Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

20.4.12

ALAN HACKER : LA MUSIQUE PARTIE


Alan Hacker n'est plus.

On pourrait parler de cette superbe et unique façon de jouer la clarinette, de son travail de restauration sur Mozart (Concerto et Quintette), sur sa compréhension d'Anton Stadler, de l'ensemble Matrix et tout ce qu'il nous a donné (Tony Coe et Tony Hymas en firent partie), de Bernard Hermann, de la fondation de The Music Party, de sa direction d'orchestre basée sur d'autres critères que ceux de l'idée de chef, de son interprétation de Stockhausen, Cage, Schuman, Schubert, Debussy ou Philippe Grange, des Pierrot Players et leurs liens avec Peter Maxwell Davies ou Harrison Birtwistle, de son travail à l'Université de York, de son charisme, on pourrait dire aussi tout ce qu'il apporta à Chantenay et à Dunois avec Tony Coe qui nous le présenta, avec Robert Cornford, avec Steve Beresford pour d'autres projets (Avril Brisé, Dancing the Line), avec The Music Party, l'Amati Ensemble, Tony Hymas, Christine Jeffrey, Violeta Ferrer, Michel Doneda, Beñat Achiary, Joëlle Léandre, Louis Sclavis ou Chris Laurence, se rappeler de cette incroyable soirée du grand orchestre de Lol Coxhill entrecoupée de pièces de Mozart, Stravinsky ou Stockhausen par le trio de clarinettes Hacker- Coe - Kassap, des Tableaux Phoniques de Satie, du duo avec Karen Evans, de son goût pour l'improvisation et ce qu'elle pouvait signifier, de ses choix d'aventures, de sa recherche sur les origines, de cette interprétation si sensible dans Oyaté d'Hymas, de Vienne, de York, des Gamelans, de mille autres choses. Mais ce sont cette bouleversante humanité, cette manière de dire que la musique pouvait tant contre l'horreur, ses encouragements constants, ses rires, cette capacité à rassembler, accueillir sans cesse, à libérer les curiosités, cette passion des rencontres, cette écoute complète et si généreuse, qui saisissent à l'annonce de cette injuste nouvelle. Nous sommes nombreux a avoir eu nos vies touchées par l'amitié d'Alan Hacker, à recevoir ses enseignements fertiles.

Photo : Caroline Forbes (Enregistrement de la Gran Partita de Mozart)

3 commentaires:

jjbirge a dit…

C'est triste et pompant de recevoir toujours de mauvaises nouvelles. En vieillissant, évidemment ça ne s'arrange pas.

Il faudrait de temps en temps que l'on nous apprenne la naissance d'un grand musicien !

Ivan Ravan a dit…

Je me souviens d'un concert à l'étang de Chantenay avec Alan, une chanteuse (Annick Nozati, peut-être) et un oiseau qui avait décidé de leur donner la réplique.

J'espère que là où est Alan, il y a aussi des oiseaux.

prospettive musicali a dit…

If that concert is the same that I remember, the singer was Christine Jeffrey.
Their duo was formed on the spot and called The Replacing Orchestra, because they replaced the Amati Ensemble, which for some reason didn't arrive.
Just a few minutes ago I looked for my recording of that concert because I wanted to listen to it once again but I just found the cassette box with another cassette inside (and the box for that other cassette seems to no longer exist, whatever it contained).
Anyway, from what I read on the cassette sheet, I can tell you that that ponde was in a park called La Martiniere and the day was Saturday 29th August 1987: 23 enchanted minutes, whose (only?) documentation is lost too.
I also found the recording of a long interview I did to Alan Hacker for "Musiche" magazine, on March 2nd, 1988, in the quiet dining room of a hotel after a concert that he conducted in Bologna: Ferdinando Paër's "Messa a quattro voci" interposed with excerpts from Rossini's "Tantum Ergo" and Cherubini's "Lauda Sion" and "Ave Maria".
That reminded me of another wonderful concert conducted by Alan Hacker: my cassette says "Eglise da Chantenay, mercredi 16 août 1987: 'Surprise italienne', actualisation et adaptation pour l'Eglise de Chantenay des concerts organisés par Gabrieli pou la cathédrale de Venise avec The Music Party".
I never found out if Gabrieli was Giovanni or his uncle Andrea but what's important is that, in Hacker's version, Gabrieli's music was interposed by "interferences" by Steve Beresford, Yves Robert, Tony Coe, Beñat Achiary, Joëlle Léandre, Louis Sclavis.
Alessandro Achilli