Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
3.6.20
LE VIRUS DE LA HONTE
Le 25 mai Minneapolis : quatre policiers tuent, de sang froid, George Floyd après une arrestation due à une pécadille. Le meurtre est filmé.
Le 26 mai, Assemblée Nationale à Paris, le député Eric Ciotti soutenu par 29 députés, propose une proposition de loi pour empêcher la diffusion d’images de policiers. Le monde entier a déjà les yeux tournés vers Minneapolis - le film du meurtre est un témoignage accablant - où s'est déroulé un drame maintes fois répété là-bas comme ici. Les poseurs de lois ont parfois moins d'hésitation que les poseurs de bombes.
Le 2 juin alors que, depuis une semaine, l'Amérique s'embrase après tant de drames identiques répétés, la classe politique française reste silencieuse, seul le ministre de l'intérieur Christophe Castaner déclare avec un soufflant aplomb qu'en France la police "protège dans ce pays les femmes et les hommes de tout y compris du racisme" et le lendemain il ajoute sans blaguer (c'est en tout cas l'impression que ça donne) "S’il y a fautes, elles doivent être sanctionnées et elles sont sanctionnées." Ignorant sans doute des cas de Mohamed Gabsi, Steve Maia Caniço, Bouna Traoré, Cédric Chouviat, Camara Gaye, Zineb Redouane, Rémi Fraisse, Malik Oussekine, Liu Shaoyao, Zyed Benna, Adama Traoré ou des violences policières - souvent filmées - réprimant le mouvement des Gilets Jaunes entre multiples saisissements.
Pendant ce temps, un grand nombre de médias a micros et caméras perchés devant cet événement extraordinaire : la réouverture des terrasses de cafés avec reportage en direct, décrivant cette libération (le surveillant général a autorisé une petite récré à condition de consommer tout et n'importe quoi) accompagnée d'un ton grave pour des interviews d'une importance capitale : "Alors qu'est-ce que vous buvez ?", "À cette table les gens boivent même le champagne pour fêter l'événement".
Une certitude : le virus de la honte ne tue pas.
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