Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

25.1.22

4 FORTS DISQUES

Que de beaux et fort compacts disques, pleins de vie face à la beauté, sans fatalités face aux impossibles. 

Deux de "Ça" même. 

"Ça" est sources et fontaines d'entente accomplie avec le duo Dominique Fonfrède-Françoise Toullec ; jeux de mots et désirs indociles, puzzle de questions chavirées, farandole de réponses par deux êtres vigoureusement reliées. (Grrr). 

L'autre "Ça" impressionne de matières suspendues jusqu'à trouver le grand air. Bruno Tocanne et Didier Frébœuf, duo d'irréfutable relation.  Le vacarme n'empêche pas Ça qui est merveilleux. (IMR).

Autre duo de situation(s) : Ivan Cunningham et Simon Petrick au légendaire Kitty Cat Club de Minneapolis le 23 février 2020 (avant la grande brèche). Importance capitale de la couleur dans la douceur féconde de l'éloquence : quête de définitions neuves. (Eyemyth).

 Et puis un grand acte libre splendidement documenté avec la plus belle des réponses, la plus définitivement singulière : "No questions no answers", par A pride of lions, quintet réunissant Joe McPhee, Daunik Lazro, Joshua Abrams, Guillaume Séguron et Chad Taylor. Le bouillonnement fertile vient de loin. (RogueArt).


• Dominique Fonfrède-Françoise Toullec : Ça qui est merveilleux (Grrr)
• Bruno Tocanne et Didier Frébœuf : Ça n'empêche pas le vacarme (IMR)
• Ivan Cunningham et Simon Petrick: Live at the Kitty Cat Club 02 23 20 (Eyemyth)
• A pride of lions : No Questions No Answers (RogueArt)

Disponibles aux Allumés du Jazz et chez vos disquaires préférés. Live at the Kitty Cat Club 02 23 20  est uniquement disponible sur bandcamp

 

21.1.22

L'HEURE D'AYLER RECORDS


La musique non conforme apprécie d'être en forme. La maison de disques Ayler Records est en pleine forme et publie tour à tour des albums qui crissent de nouveaux marqueurs précis d'époque. 
 
Chez les bons disquaires : 
• Joëlle Léandre : At Souillac en Jazz
• Golden Retrieval : Départementale 985
• Charles/Jauniaux/Mariage : L'amour
• Dennis González Ataraxia Trio+2 : Nights Enter.

19.1.22

LA SORTIE DE FRED VAN HOVE













Il y avait peut-être une intuition chantenaysienne, une intuition collective, du moins c'est ce que les souvenirs soufflés, échancrés, recollés, recoupés, modestement, dévoilent au fil du temps. Fred Van Hove a beaucoup joué à Chantenay, avec Maarten Altena, Maud Sauer, Lol Coxhill, Christine Jeffrey, Gérard Siracusa, Michel Doneda, Annick Nozati, Joëlle Léandre, la Chantenaysienne et d'autres... 

On l'aimait beaucoup Fred, parce qu'il était un pianiste hors norme, même à l'intérieur du champ de la free music, qu'il avait inventé quelque chose à lui dans un autre espace que celui d'une descendance taylorienne, qu'il était un des artisans fondateurs de cette bouillante free music, partie de l'insensé trio Brötzmann-Van Hove-Bennink (un des trios majeurs de l'histoire de la musique*), qu'il avait donné l'endroit d'Anvers avec le WIM et inventé, par un sens de la cohésion astucieuse, du discernement hétérodoxe, des orchestres comme MLA avec les trombonistes Paul Rutherford, Radu Malfatti et le trompettiste Marc Charig, MLDD4 avec le batteur Günter Sommer, le violoniste Phil Wachsmann et Marc Charig, que chacun de ses brasillants duos improvisés avec Evan Parker, Anthony Braxton, Michel Portal, André Goudbeek, Johannes Bauer, Steve Lacy, Albert Mangelsdorff, Étienne Brunet, ajoutait à la lumière, parce que plus encore peut-être, il était un ambassadeur de l'intelligence et de la gentillesse.

Avec nous, il a participé au Cou$cou$ de Lol Coxhill, à Alternate Cake et a réalisé les albums KKWTT (Pour quintette à cuivres et piano improvisé) et UIT en duo avec Annick Nozati. Le titre UIT n'était pas vraiment un de ces mystérieux acronymes qu'il affectionnait, mais simplement trois lettres signifiant "sortie" sur les autoroutes flamandes, qui l'amusaient beaucoup. Ce musicien qui trouvait tant d'entrées vient de prendre la sortie. Définitivement. Et ce qui a été écrit à l'imparfait dans ce texte ému devra être lu au présent.

* Quelques autres exemples : Ellington-Mingus-Roach, Jimi Hendrix Experience, Rollins-Petitford-Roach, Szigeti-Bartók-Goodman, Tony Williams Lifetine, Parker-Guy-Lytton, Giuffre-Bley-Swallow, Ayler-Peacock-Murray, Motörhead, Hüsker Dü...




15.1.22

AU (REVOIR) BLACK DOG





Photographie Guy Le Querrec, peintures David Pittman (2008)

En L'an 2000 (nouveau tournant d'un autre siècle 16 ans après 1984 donc), Michel Portal de passage remarqué dans les Twin Cities de Minneapolis et Saint Paul (Minnesota) dédie une composition à un endroit qu'il trouve fort inspirant "Au Black Dog", il y rencontre même George Clinton. 

Ce soir, 15 janvier 2022, on n'y fêtera pas le baptême de Molière, mais en triste gaité, la fermeture définitive de ce lieu qui constitua pour beaucoup, un endroit d'inspiration, d'échanges, de réciprocité, de conversations, de fréquences, de surprises pas parties et autres contreparties de destinées libres. L'art du devenir.

Les murs du Black Dog en auront vu et entendu de toutes les couleurs les plus avisées, portés tant de lumières à partir de leurs angles, affranchir tant de lueurs opaques et accordés tant de mouvements, de danses ou d'expressivités musicales et picturales, politiques aussi. L'expérience de tous les avenirs sur les lieux du campement de Little Crow. 

Quelle cruauté d'un monde malade peut prévaloir quant à la fermeture d'un tel endroit, quel virus d'un monde étouffant dans sa virtualité ? Le Black Dog fêta ses 20 ans en 2019 à la veille de la grande secousse qui lui fit rendre l'âme ce soir.

Dans ce blog, à la rubrique Black Dog, une centaine de compte rendus de soirées, de journées plus étonnantes les unes que les autres, ce sera bien peu.

Merci au Remke trio, Sara, Andy et Stacy et à l'ensemble des blackdoggers de 1999 à ce jour comme à la foule des participants à tous les titres d'une aventure aussi belle qui ne pourra dès ce soir qu'affirmer son empreinte grandissante, son inspiration. 


14.1.22

RONNIE SPECTOR

Doo-Wop est triste. Doo-Wop ne sait plus à quelle danse se vouer. Veronica Bennett, darling sister, est partie. Devenue Ronnie, elle créa les Ronnettes. Après les années Colpix, la rencontre du producteur Phil Spector apportera le succès. "Be my baby" "Walking in the Rain". Et l'enfer... Alors, en 1972, elle fit le mur, avec l'aide de sa mère, du Wall of Sound ; pieds nus, laissant tout derrière de son épouvantable existence de couple. Dans ses autres vies, Ronnie tenta de meilleurs diables, inspira George Harrison ou John Lennon, chanta dans "Earth Blues" (Rainbow Bridge) de Jimi Hendrix rencontré en 1964. Elle aimait chanter avec lui amicalement lorsqu'il était aux guitaristes anonymes... Les tortures du producteur cinglé avait amené Ronnie aux alcooliques du même nom. Elle sut revivre en invitant Patti Smith, Keith Richard, Joey Ramone, Narada Michael Walden ou avec son English Heart final (produit par Scott Jacoby) qui contrairement à ce que prétendut une certaine critique ne fut pas enregistré trop tard. Ronnie Spector, exquise chanteuse d'amour, est définitivement partie.

13.1.22

SOUVENIR, SOUVENIR

Mémorable pièce de l'album Fallen Chrome : "Petit souvenir" a été joué le 12 janvier 2022 à la Dynamo de Pantin lors d'un concert de Jac Berrocal & Riverdog qui demeurera pour tant un grand souvenir. 
 
Un grand merci à Xavier, Hamid, Eric, Thomas, Zoé, toute l'équipe de la Dynamo, Jean-Charles, Anatole


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Photo : Margaux Rodrigues (de gauche à droite Jac Berrocal, Léo Remke-Rochard, Jack Dzik)