Sur le site du Palais, l'infernale méthode soustrayante bat son plein : Le "Retour des jours heureux" (du 15 mars 1944) y devient l'affirmation d'une sorte de ringardisme confiscateur et affreusement arrogant. Simple abrutissement ou ignorance volontaire, on repeint l'histoire, couleurs start up dégoûtamment ripolinée. Voilà que Jean-Michel Jarre et Cerrone (ressortir ce type à rendre cohérent l'exhibition de Mireille Mathieu par Sarkozy, difficile de faire plus attardé comme geste artistique) sont devenus "deux légendes vivantes qui ont inventé la musique électronique". On a bien lu ! Exit - entre mille - Johanna Magdalena Beyer, Pauline Oliveros, Eliane Radigue, Pierre Schaeffer, Pierre Henry, Lev Theremin, Louis et Bebe Barron, Luciano Berio, Delia Derbyshire, Daphne Oram, Otto Luening, Karlheinz Stockhausen, Morton Subotnick, Max Mathews, Gil Mellé, Bernard Parmegiani, Musica Elettronica Viva, les groupes Krautrock, les Silver Apples et même George Harrison avec son "Electronic Sound" (1969). La musique électronique (premières traces en 1876) est aussi ancienne que l'électricité. Honorer ces deux faiseurs d'exsudat sonore qui ont profité d'un moment de faiblesse de la fin du XXe siècle (1976, un siècle après) pour livrer leurs sucres artificiels, au moment où, ailleurs mais sous les mêmes ordres, on matraque, mutile, détruit le matériel de ceux qui dansent au son d'une véritable musique électronique qui cherche infiniment la vie dans les restes. Bourres et bourre-mou, deux mamelles pour redéfinir l’histoire. Vous allez voir qu’ils vont bientôt nous dire que c’est l’élection qui fait la démocratie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire