C'était peut-être grâce au dessin de Picasso ornant la pochette… le 33tours Riches heures du Flamenco semblait être un peu chez tout le monde. Ce devait être normal puisqu'il était sorti en 1963 chez Le Chant du Monde, la maison fondée en 1938 par Léon Moussinac. Une jolie introduction au Flamenco avec La Joselito, Jacinto Almaden, Pepe De La Matrona et le guitariste Pedro Soler. On retrouvait ce dernier dans la série Spécial instrumental de la même étiquette où chaque album était centré de façon pédagogique sur un instrument. S'y illustraient Steve Lacy (le saxophone soprano), François Tusques (le piano préparé), Kent Carter (la contrebasse), Steve Waring (le banjo), Atahualpa Yupanqui (la guitare des Andes) et même John Wright pour la très mésestimée guimbarde. Tout nous disait : "Attention, il y a beaucoup de musiques et il va y avoir beaucoup de musiques" et "Le Flamenco n'est pas une mince affaire". Pedro Soler était un bon guide, ses disques solo donnaient les clés nous permettant de nous immerger ensuite dans la plus vive assemblée flamenca. Il figurait aussi aux côtés de Germaine Montero dans Présence de Lorca (toujours au Chant du Monde) ou, rencontre marquante, de Maria Casarès pour les poèmes d’Antonio Machado. La guerre d'Espagne avait repoussé beaucoup d'Espagnols dans le sud de la France et Toulouse, capitale d’exil, avait ses bouts d'Andalousie. Jacinto Almadén, Pepe de Badajóz pour précepteurs.
Et puis les chants du monde se sont fait entendre au-delà des ponts et les camarades de Pedro Soler se nommaient désormais Beñat Achiary, Michel Doneda, Ravi Prasad, Renaud Garcia-Fons, Kudsi Erguner, Bernard Lubat, Dominique Regef, Philippe Mouratoglouou Ramon Lopez, Raúl Barboza, Georges Kazazian ou son fils le violoncelliste Gaspar Claus. Après le 3 août 2024, on les écoutera autrement.
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