"L’imagination n’est pas un état ; c’est l’existence humaine toute entière".
William Blake
William Blake


Souvenir non sans rapport : Au festival les Temps Modernes d'Allonnes (Sarthe) en 1992, le poète shawnee Barney Bush et le grand batteur de free jazz afro américain Sunny Murray, par hasard à la même table et tous les deux ayant grandi dans cette terre de déportation qu'est l' Oklahoma évoquaient de façon intarissable et avec beaucoup de joie des tas de connaissances communes de leurs parents et grands parents.
La rythmique de Longbow et Fraser gronde et la guitare de Stonefish se fraie un passage sans réserve, accents fluides, souples accueillant l'inoubliable Nobody (dans Dead Man de Jim Jarmusch) et son chant granuleux fruit d'une consciencieuse exploration, d'une ténébreuse clairvoyance capable de virer jusqu'à l'arc en ciel.
"We gotta make the change, make it now"
Le chanteur cayuga dédie "Mister Coyote" au Beatle le plus cinéphile en rappelant un épisode du montage de Pow Wow Highway de Jonathan Wacks (où d'autres grands acteurs indiens allaient être révélés : Graham Greene, Wes Studi, John Trudell y faisait aussi ses débuts à l'écran), film important dans la représentation cinématographique du native american. Alors que Wacks par peur, voulait couper une scène où Farmer montrait son postérieur, l'auteur de "Something" qui était producteur du fim, trancha positivement par un grand sourire. "C'est grâce à George Harrison que vous avez vu mes fesses !".
La pianiste Alexandra Buffalo Head (du groupe Bluedog) est invitée pendant le premier set qui se conclue par un étonnant "Bang Bang (my baby shot me down)", le thème de Sonny & Cher, plein de mélancolie. Beaucoup d'invitations, d'amitiés et d'échanges dans cette soirée où conscience historique et sociale sont autant de gages. L'orchestre contribue à quelque chose d'important, quelque chose qui prolonge d'autres actions des acteurs en présence pour que la parole indienne puisse s'affirmer dans le désert d'ignorance. Jouer, simplement jouer... contre la séparation.

2 commentaires:
Dead Man est le grand film de Jarmusch. Le plus grand rôle de Johnny Depp aussi.
bojour
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