Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
29.8.24
CATHERINE RIBEIRO + ALPES : "PAIX"
21.8.24
LA LUTTE PAS TRÈS CLASSE
PAR DAVID SNUG
Les temps que nous vivons, aussi absurdes que souffreteux, sont évidemment un sujet de pointe pour David Snug, épastrouillant commentateur par ses dessins et BD. Son opuscule La lutte pas très classe paru chez nada (éditeur fort recommandable) revient sur cette lutte des classes qui semble diablement gommée, oubliée même (pourtant fondatrice, disait-on il y a plus d'un siècle, pour parvenir à la véritable société sans classe). On y apprend par exemple, dessins à l'appui, que "Le socialisme sans lutte des classes, c'est le parti socialiste" ou bien que "Alexandre Marius Jacob sans lutte des classes, c'est Arsène Lupin" ou encore que "Les musiciens de rue sans lutte des classes, c'est les pianos dans les halls de gare" et bien d'autres qu'on se fera un plaisir de poursuivre pour se mettre à jour à la rentrée (de la lutte) des classes (c'est quand déjà ?).
18.8.24
SOUDAIN GENA ROWLANDS
On sera évidemment reconnaissant à José Ferrer (le Cyrano de Bergerac de Michael Gordon) d'avoir offert un premier rôle de cinéma à Gena Rowlands en 1958*, on le sera davantage encore à l'endroit de David Miller pour le très annonciateur Seuls sont les indomptés, scénarisé par Dalton Trumbo, où figurent Gena Rowlands, Kirk Douglas et Walter Matthau. David Miller, c'était le type qui avait réalisé le dernier film des Marx Brothers, ou proposé un rôle atypique à Doris Day pour l'(assez) hitchockien Midnight Lace, mais aussi le très beau Le Masque arraché avec Joan Crawford. Gena Rowlands, lorsqu'elle éclate doucement dans Seuls sont les indomptés, a déjà fait une apparition dans Shadows de John Cassavetes ou dans un épisode de la série Johnny Staccato (avec Cassavetes dans le rôle de ce drôle de détective privé). Ensuite, à double tour, elle fut la vague indomptable de toutes les humanités du cinéma torrentiel de John Cassavetes. Et bien plus encore, mais ça - on l'espère - tout le monde le ressent si fort.
* L'amour coûte cher (The High Cost of Loving)
9.8.24
QUESTION SUPER BANCO DU JEU DES 1000€
Question super banco du jeu des mille euros (France Inter) à Saint Marcel Lès Valence (Drôme) le 10 février 2016 :
Le présentateur : "Quelle terme désigne l'odeur caractéristique de la terre après la pluie ?"
La candidate: "... (soupir !)"
ding ! ding ! ding !
Le présentateur : "Odeur particulière que prend la terre après la pluie, on sent bien de quoi il s'agit. C'est un mot qui vient de deux mots grecs d'ailleurs. C'est un néologisme parce que ce terme a été créé en 1964 par deux chercheurs anglais !"
ding ! ding ! ding !
Le présentateur : "... et cela vient de deux
mots grecs je vous le disais. Le premier signifie Pierre et le deuxième Sang des dieux"
ding ! ding ! ding !
La candidate : "On va se faire tuer là"
dong ! ding dong !
Le candidat : "Avec l'éthymologie grecque, on va tenter quelque chose..."
Le présentateur : "Est-ce que vous vous êtes bien concertés déjà ?"
La candidate : "Non, mais j'ai déjà la première partie du mot."
Le présentateur : "Evelyne a la première partie. Est-ce que Sébastien a la deuxième ?"
Le candidat : "On va dire : lithothéosonose !"
... Chers auditeurs et auditrices (des disques nato), la réponse est dans l'album ci-dessus représenté.
Illustration de couverture : Matthias Lehmann
6.8.24
MAZEL
Enfin en 1969, année cinétique, il rejoint de justesse le journal de Spirou quand Charles Dupuis, après le départ de Delporte, cherche quelqu'un pour une série de cape et d'épée. Alors, avec le scénariste Raoul Cauvin, Mazel poursuit à haute énergie ce qu'il avait commencé avec Fleurdelys en inventant la série Câline et Calebasse qui deviendra plus tard Les Mousquetaires. Franquin dessine pour l'occasion Spirou s'agitant joyeusement avec un fleuret et disant : « Mazel ? Un pinceau vif comme une épée ! » Et c'est bien cette vivacité qui frappe, cette façon de rendre irrésistiblement vivant ses personnages à l'instar d'autres magiciens de la BD. Le minutieux soin documentaire des décors et des situations aussi impressionne comme l'articulation de la mise en scène/mise en page. Le dessin déborde le scénario, il va plus profondément. Le trait est magnifiquement souple. Et puis la véritable héroïne de la série est, plus encore que le gascon Calebasse ne payant pas heureusement de mine, la jument de trait Câline. Malheur à ceux qui se moquent stupidement de sa corpulence qu'elle écrase de son hennissement content « Hirâhirâhirâhirâ ». Câline est de toute beauté, de toute liberté ; elle piétine les codes imbéciles. Mazel dessinera encore d'autres séries Boulouloum et Guiliguili (Les jungles perdues) ou, en finale, Jessie Jane avec le scénariste (et cinéaste) Gérald Frydman. Mazel s'oriente alors vers la peinture. Vingt ans après... ce triste 20 juin 2024.
Calîne et Calebasse ont ajouté de l'imagination à l'imaginaire cape et d'épée au même titre qu'André Hunebelle ou Richard Lester, et c'est à ce titre autant que par ce trait vif décrit par Franquin (qui s'y connaissait en trait vif) qu'il serait parfaitement indélicat d'oublier Mazel. « Hirâhirâhirâhirâ ».
* Cité par Patrick Gaumer in Spirou n°4504
4.8.24
PEDRO SOLER
C'était peut-être grâce au dessin de Picasso ornant la pochette… le 33tours Riches heures du Flamenco semblait être un peu chez tout le monde. Ce devait être normal puisqu'il était sorti en 1963 chez Le Chant du Monde, la maison fondée en 1938 par Léon Moussinac. Une jolie introduction au Flamenco avec La Joselito, Jacinto Almaden, Pepe De La Matrona et le guitariste Pedro Soler. On retrouvait ce dernier dans la série Spécial instrumental de la même étiquette où chaque album était centré de façon pédagogique sur un instrument. S'y illustraient Steve Lacy (le saxophone soprano), François Tusques (le piano préparé), Kent Carter (la contrebasse), Steve Waring (le banjo), Atahualpa Yupanqui (la guitare des Andes) et même John Wright pour la très mésestimée guimbarde. Tout nous disait : "Attention, il y a beaucoup de musiques et il va y avoir beaucoup de musiques" et "Le Flamenco n'est pas une mince affaire". Pedro Soler était un bon guide, ses disques solo donnaient les clés nous permettant de nous immerger ensuite dans la plus vive assemblée flamenca. Il figurait aussi aux côtés de Germaine Montero dans Présence de Lorca (toujours au Chant du Monde) ou, rencontre marquante, de Maria Casarès pour les poèmes d’Antonio Machado. La guerre d'Espagne avait repoussé beaucoup d'Espagnols dans le sud de la France et Toulouse, capitale d’exil, avait ses bouts d'Andalousie. Jacinto Almadén, Pepe de Badajóz pour précepteurs.
Et puis les chants du monde se sont fait entendre au-delà des ponts et les camarades de Pedro Soler se nommaient désormais Beñat Achiary, Michel Doneda, Ravi Prasad, Renaud Garcia-Fons, Kudsi Erguner, Bernard Lubat, Dominique Regef, Philippe Mouratoglouou Ramon Lopez, Raúl Barboza, Georges Kazazian ou son fils le violoncelliste Gaspar Claus. Après le 3 août 2024, on les écoutera autrement.