Le météorologie musicale a ses résumés, voyons celui ci : dans la seconde partie des années 70, nous nous trouvions en une sorte de... disons... blindfold test ... dans l’interstice entre la vague 68 et la digue donda dondaine des années 80. En écho discographique, le jazz en France, où perduraient toutes sortes d’expériences, fut marquée par une floraison de nouvelles étiquettes dans un champ ouvert précédemment par Futura ou Palm (outre Rhin : ECM). On citera par exemple les caractéristiques Owl, Jms et Musica. Musica était à Bordeaux par son créateur et producteur : Alain Boucanus. Les disques Musica firent leur apparition a un rythme effréné à partir de 1975, musiciens de plusieurs générations s’y côtoyaient : Bernard Lubat, Martial Solal, Jacques Thollot, Hamiet Bluiett, Jimmy Rowles, Al Haig, Archie Shepp, Philippe Petit, Chris McGregor, Georges Locatelli. Mais c’est sans doute le jeune guitariste Christian Escoudé - tendance bop manouche qui ne se refuse rien - que Musica contribuera à exposer le plus largement avec quatre disques clés : Réunion du Christian Escoudé Quintet (avec jean Querlier, Frank Abel, Alby Cullaz, Joe Benoti - décembre 1975), Les 4 Éléments du duo Jean-Charles Capon- Christian Escoudé (mai 1976), Libra du duo Michel Graillier-Christian Escoudé (juillet 1976), Gitane du duo Charlie Haden & Christian Escoudé (septembre 1978 - à noter que ce duo est sorti sous nouvelle étiquette éphémère de Boucanus : All Life et que la couverture mettait très inélégamment Charlie Haden en avant - Le Liberation Photo Orchestra n’était pas encore passé par là). Quatre points cardinaux, indications des directions que le guitariste empruntera avec succès. À cette époque, en l’entend avec Didier Levallet (il fait partie de Confluence), il joue en quartet avec Bernard Lubat (il y a un disque en Pologne), avec Steve Potts, Michel Portal puis John Lewis, Shelly Manne, Stan Getz, John McLaughlin etc. etc. etc. etc. jusqu’à Ancrage du Christian Escoudé Unit Five avec André Villéger, Ludivine Issambourg, Emmanuel Bex, Simon Goubert (Label Ouest - 2024). Cette fois-ci le terme de « dernier disque » ne sera, tristement depuis le 13 mai de cette année 2024, pas employé par erreur.
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