Des compagnes et compagnons d'Abel Paz se retrouveront le vendredi 29 mai aux Ateliers Varan, (6 impasse du Mont-Louis 75011 Paris - métro Philippe Auguste) à 20 heures autour du film de Frédéric Goldbronn, Diego et de poèmes lus par Violeta Ferrer. La soirée se poursuivra autour d’un verre. Vous êtes bien sûr invité(e)s.
Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
28.5.09
25.5.09
L'ESPRIT DE SHAKOPEE
RHYMESAYERS SECOND SOUNDSET
Avant l'arrivée des européens, les tribus Dakotas et les Ojibways peuplaient l'actuel Minnesota. Shakopee (aussi appelé Eakota), chef Dakota, prit part au grand soulèvement des Dakotas en 1862 pour cause de famine et de traités non respectés (classique). Il fut exécuté avec Medecine Bottle à Fort Snelling en 1865, trois ans après la pendaison massive (ordonnée par l'humaniste président Abraham Lincoln) de 38 autres participants à ce soulèvement. Les Dakotas furent chassés du Minnesota pour n'y être réautorisés que dans les années 1930. Le père de Shakopee s'appelait Shakopee et fut contraint de vendre en 1851 (traité de Mendota) 24 millions d'acres (98 000 km2) pour un centime par acre. Il avait servi de guide à l'explorateur français Joseph Nicollet qui fut le premier à dresser une carte du Minnesota. Ce Shakopee-là avait été adopté par un autre Shakopee dont l'épouse White Buffalo Woman, avait donné naissance à des sextuplés - Shakopee signifiant six). Les officiers américains craignaient le vieux chef qui fut tué à Fort Snelling en 1827. Les trois Shakopee vécurent dans un endroit qui portait tout naturellement leur nom : Shakopee, aujourd'hui situé au sud de Minneapolis.
Les rappeurs de Rhymesayers, qui ont converti leur succès en développement collectif plutôt que profits individuels, organisaient la deuxième édition de leur Soundset festival, justement à Shakopee ce 24 Mai. Non qu'il y ait ici un symbole volontaire, mais la location initiale downtown Minneapolis (comme l'an passé) ne leur était plus permise pour cause de match de base ball avec l'équipe locale des Twins. Il leur fallu donc déménager dans ce périmètre plus dévolu aux courses de chevaux qu'au hip hop : le Canterbury Park de Shakopee. Et contrairement à bien des attentes (malveillantes ?), le résultat dépassa les espérances des organisateurs avec une fréquentation supérieure à 15000 spectateurs venus de tous le pays.
L'affiche avait de quoi stimuler : Atmosphere, The Pharcyde, MF Doom, Brother Ali, Freeway & Jake One, Sage Francis with B. Dolan, Immortal Technique, P.O.S, El P with Mr. Dibbs & TMQ, Eyedea & Abilities, Abstract Rude + Aceyalone & Myka 9, Haiku D'Etat with DJ Drez, Prince Paul, Buck 65, Blueprint with DJ Rare Groove, DJ Numark, Heiruspecs, Cunninlynguists, Blue Scholars, Sims of Doomtree, One Be Lo, I Self Devine, Awol One, Mike Mictlan &, Lazerbeak, Hand Over Fist of Doomtree, Toki Wright, Grieves, Unknown Prophets, Lil Buddy Mclain, Just.Live, Kristoff Krane, El Guante, Plain Ole Bill, BK One, King Otto, and DJ Nikoless... Intéressant mix des stars maisons avec leurs invités et ce n'est pas rien d'arriver à imposer un courant de rap US sorti des classiques east-coast / west coast, surtout lorsqu'il s'agit de hip hop indépendant des multinationales du disque.
L'ambiance est étonnante et surprend en ce temps où la frilosité est de rigueur et où "sortir" semble souvent un incompréhensible effort surhumain. À Soundset quelque chose rallie, quelques graines au profil sûr. Hors des deux scènes (prestation époustouflante de Sage Francis et B. Dolan qui interpellent les spectateurs sur les violences policières de la RNC, passage furieux d'Immortal Technique qui restera dans toutes les mémoires, ou retrouvailles avec Brother Ali entonnant son "Uncle Sam Goddamn" le poing levé), des petits stands des productions indépendantes présentent leurs disques (Abstract Rude ont trouvé une solution de distribution intéressante qui consiste à copieusement jeter les disques dans la foule). On signe des pétitions contre McDonald (on aimerait que le tour de Nike arrive), il y a des poubelles de recyclage un peu partout, des petits groupes se forment spontanément autour de danseurs confortant une impression de place publique, les discussions vont bon train, on est très loin des clichés du hip hop mainstream... Et quand Immortal Technique, dont les paroles constituent à elles seules une histoire politique récente des plus détaillées, demande "quand est la révolution ?" la foule répond "maintenant". Facile à dire me direz vous, sans doute, mais qui sait, l'esprit qui sème de Shakopee laisse augurer des récoltes futures envisageables. Et comme disait Little Crow, l'un des instigateurs du soulèvement Dakota de 1862 :"Nous sommes nombreux en même temps que d'être un. Ce que nous faisons aujourd'hui en pensée mais aussi en actions et avec nos relations déterminera le cours de l'histoire. Nous ne sommes pas sans pouvoir."
Images (sauf Shakopee bien sûr) : B. Zon
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22.5.09
BARCELONE JUILLET 36... ST PAUL MAI 09... COX EN SOLO... LES MOTS DE DIEGO...
L'homme à la mine expérimentée, il en a vu c'est sûr, demande aimablement à Anthony Cox qui se prépare pour un solo : "De quel bois est fait votre contrebasse ?"...
Les quatre pièces jouées par Anthony Cox, comme prélude certain au beau film de Frédéric Goldbronn "Diego" ce soir du 21 Mai au Black Dog, sentaient bien le bois déterminé ; celui qui lie esprit et conscience, éveille le trop longtemps éteint, équilibre les souffrances et les rires, parle d'une voix grave richement diversifiée de l'expérience du concret. L'idée boisée chante.
"Trois secondes suffisent parfois à donner un sens à une vie, là ce furent presque trois jours qui m'ont marqué à jamais comme ils ont marqué des centaines de milliers d'autres personnes." En seconde partie, les mots d'Abel Paz (Diego Camacho) se meuvent en bois de coeur. Ils nous rappellent que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue en des instants prouvés brefs et intenses. À nous de saisir l'endroit des rêves (solides) et celui des douleurs (profondes). Les moments intimes, où le souffle est fort, complètent, corrigent et approfondissent la vision partagée de l'histoire essentielle ; celle que s'escriment à dérouter les spécialistes de la recomposition présentable du bien et du mal. Elle nous permet, par connaissance, de vivre le présent avec un tant soit peu de projection pour quelque chose de meilleur.
Le bois dont nous sommes tous fait est de souffle, soufflons ... fort sans jamais laisser prise à ceux (les mêmes spécialistes) qui souhaitent nous éteindre.
"L'anarchisme est la poésie de la vie, et l'amour en est sa meilleure expression. (Abel Paz, Barcelone 1936. Un adolescent au cœur de la révolution espagnole, éditions La Digitale)
Minifilm : B. Zon
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18.5.09
16.5.09
NOS AMIS LES DISQUES (2)
Fantastic Merlins : A handful of Earth Achila y los tambores de Cuareim 1080 : Candombe Malas : Malas Junkyard Empire : Rise of the Wretched Terry Day : 2006 Duos Dean Magraw : Unseen Rain Stephan Oliva : Ghosts of Bernard Herrmann Roma Di Luna : Find your way home Bruno Chevillon : Hors Champs James Buckley : Stitches Photo de Roma Di Luna in St Paul : B. Zon
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LA PROCHAINE D'AVANT LA DERNIÈRE
Dans Deux ou trois choses que je sais d'elle de Jean Luc Godard (1966), Elle n'est pas seulement le portrait de la femme, mais celui de la banlieue, surface urbaine et sociologique très dépréciée depuis Louis-Philippe Ier. La banlieue est pour le peuple, la ville pour les citadins, et comme l'insolente politesse des rois l'exige - à moins que nous ne soyons moutons - une autre catégorie se détache au fur et à mesure du grand flux des cubes envahissants : celle des banlieues riches qui se distinguent des banlieues pauvres ou industrielles (dépendantes de la tutelle de grande industries capitalistes, Ford aux USA et en Angleterre, Michelin en France, McDonald partout dans le monde...) par le fait "qu'elles étaient là avant" hébergeant ceux qui ne se seraient alors mêlés en aucun cas à la plèbe parisienne (pour citer un exemple de ville). L'armée des Versaillais était à Versailles lorsque Paris osait vivre.
En 1976, Marco Ferreri, réalisateur contreversé du Mari de la femme à barbe, Dillinger est mort, Liza ou La Grande bouffe, réalise La dernière femme. Le portrait du jeune ingénieur, joué par Gérard Depardieu (ne perdons pas de vue le grand acteur -personnage- qu'il fût) est aussi le portrait du monde qui survient alors. Le progrès technologique se conjugue avec la décadence d'une société malade. Tout va trop vite. La banlieue-ville nouvelle sans histoire désincarne tout espoir, le chômage torpille les rêvasseries glorieuses, la technologie se substitue à la communication et aux déplacements, ce qui reste d'animal se heurte et se condamne, la virilité est idiote, les sens s'affolent sans destinée, l'amour s'objetise, le corps perd la tête... L'ingénieur s'émascule.
Impossible de ne pas penser en revoyant cette Dernière femme au monde de 2009 qui a non seulement amplifié à outrance tout ce qui est décrit dans ce film prophétique, mais en plus s'est paré de toutes sortes d'espèces de faux-semblants pour faire passer les pilules les plus grotesques, rançons d'un confort illusoire et d'un ennui mortel.
Nous ne pensons plus qu'à distance et avec distanciation si loin que nous assassinons tranquillement des êtres inconnus à l'autre bout de la terre et parfois à deux pas. "Ils" n'assassinent pas, "nous" assassinons, par laisser faire, sens pratique, espace domestique et emphase de nos misères intellectuelles prétentieuses. Il serait bien de se réveiller avant de finir la queue entre les mains.
Article écrit par un garçon (1) à partir d'un ordinateur à écran.
(1) Dans les temps qui ont précédé la déclaration de guerre des Etats Unis d'Amérique à l'Irak, un groupe de comédiennes, chanteuses (et aussi quelques comédiens et chanteurs) de Mineapolis/St Paul avait choisi de lire des extraits de Lysistrata d' Aristophane dans tous les endroits où cela était imaginable. Cette lecture reste très conseillée autant que sa mise en pratique.
En 1976, Marco Ferreri, réalisateur contreversé du Mari de la femme à barbe, Dillinger est mort, Liza ou La Grande bouffe, réalise La dernière femme. Le portrait du jeune ingénieur, joué par Gérard Depardieu (ne perdons pas de vue le grand acteur -personnage- qu'il fût) est aussi le portrait du monde qui survient alors. Le progrès technologique se conjugue avec la décadence d'une société malade. Tout va trop vite. La banlieue-ville nouvelle sans histoire désincarne tout espoir, le chômage torpille les rêvasseries glorieuses, la technologie se substitue à la communication et aux déplacements, ce qui reste d'animal se heurte et se condamne, la virilité est idiote, les sens s'affolent sans destinée, l'amour s'objetise, le corps perd la tête... L'ingénieur s'émascule.
Impossible de ne pas penser en revoyant cette Dernière femme au monde de 2009 qui a non seulement amplifié à outrance tout ce qui est décrit dans ce film prophétique, mais en plus s'est paré de toutes sortes d'espèces de faux-semblants pour faire passer les pilules les plus grotesques, rançons d'un confort illusoire et d'un ennui mortel.
Nous ne pensons plus qu'à distance et avec distanciation si loin que nous assassinons tranquillement des êtres inconnus à l'autre bout de la terre et parfois à deux pas. "Ils" n'assassinent pas, "nous" assassinons, par laisser faire, sens pratique, espace domestique et emphase de nos misères intellectuelles prétentieuses. Il serait bien de se réveiller avant de finir la queue entre les mains.
Article écrit par un garçon (1) à partir d'un ordinateur à écran.
(1) Dans les temps qui ont précédé la déclaration de guerre des Etats Unis d'Amérique à l'Irak, un groupe de comédiennes, chanteuses (et aussi quelques comédiens et chanteurs) de Mineapolis/St Paul avait choisi de lire des extraits de Lysistrata d' Aristophane dans tous les endroits où cela était imaginable. Cette lecture reste très conseillée autant que sa mise en pratique.
Paris, Bassin de la Villette : restes d'une "fête" de jeunes bobos (yuppies du XXIème siècle) aux idées de gauche.
Photos du canal : B. Zon, et image extraite du film de Ferreri
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14.5.09
QUATRE IMAGES DU JAZZ DU XXIème SIÈCLE : RIVER
10.5.09
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Rich Broderick, écrivain membre des Poets against the war, l'un des tous premiers groupes d'artistes à s'opposer effectivement aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, le rappelait avant la prestation de Junkyard Empire ce 9 Mai : "Le Black Dog est plus qu'un café, c'est surtout une accueillante famille".
Depuis trois ans le café minnesotan organise une Block Party à la faveur d'événements particuliers. Il ne s'agit pas d'une date instituée, mais de quelque chose qui à un moment s'impose, s'invite serait plus juste. En 2007, la rencontre avec Brother Ali avait été l'occasion de bâtir un premier essai mémorable au mois de juillet, en septembre 2008 le Black Dog se fit l'île nécessaire à tous les opposants de la Convention Républicaine et y mit sur deux jours pas mal de musique, et cette année, c'est le passage en terre d'Amérique de Tarace Boulba, fanfare associative de France, qui décide de cette belle après-midi de Mai.
Le groupe, après un séjour louisianais à Lafayette et la Nouvelle-Orléans est arrivé en autocar dans les Twin Cities en suivant les rives du Mississippi, ce qui pourrait être une habitude française depuis Joseph Nicollet, premier cartographe du haut bassin du fleuve dans les années 1830. À Minneapolis, ils sont invités par Emily et Chuck Boigenzahn, un couple qui a vécu à Clichy pendant six années en y tenant un café-librairie, le Bouquin Affamé. Ils joueront au Triple Rock de Minneapolis avec le groupe d'Emily, RuDeGiRL (groupe féminin spécialisé dans les reprises des Clash) ce soir du 9 mai, mais auparavant, grâce à une connexion de Jean-Michel Mercier, mousquetaire d'Asperanto (agence artistique qui s'occupe, en France, des tournées de groupes ayant un lien avec les Twin Cities - Fat Kid Wednesdays et Ursus Minor), Tarace Boulba est reçu au Black Dog de St Paul qui a, pour l'occasion, organisé une troisième Block Party. Y sont conviés quelques habitués du lieu comme le groupe de hip hop-jazz Junkyard Empire (lire les propos de leur MC Brianhu dans le numéro 24 des Allumés du Jazz - thème : Jazz et Lutes), la fanfare des Brass Messengers, les groupes de rock Aviette et Farewell Pluto, l'orchestre de jazz-country-musette Café Accordion ou la MC Maria Isa qui présente ses élèves portoricains en début de programme.
Si le froid, aussi soudain qu'inhabituel pour la période, tend à faire se replier le public à l'intérieur du café, la voix de Maria Isa retourne la situation météorologique et le printemps s'installe à nouveau au son des vents et marrants de Tarace Boulba. Energie et humour deviennent toujours les ressources créatives de l'existence. Les membres de la fanfare basée à Montreuil seront aussi, après leur tonifiante prestation, les hôtes des vivifiants Brass Messengers et de Café Accordion, groupe qui compte "Indifférence" à son répertoire ainsi que des thèmes de Serge Gainsbourg ou du Hot Club de France, occasion d'une souriante participation vocale à la pirouette de Camel.
Junkyard Empire délivre quelques titres de leur EP à la sortie imminente, Rebellion Politik. La préoccupation de l'action comme inflexion du réel est la poésie vécue. La musique et les mots de Junkyard Empire rappellent à chaque instant que nous sommes tous qualifiés pour changer le monde. Aviette s'envole à vitesse humaine, le coeur de l'éclair est un endroit de douceur. A Farewell Pluto revient la conclusion, outrepassant heureusement la ferme "tolérance" d'un dépassement de 5 minutes de l'agent policier de service (l'autorisation de blocage de la rue est cette fois limitée à 19 heures) pour les transformer miraculeusement en 15 (à chacun sa montre). Farewell Pluto chasse les mauvais fantômes, bien aimer est une révolte.
Et puisque Rich Broderick promena tout l'après-midi un livre de son poète favori - comme en écho de circonstance à une chanson exposée de Junkyard Empire - le Palestinien Mahmoud Darwish, nous emprunterons quelques mots à ce dernier : "J’essaie d’élever l’espoir comme on élève un enfant. Pour être ce que je veux, et non ce que l’on veut que je sois".
Depuis trois ans le café minnesotan organise une Block Party à la faveur d'événements particuliers. Il ne s'agit pas d'une date instituée, mais de quelque chose qui à un moment s'impose, s'invite serait plus juste. En 2007, la rencontre avec Brother Ali avait été l'occasion de bâtir un premier essai mémorable au mois de juillet, en septembre 2008 le Black Dog se fit l'île nécessaire à tous les opposants de la Convention Républicaine et y mit sur deux jours pas mal de musique, et cette année, c'est le passage en terre d'Amérique de Tarace Boulba, fanfare associative de France, qui décide de cette belle après-midi de Mai.
Le groupe, après un séjour louisianais à Lafayette et la Nouvelle-Orléans est arrivé en autocar dans les Twin Cities en suivant les rives du Mississippi, ce qui pourrait être une habitude française depuis Joseph Nicollet, premier cartographe du haut bassin du fleuve dans les années 1830. À Minneapolis, ils sont invités par Emily et Chuck Boigenzahn, un couple qui a vécu à Clichy pendant six années en y tenant un café-librairie, le Bouquin Affamé. Ils joueront au Triple Rock de Minneapolis avec le groupe d'Emily, RuDeGiRL (groupe féminin spécialisé dans les reprises des Clash) ce soir du 9 mai, mais auparavant, grâce à une connexion de Jean-Michel Mercier, mousquetaire d'Asperanto (agence artistique qui s'occupe, en France, des tournées de groupes ayant un lien avec les Twin Cities - Fat Kid Wednesdays et Ursus Minor), Tarace Boulba est reçu au Black Dog de St Paul qui a, pour l'occasion, organisé une troisième Block Party. Y sont conviés quelques habitués du lieu comme le groupe de hip hop-jazz Junkyard Empire (lire les propos de leur MC Brianhu dans le numéro 24 des Allumés du Jazz - thème : Jazz et Lutes), la fanfare des Brass Messengers, les groupes de rock Aviette et Farewell Pluto, l'orchestre de jazz-country-musette Café Accordion ou la MC Maria Isa qui présente ses élèves portoricains en début de programme.
Si le froid, aussi soudain qu'inhabituel pour la période, tend à faire se replier le public à l'intérieur du café, la voix de Maria Isa retourne la situation météorologique et le printemps s'installe à nouveau au son des vents et marrants de Tarace Boulba. Energie et humour deviennent toujours les ressources créatives de l'existence. Les membres de la fanfare basée à Montreuil seront aussi, après leur tonifiante prestation, les hôtes des vivifiants Brass Messengers et de Café Accordion, groupe qui compte "Indifférence" à son répertoire ainsi que des thèmes de Serge Gainsbourg ou du Hot Club de France, occasion d'une souriante participation vocale à la pirouette de Camel.
Junkyard Empire délivre quelques titres de leur EP à la sortie imminente, Rebellion Politik. La préoccupation de l'action comme inflexion du réel est la poésie vécue. La musique et les mots de Junkyard Empire rappellent à chaque instant que nous sommes tous qualifiés pour changer le monde. Aviette s'envole à vitesse humaine, le coeur de l'éclair est un endroit de douceur. A Farewell Pluto revient la conclusion, outrepassant heureusement la ferme "tolérance" d'un dépassement de 5 minutes de l'agent policier de service (l'autorisation de blocage de la rue est cette fois limitée à 19 heures) pour les transformer miraculeusement en 15 (à chacun sa montre). Farewell Pluto chasse les mauvais fantômes, bien aimer est une révolte.
Et puisque Rich Broderick promena tout l'après-midi un livre de son poète favori - comme en écho de circonstance à une chanson exposée de Junkyard Empire - le Palestinien Mahmoud Darwish, nous emprunterons quelques mots à ce dernier : "J’essaie d’élever l’espoir comme on élève un enfant. Pour être ce que je veux, et non ce que l’on veut que je sois".
Photos B. Zon
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9.5.09
UNE PETITE OURSE ET PUISSANT VA
"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas"
Oscar Wilde
Et les regards (yeux, oreilles, corps et coeurs) étaient tournés à l'Ermitage parisien le 7 Mai comme au Pôle Sud de Strasbourg le 5 Mai vers le nouvel Ursus Minor
À suivre évidemment...
Minifilm : B. Zon
6.5.09
URSUS MINOR AU PÔLE SUD
La première du nouveau Ursus Minor (Tony Hymas, Mike Scott, François Corneloup, Stokley Williams) a eu lieu ce soir à Strasbourg en pleine chaleur ; pas celle toxique des fumées dissipées de la pompeuse - et pompante - Otan (cette curiosité d'un temps révolu qui serait désuète si elle n'était criminelle), oh non!, mais celle régénérescente du public strasbourgeois et des organisateurs Philippe et Brigitte Ochem et leur équipe, oh oui! Il faisait bon être à ce fameux Pôle Sud, lieu qui creuse l'entaille nécessaire à l'émergence musicale en Alsace pour de beaux reliefs renouvelés. Ce 5 Mai a vu palpiter la chance d'une source, la possibilité d'un printemps qui dure pour renaître à l'éclat des commencements. Après le concert, comme une juste conclusion simple et ouverte, un groupe d'élèves de la Maison des Arts est venu, dans les loges, offrir ses impressions. Ce n'est pas rien le sens de la parole. La musique est une nature présente.
Ursus Minor jouera aussi à Paris le 7 Mai à l'Ermitage.
Photo et minifilm : B. Zon
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Tony Hymas,
Ursus Minor
4.5.09
LES BONNES ÉTOILES D'URSUS MINOR
"Une gare est le plus bel endroit pour des retrouvailles, parce que c'est normalement le lieu des séparations. En se retrouvant dans une gare, on a l'impression de conjurer le mauvais sort." écrivait Daniel Poliquin (romancier et traducteur de Jack Kerouac) dans Visions de Jude (1990). Hier à Colombes, les étoiles avaient des ailes et les ours sortaient leurs belles réserves de pots de miel amassés tout l'hiver. Nouveau printemps pour Ursus Minor, soit Tony Hymas, Mike Scott, François Corneloup et Stokley Williams. Quelques classiques et beaucoup de nouveautés, telle est la recette de la liberté pour ces ours étoilés.
À ne pas manquer : Premières à Strasbourg le 5 mai et le 7 mai à Paris
(à Paris première partie : Malas)
Photo B. Zon
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Ursus Minor
2.5.09
EMMA EN MAI
"C’est sur cette guerre des classes que nous devons nous concentrer. Nous devons dénoncer les fausses valeurs, les institutions malfaisantes et toutes les atrocités commises par la société bourgeoise. Ceux qui sont conscients de la nécessité vitale de participer à de grandes luttes doivent s’opposer à la préparation militaire imposée par l’Etat et le capitalisme pour la destruction des masses. Ils doivent inciter les masses à renverser à la fois le capitalisme et l’Etat. Une préparation syndicale et sociale, voilà ce dont les travailleurs ont besoin. Cela seul mène à la révolution de la base contre la destruction de masse planifiée par les élites. Cela seul renforce le véritable internationalisme du mouvement ouvrier contre les empereurs, les rois, les diplomates, les cliques et bureaucraties militaires. Seule cette préparation donnera au peuple le moyen de sortir les enfants des taudis, des ateliers insalubres et des filatures de coton. Seule cette préparation leur permettra d’inculquer à la nouvelle génération un idéal de fraternité, de leur apprendre à jouer, à chanter et à apprécier la beauté, à élever des garçons et des filles qui deviendront des adultes libres — pas des automates. Seule cette préparation permettra aux femmes d’être les vraies mères de l’humanité, aux hommes et aux femmes de se montrer créatifs pour la race humaine et non de devenir des soldats qui la détruisent. Seule cette préparation conduira à la liberté économique et sociale, et en mettre un terme à toutes les guerres, tous les crimes et toutes les injustices."
Emma Goldman (Mother Earth,, n° 10, décembre 1915)
Photos prises - pour les redonner - le 1er Mai 2009 à Paris : Z. Ulma & B. Zon
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