La sortie du disque à l'occasion de l'Europa Jazz Festival et la constitution du groupe Next issue du festival Minnesota sur Seine (dont la 4ème édition se tiendra du 15 au 25 mai) en sont les preuves élémentaires s'il en fallait.



Next, c'est le prochain proche, pour de bon et c'est maintenant!

Christelle Raffaëlli

Album en vente sur Internet à partir du 10 mai et dans les bacs à partir du 22 septembre.

François Corneloup Next : HS10068 - Collection Hope Street / nato

Illustration : Sylvie Fontaine
photos : Z. Ulma

RBDO

7.5.08

LA DERNIÈRE D'AVANT LA PROCHAINE:
NEXT IN PIECES



En ce jour d'armistice (d'une dernière guerre avant la prochaine) point de solitude pour les hommes de la liberté. Un détachement d'hommes de Next offre, avant les concerts de l'Europa Jazz (10 mai) et de Minnesota sur Seine (23 mai), le 8 mai à l'Atelier du Plateau une suite de trois soli (un solo, des solos, trois soli). Ceux qui ont eu la chance d'entendre JT Bates lors de ses deux prestations solitaires (très communicantes) à Brest le 17 octobre dernier (voir numéro 21 des Allumés du Jazz) y accourront (c'était beau à se tanner), les autres les devanceront pour avoir leur part de bienfaits vibrants de peaux et métaux. Les connaisseurs des délivrances du magister Corneloup viendront trouver leur part de lucidité stimulante. Et puis plus rare encore, le guitariste de Next, Dean Magraw, pour offrir une part indispensable d'un merveilleux bien réel. Tous au Plateau.

Atelier du Plateau le 8 mai à 20h
5, Rue du Plateau (au fond de l'impasse)
75019 PARIS - M° Buttes-Chaumont

Réservations : 01 42 41 28 22

5.5.08

BON DIEU MAI C'EST BIEN SUR !


Notre correspondant a pu participer aux défilés du 1er mai à Paris et à la Mayday Parade le 4 mai à Minneapolis. Le thème de cette dernière : "Sortir de la course du rat". Pour William Blake "Le plus timide bourgeon est la preuve qu'il n'y a pas de mort réelle.", une manifestante à Minneapolis tenait une pancarte sur laquelle il était écrit "Nous sommes ceux que nous attendons !"
Images mêlées d'un même endroit en deux places disponibles.
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3.5.08

CHRIS THOMSON
"SIMPLE IS AS SIMPLE DOES"




Élégance instinctive et souplesse d'esprit permettent au musicien doté de ces qualités de constater la puissance de ce qui l'entoure pour en mieux jouer comme peut le faire la brise, avec un doux mystère. Ces deux attribus frappent d'emblée lorsque l'on entend Chris Thomson, saxophoniste permanent des scènes des Twin Cities (Minneapolis/St Paul) dont le devenir se joue justement avec souplesse et élégance. Lors de l'édition de Minnesota sur Seine 2005, il avait présenté un quartet avec deux basses (Hélène Labarrière, Chris Bates) complété par l'indispensable (le mot ici n'est pas emprunté) JT Bates. Pour l'édition 2006, on le retrouvait avec un quartet comprenant les frères Bates et le trompettiste Greg Paulus. À chaque fois, cette belle énergie qui étonne car elle ne réside pas dans la nature des chocs, mais dans une sorte de métamorphose légère, précise ; la puissance de l'infime et sa maturation permanente. À l'Artists Quarter, club essentiel situé à St Paul et organisé, géré généreusement par le batteur Kenny Horst, Chris Thomson se produisait le 9 avril dernier avec son trio. Trio dans lequel on retrouve naturellement la rythmique familiale, familère, scrupuleuse et superlativement swingante (voire Percy Heath, Albert "Tootie" Heath) des frères Bates (ce n'est pas rien d'exprimer sa fraternité avec tant de pulsation). Les compositions originales prennent le large avec une extrême douceur sans supplication, mais avec une intense simplicité. Et soudain, on est loin, la rive n'est même plus visible et on ne le savait pas. En forme de calypso, Simple Is As Simple Does , thème se jouant du temps, chante, comme un mot de passe, toutes les vertus de ces déplacements. On pourra entendre Chris Thomson avec Viv Corringham, Peter Cusack (en compagnie de Chris Bates et Pablo Cueco) le 17 mai prochain au Minnesota Museum of American Art de St Paul dans le cadre de Minnesota sur Seine . On dit souvent d'un musicien provoquant d'emblée forte impression qu'il est à suivre, Chris Thomson a devancé l'appel.

1.5.08

LE TEMPS DU SILENCE AUDIBLE



Il arrive qu'un événement puisse conjuguer simplement et en évidence des intentions multiples. Le musicien, le producteur de disque, souhaitent vivement rencontrer non seulement un public, mais aussi - et surtout - un peu d'histoire présente. Alors, les efforts et peines s'effacent devant le sens. Ce fut le cas pour nous lorsque sur le site de Wounded Knee, dans un blizzard violent, réfugiés dans notre voiture, nous écoutions la radio KYLIE de la réserve lakota de Pine Ridge qui passait Oyaté alors que des centaines de cavaliers du Big Foot Ride apparaissaient sur la colline pour la dernière étape de leur long et signifiant périple. Ce fut aussi le cas lorsqu'au premier mai 1997, la CNT avait donné rendez-vous au Père Lachaise (mur des fédérés) pour sa manifestation rejoignant la grande manifestation unitaire et que son camion à l'entrée du cimetière passait le disque Buenaventura Durruti. Moments où tout se met en place dans la tête, instantanés de compréhension irremplaçable.

Aujourd'hui c'est le 1er mai, date où l'on commémore (choix de la 2ème internationale) la pendaison, en novembre 1886, de cinq syndicalistes anarchistes à Chicago, arbitrairement condamnés sans la moindre preuve à la suite de l'explosion d'une bombe faisant 15 morts dans les rangs de la police à l'issue d'une marche de protestation sur la place de Haymarket, faisant elle même suite à la manifestation du 3 mai 1886 où trois grèvistes avaient été tués par la police. Auparavant, l'American Federation of Labor s'était donné deux ans pour imposer au patronat la journée de travail à huit heures. L'organisation avait choisi de commencer cette action le 1er mai 1886 parce que les entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.

Au cimetière de Walheim, à Chicago, sur la tombe d'un des condamnés, Augustin Spies, on peut lire : «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui»

Rendez-vous ce matin Place des Fêtes, puis Place de la République pour jouer tout en écoutant.