1968, free jazz indeed et coïntéressés parfois interrompus. 1968 aussi, création de la maison de disque Black and Blue par Jean-Marie Monestier. Jean-Pierre Tahmazian est à ses côtés comme photographe avant de s'associer pleinement avec lui pour mener à bien une tâche consistant à ne pas reléguer dans l'oubli des figures d'un jazz dit classique (très endurant à Nice à l'époque) par un opulent catalogue. Codex annulaire à ne pas mettre à l'index, la bien nommée Black and Blue contient son lot de petites merveilles : récemment encore la parution de Nice Jazz 1978, enivrant trio de Mary Lou Williams avec Ronnie Boykins (alors bassiste de Sun Ra) et Jo Jones. JO JONES !
Milt Buckner, Guy Lafitte, Illinois Jacquet (mais qui écoute ce sublime ténor aujourd'hui ?), Arnett Cobb (mais qui écoute ...), Earl Hines, Slam Stewart, Wild Bill Davis, Stéphane Grappelli, Harold Ashby, Jay McShann (entendu parler de Charlie Parker ?) et même sans crainte d'écarts, un Romain Bouteille chantant parmi tant d'autres alliés à un entêté enracinement dans le blues : Koko Taylor, T. Bone Walker, Memphis Slim, Jimmy Rogers... Archie Shepp, figure incandescente du free jazz indeed 68, y a même apporté son blues.
Dans la valse des préjugés, les confins sont souvent bien ailleurs et l'ultime distinction rassemble.
Photographie : Jean-Pierre Tahmazian et sa photo de Paul Gonsalves
À lire : Disque ami : Mary Lou Williams, Nice Jazz 1978
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