Les départs soulignent les liens, est-ce là trop tard ou enfin ? C'est selon. Les liens, le concepteur du synthétiseur AMS, le découvreur des possibles musiques du Quart Monde et le fondateur du Free Form Improvisation Ensemble n'en manquent pas. Un terrain se découvre lorsque les eaux fertiles se retirent. Peter Zinovieff, Jon Hassell et Burton Greene nous ont quitté les 23, 26 et 27 juin de cet an 2021.
Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
29.6.21
27.6.21
FREDERIC RZEWSKI
24.6.21
QUEL RETOUR POUR LES JOURS ÉLECTRONIQUES ?
Sur le site du Palais, l'infernale méthode soustrayante bat son plein : Le "Retour des jours heureux" (du 15 mars 1944) y devient l'affirmation d'une sorte de ringardisme confiscateur et affreusement arrogant. Simple abrutissement ou ignorance volontaire, on repeint l'histoire, couleurs start up dégoûtamment ripolinée. Voilà que Jean-Michel Jarre et Cerrone (ressortir ce type à rendre cohérent l'exhibition de Mireille Mathieu par Sarkozy, difficile de faire plus attardé comme geste artistique) sont devenus "deux légendes vivantes qui ont inventé la musique électronique". On a bien lu ! Exit - entre mille - Johanna Magdalena Beyer, Pauline Oliveros, Eliane Radigue, Pierre Schaeffer, Pierre Henry, Lev Theremin, Louis et Bebe Barron, Luciano Berio, Delia Derbyshire, Daphne Oram, Otto Luening, Karlheinz Stockhausen, Morton Subotnick, Max Mathews, Gil Mellé, Bernard Parmegiani, Musica Elettronica Viva, les groupes Krautrock, les Silver Apples et même George Harrison avec son "Electronic Sound" (1969). La musique électronique (premières traces en 1876) est aussi ancienne que l'électricité. Honorer ces deux faiseurs d'exsudat sonore qui ont profité d'un moment de faiblesse de la fin du XXe siècle (1976, un siècle après) pour livrer leurs sucres artificiels, au moment où, ailleurs mais sous les mêmes ordres, on matraque, mutile, détruit le matériel de ceux qui dansent au son d'une véritable musique électronique qui cherche infiniment la vie dans les restes. Bourres et bourre-mou, deux mamelles pour redéfinir l’histoire. Vous allez voir qu’ils vont bientôt nous dire que c’est l’élection qui fait la démocratie.
22.6.21
LE JOURNAL LES ALLUMÉS DU JAZZ 41
À l'heure où l'on entend des "spécialistes" nous dire le plus sérieusement du monde que "le peuple français n'est plus adapté à la politique" (non ce n'est ni dans le catalogue La Redoute, ni dans le Chasseur Français, ni dans le Bon Coin à la rubrique "peuple accessoire en bon État"), il est bon de savoir que les tigres n'en ont rien à foutre de se faire enfourcher et qu'ils savent manifester clairvoyance et solidarité, jamais de substitution. Comme bien des animaux sensibles, ils apprécient la musique lorsqu'elle s'allume comme langage de peuples. Les producteurs indépendants (actuellement sur la liste des "à néantiser" de chasseurs de primes capables de tuer à coups de streams, de soporifiques et d'encagement) peuvent en être le porte-voix aussi résonnant que la parenthèse qui précède. Le numéro 41 du journal Les Allumés du Jazz est sorti, vous avez tout compris. Comment recevoir le journal Les Allumés du Jazz
21.6.21
CORRESPONDANCES P
17.6.21
FUGITIF CONCOMBRE MASQUÉ
Octave Mirbeau écrit Le Concombre fugitif en 1894 : " Ah ! Gredin ! Ah ! Misérable ! Et je vis sa main noueuse cherchant à étreindre quelque chose qui fuyait devant elle,quelque chose de long, de rond et de vert qui ressemblait, en effet, à un concombre, et qui,sautant à petits bonds, insaisissable et diabolique, disparut, soudain, derrière une touffe...".
En 1965, Nikita Mandryka invente l'essentiel (vous avez dit essentiel ?) philosophe Le Concombre masqué : " Voyons voyons que sais-je au sujet de ce que je ne sais pas ? ".
Et puis les masques
tombent et les urnes apparaissent. Octave Mirbeau a aussi écrit
l'indémodable (mais toujours pas assez lue ?) La grève des électeurs en 1888 et Nikita Mandryka nous a
quitté le 13 juin après plus d'un demi siècle de pertinence qui n'aura
pas réussi à changer le monde. "Ah bon ?... C'est ça, la vie ??..."
11.6.21
MARC TOMSIN
Durruti avait ouvert les portes... il le fallait. Année 90, fin de siècle, sans papiers, chômeurs... Une bande de musiciens, de musiciennes et bien sûr Violeta, Diego[1] et François, sens de toutes les sentes ... le studio et la rue font bon ménage. Spectateurs actifs, expectatifs acteurs : "Étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les Français" dit un tract de Frédéric Goldbronn et Jean-Louis Comolli. Beaucoup de rencontres... Parmi elles, Marc Tomsin, silhouette marquante, présence inaccoutumée, intrigante, tellement vive. Vive les correcteurs, vive le Chiapas ! Marc Tomsin, alors, c'est déjà toute une histoire. Comité Vietnam en 1967, Comités d’action lycéens et JAC (Jeunesse anarchiste communiste) en 1968 etc. La lecture de Raoul Vaneigem l'inspire. Amitié durable. Mille autres activités, incessantes, d'intelligence active. Barcelone, 1977, il rencontre Abel Paz, naissance d'une autre amitié. En 1985, avec Agnès Soyaux, il fonde les éditions Ludd : Les Vagabonds n’ont pas perdu le goût de la chose chantée de Carlos Semprun Maura, Journal d'un chien de Oskar Panizza, Thomas Munzer ou la Guerre des paysans de Maurice Pianzola, l’indispensable Grève des électeurs d’Octave Mirbeau ou encore, entre autres, Banalités de base de Raoul Vaneigem. La suite dans les idées. Ne jamais oublier les luddites combattant le travail mécanique il y a deux siècles (ou devrions-nous dire : depuis deux siècles ?). Marc Tomsin participe à la fondation du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) en janvier 1995. Poésie constante, arme véritable, imbattable. Se défendre et savoir lire. Partager. Marc Tomsin, regard d'oiseau, scrute tous les recoins du lointain en appréhendant l'immédiat, dégaine panachée, élégance avivée. On se rencontre de loin en loin, de loin en près, telle manifestation, tel salon du Livre Libertaire. Qui a rendu visite aux Mayas, Tseltal ouTzotzil de nos jours, nos beaux jours, l'aura aussi vu là-bas. Le 28 mai 2009, salut à Abel Paz qui vient de disparaître ; Violeta Ferrer dit "Le Pirate", Frédéric Goldbronn projette son film Diego et Marc Tomsin lit l'adieu de Valeria Giacomoni[2]. Ombre habile et généreuse. En 2007, il fonde une nouvelle maison d'Édition : Rue des Cascades. Aussi humaine que le film du même titre de Maurice Delbez. Guiomar Rovira, Métie Navajo, Sous Commandant Marcos, Georges Bataille, Georges Lapierre, Alèssi Dell'Umbria, et Abel Paz bien sûr. Des Livres de la jungle à La voix du Jaguar, incessants compléments. Ces derniers temps il résidait à Exarchia. Logique ! En Crête, le 8 juin dernier, Marc Tomsin soudain disparaît. Depuis Thésée, on ne croyait pas ça possible. Une vie de cascades pour nous autres.
Photographie 2010 : Libraire Espagnole
1.6.21
ROMAIN BOUTEILLE