Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
30.11.10
FANTASTIC MERLINS WITH KID DAKOTA
STÉPHANE LEVALLOIS
ANGERS
13 NOVEMBRE
De la Cité des Papes à la ville du Roi René, il n'y a qu'une (grande) enjambée. Ce dernier était d'ailleurs comte de Provence et d'Anjou et fit son dernier voyage - post mortem - dans un tonneau d'Aix vers Angers. Fantastic Merlins et Kid Dakota, bien en vie, ont choisi un moyen de transport plus confortable et plus classique, à savoir le train, pour la même distance. Accueil cordial à l'arrivé par François Legrand, maître d'oeuvre dynamique des activités du très joli petit théâtre à l'intérieur de l'Université. Pour ce concert, il a eu la judicieuse idée d'organiser une exposition de l'intégralité des illustrations de Stéphane Levallois pour How the light gets in. On songe en grand format, rêve porté par une douce pluie d'automne accompagnant les spectateurs qui se pressent à l'entrée. Parkas, parapluies, imperméables, capuchons, cirés rouges et noirs mais pour le "Famous Blue Raincoat", il faudra attendre un peu plus tard. Le public est de grande diversité (de 7 à 77 ans) et l'ambiance enjouée. Il y a quelque chose de magique dans cette attente d'un concert, perceptible sur les visages, quelque chose à ne jamais banaliser. Le set fut de belle énergie en jeux de sons puis jeux de sons et de mots. Trois univers : celui des Merlins, celui de Kid Dakota et celui de Leonard Cohen, ensemble, se pénètrent, se nourrissent, se caressent, s'énergisent. L'agencement de l'ensemble touche les fines découvertes d'un passionnant voyage pleinement investi d'images neuves et libres. L'ensemble est aussi dans chaque titre. Le "Famous blue raincoat" émeut au bord des larmes. L'après concert, après rappels nourris, est un de ces moments que l'on aime vivre, quand on a pas envie que ça se termine, on discute, on rit, on est curieux, on achète des disques (ben oui quoi !), on revoit plus longuement les originaux de Stéphane Levallois, les enfants jouent et taquinent les musiciens et puis on dîne et pour conclure la soirée, nos amis des Merlins ne résistent pas, après le café, à un petit numéro de piano digne des Marx Brothers en jouant ensemble ou à tour de rôle le "Funky Town" de Lipps Inc. (autre valeur sûre de Minneapolis).
Remerciements à Pierre Villeret, François Legrand et toute son équipe : Céline Marie, Jean Birotheau, Jean-Philippe Sallé-Tourne, Pierre Durand, Simon Lechappé
Photos Z. Ulma
et B. Zon (gare)
Tournée de novembre 2010 de Fantastic Merlins with Kid Dakota
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29.11.10
RIGHT TO REMAIN SILENT AUCTION
Le 4 décembre se tiendra au Black Dog une vente aux enchères afin de soutenir l'Anti War Commitee des Twin Cities. Il avait été rendu compte ici des raids du FBI contre cette organisation anti-guerre de Minneapolis et St Paul (ainsi que contre d'autres associations du même type à Chicago). Les 14 membres inculpé(e)s après avoir subi les intrusions violentes du FBI dans leurs appartements et la confiscation de leurs ordinateurs, téléphones et archives ont été appelés à comparaitre devant le Grand Jury à Chicago sans autorisation d'être assisté(e)s par leurs avocats. Elles et ils ont choisi de ne pas coopérer (collaborer) et ont refusé de donner les noms réclamés. Pour cette raison, elles et ils encourent des peines de prison ferme. La soirée de samedi à laquelle participera le groupe Junkyard Empire est une soirée de solidarité pour faciliter les démarches juridiques complexes nécessaires au soutien des inculpés. Il en va de nous tous. Antiwar Committee Minnesota Committee to stop FBI repression The Black Dog Raids du Fbi contre le mouvement anti-guerre
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27.11.10
FANTASTIC MERLINS WITH KID DAKOTA
AVIGNON
PAR EUX MÊMES
11 ET 12 NOVEMBRE
Ce qui surprend lors de la balance précédant un concert à l’Ajmi ou même lorsque l'on pénètre dans le lieu, c’est la façon dont la musique s’installe doucement et simplement par la confiance des murs. L’Ajmi c’est le passage souhaité, une rue de l’espoir-musique (pas étonnant donc que les groupes Hope Street de nato - Fat Kid Wednesdays, Ursus Minor, Next de François Corneloup ou cette fois-ci Fantastic Merlins with Kid Dakota – s’y retrouvent aisément). On ne fera pas l’affront à son fondateur Jean-Paul Ricard de dire que cette association est désormais une institution tant elle demeure une force de musique en devenir constant, tant elle fait résonner une mémoire longue au son du lendemain. Les Merlins et Kid Dakota s’y sont sentis particulièrement à l’aise et ont fait de leur séjour à Avignon une belle vie de trois jours. Grâce à l’amitié précise et l’efficacité délicate de Jean-Paul Ricard, Anne-Marie Parein, Aurore Duprey, Magali Rorato, Jacqueline Marcel, Jacqueline Marcel, Bernard Coron et Jean-Luc Mouillet, cette invitation dans ce lieu symbole et bien vivant pour une (no) master (no) class et un concert fut le lieu de rencontres marquantes. Les Merlins et Kid Dakota livrent quelques impressions fortes.
Nathan Hanson :
"Je n'arrive pas à me souvenir du nombre de fois où je me suis perdu dans les rues d'Avignon. Le jeu de rues étroites aux angles compliqués a partiellement contribué à mon errance, mais l'ambiance générale distrayait mon esprit. Il me semblait me retrouver constamment devant une entrée inattendue en un endroit au champ visuel subitement devenu radicalement plus large. Cette sorte de chose est arrivée à Ajmi aussi. Pendant notre masterclass, mon sens de l'horizon s'est élargi pour devenir plus large encore. L'opportunité d'une véritable réciprocité musicale et sociale avec les gens présents était vraiment magnifique. Je n'avais pas pré-estimé la profondeur de l'échange. Cela fait belle lurette que j'ai entendu dire que la musique passait les barrières de langues et de cultures et que j'en fus convaincu bien sûr, mais il est surprenant d'en être le témoin. Et non seulement avec les Avignonais, mais aussi avec mes camarades. Cet atelier fut un temps de partage humainement profond et véritable au-delà de ma capacité à le décrire.
Mon moment favori du concert, la soirée suivante, fut lorsqu'après que Brian ait fait une émouvante présentation sur l'importance de Federico Garcia Lorca pour Leonard Cohen et pour Fantastic Merlins, comment un de ses poèmes est devenu "Take this Waltz", Pete ait donné, à la place, de façon vraiment pas valse, le compte pour "Memories". Voilà qui indiquait peut-être notre degré de connexion."
Daniel Levin :
"Avignon était super ! J'ai vraiment apprécié cette façon très organique dont la masterclass à l'Ajmi s'est déroulée. Pour commencer, un duo entre le batteur Bruno Bertrand et moi ; de suite une super relation musicale et personnelle qui s'est prolongée lors de notre séjour à Avignon. Après le concert le soir suivant, Bruno a invité tout le groupe à dîner chez lui. Réellement merveilleux ! Mon français n'est pas très bon, mais j'ai pu faire passer mes idées en temps qu'enseignant dans une combinaison d'anglais, de sons et de gestes... J'ai particulièrement bien vécu cette ouverture de chacun à essayer de nouvelles choses ; c'était formidable de voir les changements opérant pour les participants et pour la musique pendant le temps de l'atelier. Revoir les gens de la masterclass le jour suivant pour le concert a renforcé ce sentiment de connexion avec Avignon. L'Ajmi est un trésor auquel je souhaite de prospérer de nombreuses années."
Brian Roessler :
"La masterclass était, de mon point de vue, vraiment importante. Je n'en aime guère l'intitulé parce qu'il donne l'idée d'un maître haut perché qui communique la sagesse aux masses en dessous. En fait, cette masterclass était exactement l'opposé. Sans doute grâce à la manière dont nous l'avons structurée : les membres du groupe jouant avec les participants en duo ou en trio ou même en formation plus large. L'échange était bien vrai entre nous et les étudiants et vice et versa. J'ai vraiment senti l'opportunité d'une relation personnelle et d'un impact avec les musiciens que j'ai rencontré. En tous cas, cet impact, ils l'ont eu sur moi.
Après cette "masterclass", il y a eu des discussions étonnantes avec quelques personnes. Il s'est agit des rapports entre chansons (Leonard Cohen et Kid Dakota), improvisation et jazz, l'importance des appelations, le free jazz, ce que signifie aujourd'hui ce mot, la liberté réelle, les dangers de pureté (un mot qui me hérisse) conceptuelle, les films de Melville (un de mes sujets préférés) et bien davantage. J'ai été impressionné par l'engagement d'écoute des participants à la masterclass et même de celui des non participants.
Un autre côté vraiment cool de l'expérience avignonaise fut la découverte du lieu : l'Ajmi. L'énergie y est réelle et palpable de suite. l'ensemble est évidemment dédié à la musique, aux musiciens, aux étudiants, aux spectateurs. C'était tellement naturel lorsque le batteur Bruno Bertrand et moi sommes retournés jouer sur son invitation après la masterclass et avant le dîner. Comme il a des problèmes d'isolation sonore dans son appartement, l'Ajmi lui a offert un espace pour jouer. Je trouve ça remarquable. Nous sommes tous allés chez lui après le concert pour un bon souper en écoutant de la musique, nos disques favoris, tout ça (une conversation inépuisable dont je ne me fatigue jamais)."
Peter Hennig :
"Je ne prends guère de risque à dire que je n'ai jamais vu pareil endroit qu'Avignon. Il y a tant d'histoire ici, de culture, de talent. Impossible de ne pas être inspiré.
La masterclass était une belle occasion d'interagir avec d'autres personnes que Fantastic Merlins. La diversité du groupe constitué par les participants, des débutants et des musiciens confirmés, m'a vraiment enthousiasmé. Les Merlins ont improvisé un morceau court puis ont ouvert la scène. Tout le monde a eu la possibilité de jouer et expérimenter avec nous. Le courage des gens m'a impressionné. certains n'avaient jamais improvisé auparavant ! À la fin se sont créés de petits groupes où nous avons parlé de nos instruments respectifs. Un vrai sentiment d'unité dans cette expérience.
Je n'ai pas l'occasion de voyager souvent à l'extérieur de mon pays. C'était seulement ma seconde fois en France et la première fois en Avignon. Je pense que la leçon principale que j'ai retenue est celle de l'expérience musicale universelle indépendamment du lieu ou du contexte. La musique peut aller plus loin que les mots... Je suis très reconnaissant d'avoir rencontré autant de personnes si impliquées dans leurs choix.
P.S. : Mon moment préféré n'a vraiment pas été lorsque je me suis trompé de titre ... mais je suis content que Nathan ait apprécié."
Kid Dakota, l'après midi de la master class a chanté sans micro, seul, simplement, avec sa guitare et une intensité lentement transcendante deux titres dont "The age of roaches". Anne Marie Parein retint son émotion : "Il va nous faire chialer". Ses mots, de quoi réfléchir, se retrouver, vraiment, savoir où nous sommes, qui nous sommes ...
"Que croyez-vous qu'ils font avec tous ces missiles Minuteman ?
Les ont-ils pris la nuit quand tous étions endormis ?
Qui va se débarrasser de tout ces chardons ?
Qui va s'assurer d'un prairie sans mauvaises herbes ?
Là-haut des avions balancent
Des produits chimiques arrêtant toute croissance
Au plus profond les racines se battent
Pour survivre, elles colonisent
Que croyez-vous qu'ils font avec tous ces missiles Minuteman ?
Pourquoi les enterrent-ils profondément au coeur de la terre ?
Les lettres atteindront-elles jamais les élus ?
Nous n'y pouvons plus grand chose, nous faisons ce que nous pouvons
Balayez l'atmosphère au radar
Détruisez tous les envahisseurs de l'espace
Faites-les sauter au-dessus de l'océan
Huissier de l'âge des cafards
Cachez-vous dans l'abri minuscule
Mangez les sardines et les pêches
Attendez jusqu'à ce que le monde n'arrête de rougeoyer
Bienvenu au nouveau commencement"
Merci à toute l'équipe de l'Ajmi
Photos : B. Zon
Tournée de novembre 2010 de Fantastic Merlins with Kid Dakota
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Peter Hennig
26.11.10
URSUS MINOR,
BOOTS RILEY, DESDAMONA
LE RAP DE JIMMY À BREST
20 OCTOBRE
Le 20 octobre, Boots Riley et Tony Hymas se sont rendus au collège des 4 Moulins à Brest pour rencontrer les élèves de 4ème de la classe d'anglais de Charlotte Dickinson. Une fois encore, ce fut l'occasion d'échanges fructueux sur lesquels nous reviendrons. Ensuite tout le monde s'est dirigé vers la classe de musique de Cécilia Delanney. Tony a improvisé une "drum track" puis joué un peu de Beethoven, Boots a offert un texte a capella et les deux hommes se sont retrouvés en duo typiquement petite ourse. Le jeune Jimmy Cabon, élève de cette classe et bel ursidé aussi, a tenu a offrir un de ses textes à Boots, Tony, à ses professeurs, à ses camarades de classe. Nous reproduisons, avec son autorisation, ses paroles qui nous ont frappé par leur intensité et donné à réfléchir immédiatement. Nous retrouverons dans ce blog les généreux élèves de cette classe.
C 29200 en direct
par Jimmy Cabon, collège des 4 moulins, Brest
On mène une vie hardcore dans un putain de décor
Ça fume des blocs toute la journée
Pendant que d'autres donnent leur cul pour taffer
Pas envie d'être cet esclave
Pour cette société bidon qui fait tout pour nous laisser béton
Dans les rues ça s'entasse, trop de pétasses
Aucune classe, pleins de casses
En mode chien d'la casse
Ça cherche la liasse
Trop de haine en moi, trop de frères comme moi
Envie de m'évader de cette putain de société
Qui sait pas ce que c'est partager
Ça se dit liberté égalité fraternité
Y a des gens qui se retrouvent dans la rue
Ces gens n'ont aucune valeur
Ils te laissent dans la merde, du coup ça fait des gens pas toujours honnêtes
Nique sa mère aucune envie d'participer
Avec des gens malhonnêtes
Que des baratineurs qui veulent vous foutre à la jaille
Qui vont goûter à nos cailles
C'est marche ou crève au tournant
Fait gi, tu sais jamais c'qui peut arriver
Fume pas avant que la vie te fume
Tu connais ouais ouais
Une vie pourrave dans un monde de poucaves
Qui savent pas tenir leur langue
C 29200 en direct
Jimmy Cabon
Merci à Jimmy Cabon, Charlotte Dickinson, Cécilia Delanney et tous les élèves de la classe
Photo : B.Zon
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Ursus Minor
18.11.10
JEF LEE JOHNSON BAND
NEVERS 10 OCTOBRE
Au confluent de la Loire et de la Nièvre, la capitale du Nivernais a une histoire riche. Ville de faïences, de Mazarin, de Mancini (pas Henry, Philippe), de reines de Pologne et de bottes secrètes (et l'on sait les bottes à la mode ces temps-ci), l'ex Noviodunum (comme l'avait nommé Jules César), ville natale de la Mère Poulard, du grand acteur Henri Virlogeux (mais aussi de Roselyne Bachelot, nulle place n'est parfaite) compte surtout depuis 1987 un des plus éminent festival de Jazz de France et de Navarre, D'jazz créé par Roger Fontanel. Ce dernier a cette année, dans une programmation qui incluait Anouar Brahem, Marc Ducret, le trio Arco, Sylvie Courvoisier, Arild Andersen, le Surnatural Orchestra ou Roy Hargrove pour n'en citer que quelques uns, invité Jef Lee Johnson et son groupe du disque The Zimmerman Shadow (Yohannes Tona et Charlie Patierno). Comme à chaque édition, le duo d'Allumettes, Cécile et Valérie, des Allumés du Jazz est aussi présent "Ah les beaux disques !" ; là encore, un lieu de diffusion fait le lien avec la vie du disque. Ça fait plaisir, ça fait avancer et c'est utile pour l'environnement (musical).
Après un débat mené par le fringant Jonathan Duclos Arkilovitch sur le thème de "le disque aujourd'hui" réunissant les expériences d'In Situ par la voix de son créateur Didier Petit (qui joua le même jour en solo - et on recommandera à nouveau son majeur Don't Explain -) et celles de nato (occasion aussi d'un salut à Xavier Matthyssens), et à l'issue d'une soirée de théâtre musical concoctée par Jacques Bonnaffé (avec Bernard Lubat remplaçant à la baguette levée, un Méderic Collignon souffrant), Jef Lee Johnson livre sa jungle au Café Charbon, lieu électrique de la ville bourguignonne. Il fallait bien ça pour accueillir cette musique de trio ardent s'immergeant de plus en plus dans les profondeurs du blues. Coltrane est cité discrètement au détour d'une phrase remontant le Mississippi, citation loin de l'anecdote qui donne un autre repère géographico-musical d'importance dans le langage du guitariste, sorte de botte secrète en quelque sorte.
Le lendemain matin, Jef Lee Johnson, lors du petit déjeuner, regarde le lever du soleil sur la rivière, teintes pourpres et dorées : "C'était donc ça que les gens regardaient avant d'avoir la télévision! Je suis heureux d'être venu".
Merci à Roger Fontanel, Geneviève Herbreteau, à Tiphaine Liautaud, à toute l'équipe du festival de Nevers et aux chauffeurs aux noms marrants.
Photo : B.Zon
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AMAZORN
Un ami cherchant sur le site Amazon les nouveautés concernant le prolifique John Zorn (il y en a tant qu'il est facile de passer à côté) s'est interrogé sur la présence du quatrième disque sélectionné. Sauf erreur, le saxophoniste de Manhattan, malgré son appétit de rencontres rabelaisien, n'a jamais collaboré avec la chanteuse d'Avignon qui annonçait lors du jeu de la chance du 28 novembre 1965 la fin des haricots que mai 68 n'arriva pas à endiguer. D'ailleurs aussitôt sur le trône, Napoléon IV, le soir même de son élection le 16 mai 2007, remit sur les planches celle qui crrrrrrrrrroooooyait en 1966 à 1 400 000 exemplaires. La punition était annoncée, elle reste douloureuse.
Mais que diantre vient faire John Zorn dans cette histoire ? Les explications divergent :
- Le retour du Stark system
- Mireille Matthieu s'infiltre pour jouer à Marciac
- La main de l'Elysée
- Le retour du jeu de la chance (pour s'assurer de n'avoir aucune retraite)
- Les moteurs de recherches nous envoient petit à petit en enfer par d'infâmes détournements
Faites gaffe les amis lorsqu'on vous balance Doc Gyneco dans la sélection Public Enemy, Jean-Marie Bigard dans celle des Trois Stooges, Christian Clavier parmi les acteurs marquants du cinéma mondial, André Glucksmann dans les immortels de la littérature ou Carla Bruni en assortiment de tout et n'importe quoi. Les associations d'idées, ce sont les nôtres, assez de dictées !
Titre et image : Philippe Truffault
Mais que diantre vient faire John Zorn dans cette histoire ? Les explications divergent :
- Le retour du Stark system
- Mireille Matthieu s'infiltre pour jouer à Marciac
- La main de l'Elysée
- Le retour du jeu de la chance (pour s'assurer de n'avoir aucune retraite)
- Les moteurs de recherches nous envoient petit à petit en enfer par d'infâmes détournements
Faites gaffe les amis lorsqu'on vous balance Doc Gyneco dans la sélection Public Enemy, Jean-Marie Bigard dans celle des Trois Stooges, Christian Clavier parmi les acteurs marquants du cinéma mondial, André Glucksmann dans les immortels de la littérature ou Carla Bruni en assortiment de tout et n'importe quoi. Les associations d'idées, ce sont les nôtres, assez de dictées !
Titre et image : Philippe Truffault
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17.11.10
URSUS MINOR,
BOOTS RILEY, DESDAMONA
ET LES ÉLÉVES DE 1ère L
DU LYCÉE DE CARHAIX
18 OCTOBRE
Un mois après le concert d'Ursus Minor à Carhaix, les élèves de 1ère L du Lycée nous adressent ce message. Nous non plus ne les avons pas oubliés. Chaque tentative, chaque occasion de dessiner un autre futur est inoubliable.
URSUS MINOR ET BOOTS RILEY à CARHAIX
les 17 et 18 octobre 2010
Le 17 octobre dernier, nous (les élèves de 1ère L du Lycée Paul Sérusier à Carhaix) avons eu la chance d’assister au concert du groupe URSUS MINOR et leurs invités BOOTS RILEY et DESDAMONA. Deux bonnes heures de concert incroyables, un mélange énergique de différents styles musicaux… on ne s’attendait pas à une ambiance aussi entraînante et communicative : impossible de résister à l’appel de cet univers original.
Le concert avait lieu en plein conflit social, au moment des grèves contre la réforme des retraites et entre deux chansons, le rappeur Boots Riley a adressé quelques mots d’encouragement à ceux qui étaient engagés dans ces actions…
Nous venions justement d’entrer dans le mouvement de grève trois jours plus tôt… D’ailleurs, cela compromettait notre rencontre avec Boots Riley et Jean Rochard qui devait avoir lieu le lendemain du concert en cours d’anglais. En effet, un blocus était prévu au lycée.
Mais le lundi 18 octobre, Boots Riley et Jean Rochard étaient bien là… Ils nous ont fait la surprise d’arriver en pleine assemblée générale des élèves et la rencontre a finalement eu lieu, sans doute encore plus spontanée et plus enrichissante que si elle avait eu lieu en classe.
Boots Riley et Jean Rochard, rejoints pas d’autres musiciens en tournée avec eux (1), nous ont accompagnés tout au long de notre manifestation à travers la ville…
Quel souvenir !!! Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette journée…
BOOTS RILEY : une rencontre…
Bouleversante
Originale
Oh la la !!!
Touchante
Surprenante
Révolutionnaire
Inoubliable
Libre
Enrichissante
Youpi !!!
URSUS MINOR : une musique…
Unique
Rythmée
Sensationnelle
Universelle
Surprenante
Magique
Inventive
Novatrice
Originale
Renversante
(1) JT Bates et Didier Petit dont le duo fût au programme des concerts de Carhaix et St Martin des Champs et en d'autres lieux de l'Atlantique Jazz festival
Merci à Armelle Prigent
Photo : B. Zon
Tournée française 2010 Ursus Minor
12.11.10
FANTASTIC MERLINS WITH KID DAKOTA
ST BRIEUC
PAR CATTANEO
9 novembre
Après Fat Kid Wednesdays et Next de François Corneloup, c'est au tour de Fantastic Merlins avec Kid Dakota de figurer parmi les invités Hope Street de Marie Lostys et de la Passerelle de St Brieuc, plaisir de retrouver Marie Lostys, autre personne qui compte dans l'histoire de la musique en Bretagne, plaisir aussi de retourner en cet endroit chaleureux, plaisir toujours de partager avec le public breton, plaisir de rencontrer Alban et Gilles disquaires exemplaires de la bien nommée boutique "Le Disquaire", plaisir enfin de revoir notre aventurier dessinateur Cattaneo qui nous raconte sa journée.
Fantastic Merlins with Kid Dakota à St Brieuc
Texte et dessins : Cattaneo
Cent soixante-sept kilomètres.
C’est la distance qu’il m’a fallu parcourir pour assister au concert que les Fantastic Merlins donnaient à La Passerelle de Saint-Brieuc mardi dernier.
Evidemment, cela peut sembler déraisonnable, et d’ailleurs ça l’est, indubitablement. Mais un tel parcours, qui consiste à traverser la Bretagne de part en part, du sud du Morbihan au nord des Côtes d’Armor, n’est pas sans présenter quelques agréments, comme celui d’assister aux forces tumultueuses que le ciel de novembre peut déchaîner par exemple, particulièrement spectaculaires sur le massif armoricain entre Pontivy et Loudéac, qui est traversé par une route de laquelle on a une vue formidable sur des kilomètres à la ronde et où toute activité météorologique revêt en cette saison un caractère brutal et merveilleux. Si vous n’avez jamais vu ça, vous devriez venir par chez nous un de ces jours, car comme l’affirme le professeur Tournesol dans un album des aventures de Tintin que je vous laisse le soin de retrouver : « Quand on a contemplé pareil spectacle, eh bien on peut mourir ».
Pour ma part, j’avais plutôt envie d’écouter en live la musique des Merlins, en sus de retrouver mon camarade Jean Rochard et la sémillante Z. Ulma, aussi poursuivis-je mon périple et déboulai à Saint-Brieuc à l’heure du goûter, où je fus accueilli par un Jean en pleine forme qui me présenta Marie Lostys, directrice de la communication de la Passerelle et figure historique de la musique en Bretagne. Incidemment, tandis qu’elle nous guidait dans les coulisses du théâtre pour nous mener jusqu’à la scène où les musiciens procédaient aux réglages du son, celle-ci nous entretint de la fois où elle refit le monde avec Fred Chichin, pendant la demi-heure que dura une pause-cigarette impromptue. Tout aussi incidemment, Jean évoqua l’augmentation récente du prix du tabac qui affectait les classes les plus pauvres, celles-là même ajoutai-je, qui comptaient dans leurs rangs la proportion la plus grande de personnes obèses, moyennant quoi la demi-heure passée avec le grand Fred semblait n’avoir pas suffi à refaire le monde correctement. Ma remarque sembla la déprimer, et nous n’eûmes plus l’occasion de nous parler de toute la soirée.
Il n’empêche qu’après avoir assisté tranquillement à la répétition du groupe, j’allai souper à Saint-Laurent-sur-Mer en compagnie de mes amis Liliane et Jean-Pierre, chez qui je dégustai d’excellentes noix de Saint-Jacques, avant de retourner à la salle distante de quelques kilomètres, où le concert ne tarda pas à débuter.
Je ne connaissais de la musique des Merlins que celle enregistrée avec Kid Dakota pour le How the lights gets in publié chez nato, aussi fus-je surpris par la première partie de leur prestation, dont l’enchaînement des instrumentaux aux couleurs sombres me fit comprendre plus précisément qu’à l’écoute de leur disque l’ambition qui les anime.
Leur projet consistant à mêler musique de chambre et jazz, chanson et musique improvisée, associe pour ce faire le saxophone et le violoncelle en une partition contrapuntique qui joue le jeu du bloc contre bloc. Aucune prise de solo véritable ni d’un côté ni de l’autre : Nathan Hanson et Daniel Levin sont simultanément en avant, jouent ensemble mais en opposition, et c’est un combat auquel on assiste sur la scène, un truc dur, qui file les jetons. La musique n’est pas joyeuse mais déborde malgré tout d’une énergie féroce, ce qui crée par un juste retour des choses comme un climat d’angoisse qui nous fascine. Les interventions du violoncelle de Levin ont le tranchant du couteau à l’heure du crime, et les risques qu’il prend à contrer le saxophone, à imposer son existence, à affirmer sa liberté sont d’autant plus impressionnants que ce n’est pas précisément l’instrument qu’on attendrait dans ce rôle-là, et que par surcroît j’apprendrai quelques heures plus tard que c’est la première fois qu’il joue avec le reste du groupe, leur unique répétition datant de l’après-midi-même !
Ce à quoi assistent les spectateurs fait penser à la banquise en état de dislocation ; or il y a une unité qui sous-tend ce morcellement, et elle est assurée par le batteur impérial Peter Hennig et le contrebassiste rigolard Brian Roessler, ces deux-là ne cessant de se regarder jouer en souriant, en opposition complète avec la lutte que se livrent les deux autres. La trame rythmique qu’ils mettent en place permet le débordement de ce magma cubiste d’où sourd une mélancolie lancinante et parfois rageuse, et que ponctuent les plaintes du violoncelle et du saxophone.
Entre L’Affaire Charles Dexter Ward de Howard Philip Lovecraft et Lark’s Tongues in Aspic de King Crimson, il y a les Fantastic Merlins qui donnent parfois l’impression de traduire en musique ce que leur chuchotent les entités vivant dans la cave de leur manoir hanté.
Et si les gens applaudissent, ils sont sous le choc, c’est perceptible.
Heureusement pour eux, Darren Jackson alias Kid Dakota débarque, guitare en bandoulière, pour entonner les chansons de Leonard Cohen qui vont détendre l’atmosphère. Force est de constater que le petit saligaud sait y faire, dégoulinant d’aura BVBG. (non ce n’est pas un protocole de chimiothérapie, mais l’acronyme de Belle Voix, Belle Gueule) Posant sa voix suave sur de simples arpèges, il fait merveille sur tous les titres qu’il chante, se payant le luxe de commencer par une composition personnelle, et même si chacun a ses préférés ("Sung in Vain" me paraissant personnellement indépassable), le public est sous le charme, comme en témoignent les applaudissements plus nourris à chaque nouvelle chanson, ces dernières les éloignant de l’angoisse éprouvée tout à l’heure. De plus, une unité nouvelle s’est faite jour dans le groupe : le violoncelle détermine la tonalité mélodique tandis que le saxophone, légèrement en retrait, l’enjolive par des petites phrases précises, primesautières et pour tout dire charmantes, qui contrastent singulièrement avec l’approche de la première partie, et contribuent à mon avis à ce que les plus rétifs des spectateurs se réconcilient définitivement avec le groupe. C’est d’autant plus vrai que cette partie de leur récital constituant les deux tiers du concert, elle permet aux auditeurs de se familiariser plus sereinement avec leur musique.
D’ailleurs, remontant les travées à la fin du spectacle, j’entendrai certaines personnes s’échanger leurs impressions de la manière suivante : « Au début, j’avais peur que ce soit trop hermétique ; mais finalement j’ai compris le truc, et après j’ai trouvé ça super » Résultat : trois rappels sur scène, ce qui est tout de même assez rare.
En somme, pour une première date de tournée, avec un musicien qui n’a jamais joué avec eux, et devant un public qui ne s’attendait pas à assister à une telle chose, les gars s’en sont sortis à merveille.
Je n’en dirai pas autant me concernant, car quand il s’est agi de retourner dans mes pénates le lendemain, j’eus l’idée de baguenauder dans la pampa costarmoricaine, histoire de prendre mon temps et ne pas trop penser à cette parenthèse (la route, la musique, les rencontres) qui allait se refermer ; or il faut savoir que dans ces contrées on se méfie parfois de ceux qui viennent d’ailleurs, ce que j’avais oublié. Ainsi, j’eus maille à partir avec l’acariâtre boulangère d’un improbable patelin, qui refusa de me vendre la moitié d’une baguette Grand Siècle, sous prétexte que « celles-là, on les vend entières ». Ce qui peut vous paraître un détail eut des conséquences inouïes sur mon équilibre alimentaire ainsi que sur mon moral, malgré la sérénité qui m’habitait depuis que j’avais traversé un hameau désirable et secret nommé Toulfol, neuf habitants l’hiver et onze l’été.
Gast ! Pour me venger, je lui aurais bien fait écouter un disque des Fantastic Merlins, tiens, mais intégralement, alors ! Parce que ceux-là « on les écoute en entier ».
Mais la colère étant mauvaise conseillère, je repris ma route en direction de Saint-Nazaire où j’avais à faire en fin de journée; là-bas, comme dans nombre de ports en Bretagne, on a toujours su accueillir les étrangers.
Stéphane Cattaneo
Merci à Marie Lostys, Alex Broutard, Stéphanie Cureau, Annie Le Toullec, Pascal Le Montréer et toute l'équipe de La Passerelle exemplaire de gentillesse et de compétence.
Tournée de novembre 2010 de Fantastic Merlins with Kid Dakota
Fantastic Merlins with Kid Dakota à St Brieuc
Texte et dessins : Cattaneo
Cent soixante-sept kilomètres.
C’est la distance qu’il m’a fallu parcourir pour assister au concert que les Fantastic Merlins donnaient à La Passerelle de Saint-Brieuc mardi dernier.
Evidemment, cela peut sembler déraisonnable, et d’ailleurs ça l’est, indubitablement. Mais un tel parcours, qui consiste à traverser la Bretagne de part en part, du sud du Morbihan au nord des Côtes d’Armor, n’est pas sans présenter quelques agréments, comme celui d’assister aux forces tumultueuses que le ciel de novembre peut déchaîner par exemple, particulièrement spectaculaires sur le massif armoricain entre Pontivy et Loudéac, qui est traversé par une route de laquelle on a une vue formidable sur des kilomètres à la ronde et où toute activité météorologique revêt en cette saison un caractère brutal et merveilleux. Si vous n’avez jamais vu ça, vous devriez venir par chez nous un de ces jours, car comme l’affirme le professeur Tournesol dans un album des aventures de Tintin que je vous laisse le soin de retrouver : « Quand on a contemplé pareil spectacle, eh bien on peut mourir ».
Pour ma part, j’avais plutôt envie d’écouter en live la musique des Merlins, en sus de retrouver mon camarade Jean Rochard et la sémillante Z. Ulma, aussi poursuivis-je mon périple et déboulai à Saint-Brieuc à l’heure du goûter, où je fus accueilli par un Jean en pleine forme qui me présenta Marie Lostys, directrice de la communication de la Passerelle et figure historique de la musique en Bretagne. Incidemment, tandis qu’elle nous guidait dans les coulisses du théâtre pour nous mener jusqu’à la scène où les musiciens procédaient aux réglages du son, celle-ci nous entretint de la fois où elle refit le monde avec Fred Chichin, pendant la demi-heure que dura une pause-cigarette impromptue. Tout aussi incidemment, Jean évoqua l’augmentation récente du prix du tabac qui affectait les classes les plus pauvres, celles-là même ajoutai-je, qui comptaient dans leurs rangs la proportion la plus grande de personnes obèses, moyennant quoi la demi-heure passée avec le grand Fred semblait n’avoir pas suffi à refaire le monde correctement. Ma remarque sembla la déprimer, et nous n’eûmes plus l’occasion de nous parler de toute la soirée.
Il n’empêche qu’après avoir assisté tranquillement à la répétition du groupe, j’allai souper à Saint-Laurent-sur-Mer en compagnie de mes amis Liliane et Jean-Pierre, chez qui je dégustai d’excellentes noix de Saint-Jacques, avant de retourner à la salle distante de quelques kilomètres, où le concert ne tarda pas à débuter.
Je ne connaissais de la musique des Merlins que celle enregistrée avec Kid Dakota pour le How the lights gets in publié chez nato, aussi fus-je surpris par la première partie de leur prestation, dont l’enchaînement des instrumentaux aux couleurs sombres me fit comprendre plus précisément qu’à l’écoute de leur disque l’ambition qui les anime.
Leur projet consistant à mêler musique de chambre et jazz, chanson et musique improvisée, associe pour ce faire le saxophone et le violoncelle en une partition contrapuntique qui joue le jeu du bloc contre bloc. Aucune prise de solo véritable ni d’un côté ni de l’autre : Nathan Hanson et Daniel Levin sont simultanément en avant, jouent ensemble mais en opposition, et c’est un combat auquel on assiste sur la scène, un truc dur, qui file les jetons. La musique n’est pas joyeuse mais déborde malgré tout d’une énergie féroce, ce qui crée par un juste retour des choses comme un climat d’angoisse qui nous fascine. Les interventions du violoncelle de Levin ont le tranchant du couteau à l’heure du crime, et les risques qu’il prend à contrer le saxophone, à imposer son existence, à affirmer sa liberté sont d’autant plus impressionnants que ce n’est pas précisément l’instrument qu’on attendrait dans ce rôle-là, et que par surcroît j’apprendrai quelques heures plus tard que c’est la première fois qu’il joue avec le reste du groupe, leur unique répétition datant de l’après-midi-même !
Ce à quoi assistent les spectateurs fait penser à la banquise en état de dislocation ; or il y a une unité qui sous-tend ce morcellement, et elle est assurée par le batteur impérial Peter Hennig et le contrebassiste rigolard Brian Roessler, ces deux-là ne cessant de se regarder jouer en souriant, en opposition complète avec la lutte que se livrent les deux autres. La trame rythmique qu’ils mettent en place permet le débordement de ce magma cubiste d’où sourd une mélancolie lancinante et parfois rageuse, et que ponctuent les plaintes du violoncelle et du saxophone.
Entre L’Affaire Charles Dexter Ward de Howard Philip Lovecraft et Lark’s Tongues in Aspic de King Crimson, il y a les Fantastic Merlins qui donnent parfois l’impression de traduire en musique ce que leur chuchotent les entités vivant dans la cave de leur manoir hanté.
Et si les gens applaudissent, ils sont sous le choc, c’est perceptible.
Heureusement pour eux, Darren Jackson alias Kid Dakota débarque, guitare en bandoulière, pour entonner les chansons de Leonard Cohen qui vont détendre l’atmosphère. Force est de constater que le petit saligaud sait y faire, dégoulinant d’aura BVBG. (non ce n’est pas un protocole de chimiothérapie, mais l’acronyme de Belle Voix, Belle Gueule) Posant sa voix suave sur de simples arpèges, il fait merveille sur tous les titres qu’il chante, se payant le luxe de commencer par une composition personnelle, et même si chacun a ses préférés ("Sung in Vain" me paraissant personnellement indépassable), le public est sous le charme, comme en témoignent les applaudissements plus nourris à chaque nouvelle chanson, ces dernières les éloignant de l’angoisse éprouvée tout à l’heure. De plus, une unité nouvelle s’est faite jour dans le groupe : le violoncelle détermine la tonalité mélodique tandis que le saxophone, légèrement en retrait, l’enjolive par des petites phrases précises, primesautières et pour tout dire charmantes, qui contrastent singulièrement avec l’approche de la première partie, et contribuent à mon avis à ce que les plus rétifs des spectateurs se réconcilient définitivement avec le groupe. C’est d’autant plus vrai que cette partie de leur récital constituant les deux tiers du concert, elle permet aux auditeurs de se familiariser plus sereinement avec leur musique.
D’ailleurs, remontant les travées à la fin du spectacle, j’entendrai certaines personnes s’échanger leurs impressions de la manière suivante : « Au début, j’avais peur que ce soit trop hermétique ; mais finalement j’ai compris le truc, et après j’ai trouvé ça super » Résultat : trois rappels sur scène, ce qui est tout de même assez rare.
En somme, pour une première date de tournée, avec un musicien qui n’a jamais joué avec eux, et devant un public qui ne s’attendait pas à assister à une telle chose, les gars s’en sont sortis à merveille.
Je n’en dirai pas autant me concernant, car quand il s’est agi de retourner dans mes pénates le lendemain, j’eus l’idée de baguenauder dans la pampa costarmoricaine, histoire de prendre mon temps et ne pas trop penser à cette parenthèse (la route, la musique, les rencontres) qui allait se refermer ; or il faut savoir que dans ces contrées on se méfie parfois de ceux qui viennent d’ailleurs, ce que j’avais oublié. Ainsi, j’eus maille à partir avec l’acariâtre boulangère d’un improbable patelin, qui refusa de me vendre la moitié d’une baguette Grand Siècle, sous prétexte que « celles-là, on les vend entières ». Ce qui peut vous paraître un détail eut des conséquences inouïes sur mon équilibre alimentaire ainsi que sur mon moral, malgré la sérénité qui m’habitait depuis que j’avais traversé un hameau désirable et secret nommé Toulfol, neuf habitants l’hiver et onze l’été.
Gast ! Pour me venger, je lui aurais bien fait écouter un disque des Fantastic Merlins, tiens, mais intégralement, alors ! Parce que ceux-là « on les écoute en entier ».
Mais la colère étant mauvaise conseillère, je repris ma route en direction de Saint-Nazaire où j’avais à faire en fin de journée; là-bas, comme dans nombre de ports en Bretagne, on a toujours su accueillir les étrangers.
Stéphane Cattaneo
Merci à Marie Lostys, Alex Broutard, Stéphanie Cureau, Annie Le Toullec, Pascal Le Montréer et toute l'équipe de La Passerelle exemplaire de gentillesse et de compétence.
Tournée de novembre 2010 de Fantastic Merlins with Kid Dakota
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10.11.10
STRASBOURG ANNÉE 10
FAT KID WEDNESDAYS
FRANCOIS CORNELOUP
HÉLÈNE LABARRIÈRE ...
6 et 7 novembre
Cette année, Philippe Ochem nous avait fait le plaisir de souligner, au sein d'un programme toujours aiguisé (cette année, à titre de simple exemple, la judicieuse invitation d'un Heinz Sauer trop rare sur les scènes françaises), le trentième anniversaire de nato à Jazz d'Or par un débat public, un concert de François Corneloup et un autre du trio Fat Kid Wednesdays. Et puis ce festival plein d'éveil avait aussi associé en pleine fraternité notre amie Hélène Labarrière et son fabuleux quartet (avec Corneloup, Hasse Poulsen et Christophe Marguet). Descente du train, dernière ville avant la frontière, arrivée à la Médiathèque (rue Kuhn), quelques visages familiers dont celui de Pierre Durr, fondateur de la revue Intra Musiques qui relata souvent la vie de nato dans les années 80. Cette année conjugue retrouvailles et avancées. Dans l'accueillante médiathèque assortie de l'exposition Impressions Russes (Jean-Luc Moreau Deleris) figurant quelques étranges nostalgies et visions fugitives de l'ailleurs, les questions polies et brûlantes à la fois découvrent les alliances fermement nuancées, les histoires de recours, les clairvoyances passagères et autres formes d'entretiens. Du haut de son saxophone baryton, François Corneloup résume ensuite tout ça très bien en insistant affectueusement sur le fait que le plus fidèle des résumés est l'élargissement, contre l'isolement. Le lendemain les Fat Kid Wednesdays, pour leur deuxième invitation à Jazz d'Or, s'élancent de tout leur printemps, les murs n'ont plus de sens, c'est dense, ça balade et ça danse. Puis Hélène Labarrière et ses garçons jouent la commune présence, la musique comme éclatement de l'intolérance. La vie a ses aises et ses meilleures salutations.
Et dans une vitrine strasbourgeoise, le souvenir furtif de la (re)naissance d'Ursus Minor à Jazz d'Or l'an passé, le rappel que nous ne sommes rien sans les autres.
Merci à Philippe Ochem et toute l'équipe de Jazz d'Or et de la Médiathèque Centrale de Strasbourg.
Photos : B. Zon
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9.11.10
FAT KID WEDNESDAYS...
EN REVENANT À NANTES
PAR CATTANEO
6 novembre
Fat Kid Wednesdays de retour au club Nantais : Le Pannonica
Texte et illustration : CattaneoJe ne sais pas.
Peut-être était-ce dû à la pluie incessante qui, s’abattant à seaux sur mon pare-brise, m’empêchait d’avoir une visibilité correcte sur les véhicules devant moi ; ou bien les phares de ceux qui me suivaient, m’aveuglant à moitié quand je jetais un coup d’œil dans mon rétroviseur me vrillaient-ils le cerveau ; à moins que ce ne fût le bruit monocorde et obsédant du roulement arrière droit de ma bagnole, à moitié kaput, qui était tel que je m’entendais à peine réfléchir… Toujours est-il que les soixante-quinze kilomètres de route nationale me séparant du lieu de concert furent pénibles à parcourir : quand je parvins enfin à Nantes j’avais les nerfs en pelote.
Heureusement, le Pannonica jouxte le marché couvert de Talensac, lui-même bordé par de prodigieux platanes, qui en cette saison perdent leurs feuilles dans des proportions telles que la rue s’en trouve littéralement recouverte ; cela compose comme un tapis humide, roux et odoriférant, transformant par là-même ce ruban d’asphalte en délicat fragment de poésie urbaine.
J’en fus suffisamment rasséréné, une fois que j’eus garé ma chignole, pour tenter d’explorer les alentours malgré la pluie, afin de trouver le restaurant de kebab le moins éloigné. Celui-ci trônait rue Jeanne d’Arc et portait le doux nom des Délices d’Istanbul ; j’y pénétrai immédiatement ;(ce n’est pas compliqué, avant un concert vous repérez le kebab du coin : le gars mal rasé, avec de la sauce blanche coulant aux commissures des lèvres, qui vous regarde d’un air torve assis au fond de la salle, c’est moi). Ainsi, j’en sortis vingt minute plus tard saturé de protéines, de gluten et de sucre (j’avais craqué pour un Mars 2pack), et après avoir remonté la rue je descendis dans la boîte de jazz, histoire d’oublier un peu le cours de ma vie.
Pour me mettre en condition, j’éclusai des ambrées du Bouffay à prix démocratique, tandis que la salle se remplissait d’une foule joyeuse et bigarrée ; bientôt les places assises n’y suffirent plus et les derniers restèrent debout, murmurant des blagues à leurs amis, saluant de la main quelque connaissance.
Puis les lumières s’éteignirent et le trio entra en scène.
Les trois compères ont l’apparence de prolétaires sortis d’un film indé américain genre Juno : il y a le batteur JT Bates dans le registre brun ténébreux, le bassiste Adam Linz en naïf à lunettes aux formes généreuses, le saxophoniste Michael Lewis en ado monté en graine, cheveux mi-longs et teint pâle.
Et quand ces gars-là se mettent à jouer, c’est la magie qui s’invite dans les lieux.
J’en étais resté à une formule plutôt nerveuse de leur musique, façon Sonny Rollins flanqué de Wilbur Ware et Elvin Jones en 1957, voyez-vous, et de fait, cette énergie brute de décoffrage fut parfois offerte à nos oreilles. Par exemple quand il reprirent Evidence de Thelonious Monk (ce qui est un chouette clin d’œil, dans cet endroit qui porte le nom de la protectrice du pianiste), leur interprétation eut beau être rugueuse, le public secoua la tête en rythme, au risque pour certains de ses membres d’en perdre leur moumoute. Emballé, qui ne l’eût pas été ? Leur manière de déstructurer les thèmes qu’ils nous délivrèrent à certains moments avait de quoi contenter les amateurs de post-bop orthodoxes, et eut pour effet de galvaniser le public.
Mais il me semble que le vrai miracle se manifesta dans leurs ballades, véritablement atmosphériques, en introduction desquelles ils peuvent passer plusieurs minutes à mettre en place la tonalité générale, par un minimalisme bruitiste s’inscrivant aux confins de la plus radicale abstraction. Frôlant, frappant, chuintant de tous leurs instruments, chacun se confronte à la musicalité brute de leurs sons ainsi qu’à celle des autres, en une interaction entre la dimension organique de leur être et la matière inerte de leurs outils ; petit à petit une harmonie se dessine, une unité, un projet commun : le thème se fait jour et imperceptiblement celui-ci commence à circuler entre les musiciens, qui se le renvoient chacun son tour, enrichi de ses propres contributions, accompagnant les propositions du suivant, et la musique devient circulaire, on s’écoute, se regarde, le public entre dans le cercle qui s’élargit, et l’on voit dans cette émulation joyeuse comme une idée de ce que pourrait être la vie…
Physiquement, l’implication est de tous les instants, et les gars transpirent abondamment. Linz frappe sa contrebasse et remonte ses lunettes, Bates se dresse et joue debout pour marteler ses fûts, Lewis trépigne, fait deux pas en avant et trois en arrière, secoue la tête, pousse des grands « Aaaah ! », mais ça ne fait même pas peur car c’est là une forme de beauté convulsive, et quand le morceau est vraiment lancé tout s’apaise, on est passé de l’autre côté de la création, dans un éther soyeux dont on ne voudrait pas sortir, une musique verte et bleue scintillant par endroits de pétillements mordorés.
Lewis souffle de telle manière que l’air sort un peu sur les côtés, à la manière de Ben Webster, et cela aurait pour effet de faire voleter une mèche de ses cheveux si celle-ci n’était pas collée à sa joue par la sueur. Linz construit des phrases d’une grande limpidité, rapides, très belles en vérité. Bates joue des balais, fait tournoyer une mini cymbale dont il stoppe la vibration d’un doigt.
Je suis ailleurs.
Je suis en Amérique.
Jack Kerouac, Stokely Carmichael, Fat Kid Wednesdays… c’est eux l’Amérique.
Pour moi, le temps s’est arrêté.
Mais, dans la vraie vie l’heure a tourné : on est à Nantes, les musiciens ont joué pendant une heure et demie et les lumières s’allument, il faut partir.
Je sors de la boîte de jazz, histoire de reprendre un peu le cours de ma vie. Dehors l’air est saturé d’humidité. Je grimpe dans ma caisse et démarre. Au bout d’une trentaine de kilomètres, le voyant indiquant que le moteur est en surchauffe s’allumera, m’alarmant sur la capacité réelle de ma chignole à me rapatrier et m’infligeant du même coup un stress teinté de fatalisme : pourquoi chaque chose que j’entreprends doit-elle se transformer en odyssée ?
Je parvins malgré tout à mon logis à minuit et demie passé et, refermant ma portière, je levai le nez.
Dans le firmament, les étoiles scintillaient par milliers.
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8.11.10
FAT KID WEDNESDAYS...
MERCREDI PARISIEN
3 novembre
"La classe !", tel fut, en deux mots, l'excellent résumé de la soirée de retrouvailles lutéciennes du trio Fat Kid Wednesdays à l'Ermitage (le 3 novembre) par le percussionniste Pablo Cueco, spectateur assidu du trio de Minneapolis. Nicolas Oppenot, ancien travailleur des Allumés du Jazz et producteur du chanteur mahorais Baco (entre autres jolies casquettes) sur son blog "Sonic Food" en offre un autre, bien senti, avec une vidéo de qualité (dont "Monster Closet" extrait de Singles). Le Grand Swing du trio moteur du Clown Lounge (leur club à St Paul Minnesota) se retrouvera à Genève puis à Nantes (où notre ami Cattaneo fera le déplacement...) à suivre donc !
sur le site nato, rubrique "Artisans"
Photo extraite du site Sonic Food
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WORMHOLES AN 4
Les Voyageurs de l’Espace à l’Echangeur Pour cette 4e édition du Festival Wormholes, qui se tiendra du 12 au 14 novembre 2010 à l’Echangeur, en partenariat avec l’Observatoire de l’Espace du CNES (l’Agence spatiale française), le public est invité à découvrir une série de dialogues étonnants élaborés par la formation des Voyageurs de l’Espace. Ce groupe éphémère, composé d’une vingtaine de musiciens éclectiques, d’écrivains, de danseurs, de comédiens, de vidéastes et de scientifiques, revisitera l’imaginaire spatial à travers une série d’impromptus mêlant la musique à d’autres formes inspirées par l’Espace. Huit impromptus et quatre mouvements nourris de récits scientifiques, littéraires ou encore d’images d’archives spatiales souvent inédites, transporteront le public d’un espace à un autre. Programme : VENDREDI 12 NOVEMBRE 20h30 : 1er impromptu Eric Pessan (Auteur) et Didier Petit (violoncelliste) 20h50 : 2e impromptu Etienne Bultingaire (musicien du son), Annie Dissaux (vidéaste) Hervé Péjaudier (acteur) lit Vincent Ravalec Frédéric Le Junter (performeur sonore) et Michel Viso (vétérinaire spatial) 21h20 : 3e impromptu Frédéric Le Junter (performeur sonore) et Michel Viso (vétérinaire spatial) 21h40 : 4e impromptu Philippe Foch (percussionniste) sur un film de Melies (le voyage sur la lune 1902) SAMEDI 13 NOVEMBRE 20h30 : 1er impromptu Camel Zekri (guitariste) et Harouna Saneye (joueur de vièle) autour d’images spatiales 20h50 : 2e impromptu Etienne Bultingaire (musicien du son), Jean-Louis Fellous (océanographe spatial), Cyril Hernandez (percussionniste) et Andréa Sitter (danseuse) 21h20 : 3e impromptu Pierre Meunier (auteur) et Didier Petit (violoncelliste) 21h40 : 4e impromptu Das Kapital (Hasse Poulsen, Edward Perraud, Daniel Erdman) Sur un film Russe Révolution interplanétaire (1929) DIMANCHE 14 NOVEMBRE 15h30 : 1er mouvement L’Arrachement sur un texte de Enest Pepin autour d’images Spatiales 15h50 : 2e mouvement Dans l’Espace sur un texte de David Lespiau avec un film de Kitsou Dubois 16h20 : 3e mouvement L’Ailleurs sur un texte de Noëlle Revaz autour d’images Spatiales 16h40 : 4e mouvement Le Retour sur un texte de Alain Borer autour d’images Spatiales Avec Hélène Breschand (harpiste), Etienne Bultingaire (musicien du son), Philippe Foch (percussionniste), Sylvain Kassap (clarinettiste), Jean-François Pauvros (guitariste), Hervé Péjaudier (acteur), Lucia Recio (chanteuse), Camel Zekri (guitariste) et des images de Kitsou Dubois (chorégraphe). Information pratique L’Echangeur 59, avenue du Général de Gaulle 93170 Bagnolet Métro : Gallieni Tarifs 13/10/07 euros Vendredi 12 et samedi 13 novembre de 20h30 à 22h30 Dimanche 14 novembre de 15h30 à 17h30
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4.11.10
JAZZ SUR LE VIF
L'INVITATION DE XAVIER PREVOST
Xavier Prevost, monsieur Jazz à Radio France, y a pensé… ils ne sont pas nombreux. Ça fait chaud ! Comment peut-on avoir oublié un musicien de l’importance de Beb Guérin ? Ou plutôt pourquoi néglige-t-on (ou préfère-t-on négliger) le souvenir de musiciens qui, s’ils ne furent pas les inventeurs d’un style ou d’un type de figuration, contribuèrent en essentiels catalyseurs, dynamiteurs, au devenir réel de la musique. Là comme ailleurs, l’histoire véritable n’est pas celle de héros statufiés, mais bien de personnages littéralement engagés. Beb Guérin en est l’exemple fort, musicien essentiel au développement de la musique en France lors des décennies 60-70.
Un soir de 1979 à la salle des fêtes de Montreuil, le contrebassiste était resté sur scène, après le « spectacle » (un tant soit peu disons … malaisé (ou malaisant) ce jour-là), avec son instrument pour longuement jouer seul s’adressant aux spectateurs ne souhaitant pas partir (un très bel acte), en parlant de conscience, du sens de la musique, de ce qu’on croyait entendre, de ce qu’on pouvait faire. Ce que la petite organisation auto-appelée « monde du jazz », qui étouffe volontiers son plaisir dans les figures de style, n’aime plus guère.
François Méchali s’était produit lors de ces mêmes années (le 25 mai 1976*), au studio 105 de la Maison de la Radio, en trio de contrebasses avec Beb Guérin et Jean-François Jenny-Clark. Ce concert fut le modèle de ce qui devint le premier disque nato, soit un duo Méchali-Guérin (JF n’étant alors pas libre) intitulé Conversations et enregisté le 6 septembre 1980 à Chantenay-Villedieu, deux mois avant le suicide de Beb.
Pour les trente ans de nato, donc, Xavier Prevost dont le sens de l'attention n'est pas une légende, a choisi (dans ce studio 105) de rendre hommage à Beb Guérin, ou plutôt de solliciter un rappel en invitant, seul, son partenaire de Conversations, François Méchali. À l’issue de ce solo, toujours à l’invitation de Xavier Prevost, Bruno Chevillon s’est joint à Méchali pour une quinzaine de minutes d’improvisation libre, respectueuse et respectable. A l’issue de cet échange, Chevillon rappela l’influence considérable qu’exerça Méchali sur son désir de musique, soulignant par là même le rôle discrètement fondateur de l’ancien membre du Cohelmec pour la scène française. Pour la seconde (ou troisième) partie de la soirée, le directeur du Bureau du jazz de Radio France a tout aussi simplement, en jolie logique aérée, convié le trio de Tony Hymas avec Bruno Chevillon et Eric Echampard, donnant ainsi le champ nécessaire à une soirée finalement très complémentaire (histoire et actualité encore) de celles du Dunois en début de mois. Concert à multiples conjugaisons, aux plans variés, en belle lisibilité d’où surgit en rappel le plus naturellement du monde (là où ça passe, là où ça se passe) un « Blue Monk » intimement significatif.
Diffusion sur France Musique ces samedis 6 et 13 novembre à 23h dans le cadre de Le bleu, la nuit... puis en écoute pendant un mois sur le site de la chaîne. Ces concerts ont été filmés en vidéo par une équipe de Radio France et seront visibles sur Dailymotion via le site de France Musique à partir du lundi 8 novembre pour le solo-duo de contrebasse(s) et du lundi 15 novembre pour le trio. Détail du programme radiophoniqueici
* précision apportée par Xavier Prévost
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