Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

16.6.11

MAIS QUE FAISAIT STÉPHANE OLLIVIER AU CONCERT D'ÉMILIE LESBROS ?


Stéphane Ollivier est une figure familière des amis du jazz au sens large. Spécialiste des rapports Jazz et Cinéma (on se souvient de sa mémorable intervention à la Vidéothèque de Paris - aujourd'hui Forum des images), collaborateur ardent de Jazz Magazine dirigé par Philippe Carles, des Cahiers du Cinéma et des Inrockuptibles dans les années 90, il y était - dans le sillage de fameux aînés - en prise directe avec la création d'un temps fort de l'histoire du jazz en France dont l'épicentre se trouvait aux Instants Chavirés (il faudra revenir sur l'importance de cette période et son leg). S'élevant au grand air libertaire, il nous a en passant gratifié d'un beau texte sur de mystérieuses barricades (dédiées à Durruti) dont l'actualité récente nous a donné des nouvelles : elles tiennent bon.

Après avoir été, dans le siècle nouveau, discret dans l'équipe Jazzman dirigé par Alex Dutilh, il a rejoint la désaventure Jazz Magazine-Jazzman, la revue au rédacteur en chef - Franck Bergerot ex Jazzman, un passage éclair au dernier Jazz Magazine - en intéressante psychanalyse (sur le blog de la revue). Toujours en quête, Stéphane Ollivier a proposé sa sacrée plume à son chef pour un portrait de la chanteuse Emilie Lesbros, barde woman à la langue bien pendue, à la voix retentissante et aux idées fraîches, signataire d'un très beau premier album (Attraction terrestre DFragment), partenaire de Barre Phillips (avec qui elle joue en duo, trio ou dans l'ensemble EMIR).

Rien que de très normal jusqu'à présent dans une époque de soif de voix nouvelles. Mais voilà ! Le patron de notre camarade a non seulement refusé l'idée du portrait, mais aussi même la simple chronique d'Attraction Terrestre au motif que "ce n'était pas du jazz".

Voilà que ça recommence, Charlie Parker ne fût un temps pas du Jazz, Ornette Coleman non plus, Eric Dolphy, Miles Davis, Evan Parker etc. etc. La classe des experts, des papes et des gendarmes !

Et bien, notre Ollivier ne s'en trouva pas davantage bouleversé, bravant l'autorité du pontife ou de la gendarmerie de Brive la Gaillarde, il se pointa au concert solo d'Emilie Lesbros à l'Ermitage le 15 juin (anniversaire de la naissance d'Harry Langdon et Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées). Grand bien lui prit, ce fut superbe, sans masques et plein d'identités, de poésie en éclat, de paroles éclairs, de douceur jaillissante, de chant immédiat et évolutif (l'imminent réalisable), de chanson de geste, de délivrance, de sens de l'avenir au présent, de blues aussi (mais oui !).

La curiosité est de fait une désobeissance fortement salutaire.

Photo : Z. Ulma

Emilie Lesbros in actualités nato : disque ami
101 chanteuses de jazz et après.
Les barricades mystérieuses

À lire aussi les ouvrages exquis, destinés aux bambins (c'est nous !) et publiés chez Gallimard Jeunesse de Stéphane Ollivier avec les illustrateurs Rémi Courgeon (pour Django Reinhardt, Ella Fitzgerald, Louis Armstrong) et Charlotte Voake, (Piotr Ilyich Tchaïkovski), pas du jazz, mais super bat tout de même...

3 commentaires:

Hélène C. a dit…

Eh bien, dis-lui qu'il le publie chez nous son portrait !!! :-)

nato a dit…

Transmis !

Hélène C. a dit…

J'y crois pas, trop ! :-) Merci quand même !