
Lorsque l'on se remémore les propos de l'Empereur en connaissance de cause : "Le colonel Kadhafi s’est engagé dans un processus de réintégration dans la communauté internationale (...), nous avons besoin que la Libye, dans le cadre des relations interméditerranéennes, redevienne un pays avec lequel on puisse discuter",
Lorsque l'on sait de quelle façon fastueuse (la princesse saigne de ses frais), à l'automne 2007, Mouammar Kadhafi fut reçu à l'Elysée (confirmation par le Lybie de l’achat de 21 Airbus et d'un contrat pour l’achat à terme de réacteurs nucléaires Areva),
Lorsque l'on prend note que le 21 octobre 2010, le ministre de l'Industrie de la France s'est rendu en Lybie pour signer un accord de partenariat commercial (pas tout a fait complet car manquait l'achat de 14 avions de chasse Rafale pour satisfaire pleinement la France) ,
Lorsque l'on se rend compte que l'Empereur est un fervent représentant (de commerce) du tout nucléaire (mais qu'il ne descendrait probablement pas dans un réacteur pour filer un coup de main en cas de pépin),
Lorsque l'on connaît son rapport aux populations immigrées et ses propos directement racistes du type "l'homme africain pas assez entré dans l'Histoire" (discours de Dakar),
Lorsque l'on a vu, incroyable non concordance des temps, la France à l'oeuvre lors des révolutions Tunisiennes et Égyptiennes (livraison de matériel policier type gaz lacrymogènes en Tunisie pendant la révolution, vacances de Noël du premier ministre en Égypte, vacances business en Tunisie de la ministre des affaires tellement étrangères lors des événements, vacances de fin d'année toujours pour le conseiller de l'Empereur en Lybie, business en Arabie Saoudite avec le même premier ministre le jour même de la fuite de Moubarak...),
Lorsque l'on a entendu le discours impérial du 27 février avec très léger pseudo repentir en toc et simili soutien à posteriori des peuples en mal de démocratie, pour mieux insister sur les bonnes vieilles peurs : "sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes ", "flux migratoires incontrôlables" et le toujours très à la mode "terrorisme",
Peut-on faire semblant de penser, au moment où l'Empereur déclinant s'amuse dans les urnes avec le parti national fasciste, que cette soudaine "croisade" (pour reprendre les mots du ministre de l'intérieur de la France ou du premier ministre de la Russie - il est des logiques terrifiantes), opération hyper médiatisée contre un vieil ami au pays riche en pétrole, relèverait de quelque justice, de simple désir de justice sans arrière pensée ? Ou bien cela nous arrange-t-il car ne sachant pas comment effectivement aider une révolution aujourd'hui sans passer par les experts en confiscation de tout genre.
L'affaire des peuples est l'affaire des peuples, pas de leurs maîtres, et ce spécialement à un moment où une partie de ces peuples disent à leurs maîtres "Dégage !" pour d'autres visées que d'en avoir de nouveaux.

Photos extraites du même film
4 commentaires:
L'année avait pourtant bien commencé.
L'utilisation du mot croisade par Guéant et Poutine ne vas tout de même pas dans le même sens
Guéant emploi "Croisade" en se sentant le croisé et Poutine critique ces croisés, mais la référence est dramatiquement la même
"Cause libyenne, calculs français: cette guerre est un piège"
par Edwy Plenel sur Mediapart
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