L'image est calée à droite sans hasard.
Petit retour et commentaires sur une déclaration du ministre de la Police
le 19 novembre à St Nazaire, soit deux jours après la manifestation géante anti-aéroport à Notre-Dame-des-Landes
Le texte :
"Il n'y a pas de place pour la violence, pour la confusion, je ne confonds pas d'ailleurs ceux qui peuvent manifester au nom euh, euh d'une certaine idée de ce qu'est pour eux l'avenir de la société : euh un monde sans aréoport, euh sans exploitation euh, sans énergie euh nucléaire euh, certains le défendent ! Ce n'est pas notre conception. Il y a là euh une mouvance euh ... anarcho-autonomiste avec d'ailleurs beaucoup d'étrangers qui viennent, qu'on retrouve sur un certain nombre d'autres manifestations, toujours les mêmes ! Et donc là aussi euh, je le dis clairement euh l'État euh sera très
déterminé. Et nous ne laisserons pas impressionner par des groupes qui
n'ont rien à voir avec l'idée qu'on puisse se faire euh de la liberté de
manifester et d'émettre une opinion"
Cette déclaration précède celle du vendredi 23 novembre où le même "garant de la sureté de l'État" parlait à propos de la résistance à Notre-Dame-des-Landes de "kyste", vocable également utilisé dans les années 30 par les antisémites pour désigner les juifs.
Commentaires :
Il n'y a pas de place pour la violence
Il est un principe simple à Notre-Dame-des-Landes : bâtir, non des constructions inhumaines, mais des ouvrages réellement fraternels et lorsque ceux-ci sont détruits par les ordres de ceux qui au nom du progrès sont toujours prêts à confisquer la terre des autres (mais ne céderaient jamais leurs propres biens), le principe reste simple : rebâtir. C'est ce qui est défendu.
Les forces de ces ordres, suréquipées, surarmées (merci au contribuable), n'ont eu de cesse de se rendre sur le site de la ZAD (Zone à défendre) pour casser ce qui avait été construit, saccager des plantations, couper les arbres, démolir les maisons, gazer les opposants souvent à tirs tendus (photo ci-dessus), leur tirer dessus à coup de flash ball, balancer copieusement des grenades assourdissantes (qui selon la législation ne devraient être utilisées qu'en cas de danger ultime) à qui mieux mieux et faire un impressionnant nombre de blessés (cf courrier d'un médecin généraliste au Préfet et nombreux témoignages). "Je ne confonds pas d'ailleurs ceux qui, pour des convictions, s'opposent
à ce type de projet, y compris dans la majorité, avec des casseurs", a-déclaré le 25 novembre notre ministre de la casse. Car la casse est bien son fait, sa spécialité affichée : la casse de ceux qui esquissent quelques pas pour montrer un avenir possible hors de la destruction du clan des "nous" en classe affaire, la casse du vieux mot "socialiste", la casse à hauts risques qui consiste à stimuler régulièrement les 6 421 773 électeurs de Marine Le Pen pour assurer les transitions tranquilles : de Sarkozy à Strauss Kahn et de Strauss Kahn à Hollande. Le beau peuple de Notre-Dame-des-Landes, lui, expérimente en réalité ; c'est la vie !
la confusion
Exemple de confusion entretenue : proposition samedi soir 24 novembre de bien tardive ouverture de dialogue qui "permettrait de mettre tous les dossiers sur la table" ponctuée par la porte parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, précisant qu’il ne s’agissait «aucunement de revenir sur le projet d’aéroport». C'est le "droit de manifester à condition que ça ne se voit pas" de Sarkozy-Hollande, le trop connu "cause toujours tant que ça ne gêne pas nos plans".
un monde sans aréoport
Un arrêt aux porcs serait effectivement, dans ce cadre bien mieux venu qu'un aéroport.
sans exploitation euh, sans énergie euh nucléaire euh, certains le défendent !
Qui pourrait trouver à redire à un monde sans "exploitation" ? Mais il
est compréhensible que ça ne fasse pas l'affaire des exploiteurs de la classe affaire méprisant les autres vivants, alertés. Mépris très comparable à celui de Michel Debré, ministre de la défense, qui en 1971 parlait des paysans du Larzac comme vivant de façon "moyenâgeuse".
Ce n'est pas notre conception
Et le "nous" devint scie. Le revoilà cet étrange "nous" et son accusatrice désignation. Le "nous" des (n)antis moyen-âge sans doute. Quant à la conception, elle avance ou elle recule... comment veux-tu... comment veux-tu qu'elle immacule.
Il y a là euh une mouvance euh ... anarcho-autonomiste
Un petit stage chez Michèle Alliot-Marie, experte en vocabulaire à des fins terrorisantes (Ultra gauche, autonomes etc.) pour parfaire les connaissances en intox serait nécessaire. À moins qu'il ne s'agisse d'une mauvaise traduction de l'anglais ou d'une confusion (Il n'y a pas de place pour la confusion) de retour de Corse, on notera un meilleur entraînement au rayon bidonnade chez le premier ministre qui s'adressait ainsi le 27 novembre : "J'ai dit aux dirigeants du parti (EELV) qu'ils devaient choisir. Il est
impensable qu'ils s'associent à des anarcho-autonomes qui font de la
casse à chaque sommet international". Restons entre gens du même monde, au sommet n'est-ce pas, les "nous" de la classe affaire.
Si les gendarmes responsables de blessures graves ne risquent évidemment aucune condamnation, les dernières comparutions immédiates ont vu de façon scandaleuse des peines affligées à un agriculteur, un boulanger et un jardinier, soit le nec plus ultra du terrorisme international. Dans l'éditorial du 28 novembre de Témoignage Chrétien, Jérôme Anciberro écrit : "Quand un ministre de l’Intérieur socialiste évoque le spectre de
« l’ultra-gauche » devant des cabanes perchées dans les arbres et
quelques potagers collectifs, il est temps, sans doute, de se poser de
sérieuses questions.
" Il est certes grand temps.
avec d'ailleurs beaucoup d'étrangers
Et revoilà nos pro-européens désireux de décupler le transit international, qui fustigent les étrangers. La vieille ficelle employée aussi bien par Laval, le plombier Marcellin ou l'ex empereur Napoleon IV et son ultra Alliot-Marie, a tout de même des allures usées. Notre premier policier, si méfiant des étrangers, né à Barcelone, l'était lui-même avant d'avoir 20 ans en 1982, année de sa naturalisation. "Les étrangers sont juste les amis que vous ne connaissez pas encore" disait Margaret Lee Runbeck. L'ex-étranger ministre d'un président au nom de nation étrangère ignore tout de la fraternité et de l'affection, mots absents de son dictionnaire. Un stage à l'étranger lui ferait tous les biens.
toujours les mêmes !
Vinci, Bouygues, Eiffage, PS, UMP etc. en effet toujours les mêmes...
Et donc là aussi euh, je le dis clairement euh l'État euh sera très
déterminé. Et nous ne laisserons pas impressionner par des groupes qui
n'ont rien à voir avec l'idée qu'on puisse se faire euh de la liberté de
manifester et d'émettre une opinion"
Et donc là aussi, disons le clairement, nous connaissons la détermination de l'État à essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Nous ne nous laisserons pas impressionner par des groupes comme Vinci qui
n'ont rien à voir avec l'idée qu'on peut se faire de la liberté de créer.
Photo 2 : détail d'une image de Fabrice Elsner (20 minutes) Notre-Dame-des-Landes le 23 novembre 2012
Merci à Céline X
Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
30.11.12
27.11.12
À NOTRE-DAME-DES-LANDES :
BATAILLE POUR LA VIE
La fameuse phrase d'Emma Goldman ( "Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution ") prend, ce samedi 24 novembre, toute sa saveur lorsqu'un fort groupe d'opposants à la construction de l'inutile et nuisible aéroport sur la commune de Notre-Dame-des-Landes et environs, improvise ce que l'un me dit être une ridée et l'autre une gavotte. En attendant d'approfondir ma connaissance des danses bretonnes (nous sommes en Bretagne malgré le décret du 30 juin 1941), ce qui emporte, c'est cet incroyable engouement, cette montée d'éveil communicatif qui arrache et constitue la faramineuse antidote au bleu vide, déprimant, hagard et brutal : "Et dans trois ans, les oiseaux n'décolleront pas ...". Les gendarmes n'y comprennent rien, les voilà bien perturbés, eux dont les pitoyables instruments sont matraques, flashball, lacrymogènes, carapaces et grenades assourdissantes utilisées à foison. Avant cette danse, une femme a chanté "Gloire au 17ème", chanson relatant la mutinerie d'un régiment ayant refusé en 1907 de réprimer la révolte des vignerons du Languedoc. Invitation claire ! Et puis avant encore et après, la batucada, à peine impressionnée par les tirs fréquents de grenades lacrymogènes ou assourdissantes par les gendarmes, marche dans la forêt tambours et percussions frappés d'amour énergique. Le tempo est splendide, la poésie peut tout exprimer. En ce lieu dangereux, ce lieu d'espérance aussi, ces moments de musiques trouvent instantanément et en toute simplicité cette vérité tant recherchée en des temps où la musique ne sait plus toujours sa place.
À Notre-Dame-des-Landes, la musique est à sa place comme sont à leur place tous ceux qui défendent la terre par leurs gestes qui construisent, plantent, rapprochent, comprennent, rient, échangent, résistent. Comme le week-end précédent, on y ressent cette gentillesse rare et cette facilité humaine. Mais cette fois-ci, c'est à l'épreuve d'une démonstration de destruction sous couvert d'autorité publique, une opération de casse et de répression. La violence est là par les gendarmes et ces "casseurs", ces "étrangers"(1), dont les discours de la porte parole du gouvernement, du préfet ou du ministre de l'intérieur (2) nous rebattent les oreilles sont bien leurs hommes en uniformes, personne d'autre et la "dérive criminelle" avec laquelle ils espèrent influencer le badaud n'appartient qu'à eux.
Gens de Notre-Dame-des-Landes, habitants, nouveaux habitants, voisins ou visiteurs partagent tous quelque chose qui dépasse de très loin les visions (3) étriquées de ministres ou de promoteurs absents de la vie. Toute la journée de samedi a été, face à la violence policière, illuminée par cette puissante solidarité de personnes venues de partout pour soutenir cette résistance qui a, plus que valeur de symbole, valeur de fondation. Il faut voir comment s'opère cette aide permanente, ces infirmeries improvisées, ces cantines généreuses, alors que dans les bois les détonations couvrent les bruits de machines détruisant quelques cabanes et coupant des arbres. L'argent du contribuable a de drôles de services. Vinci, parti socialiste, gouvernement : casseurs de rêves, casseurs de vie.
Le dimanche midi, tous sont invités à un pique nique, défiant la zone militarisée, et les intimidations policières (relevés d'identité, routes barrées, présence des gendarmes dans les chemins) n'y changent rien. C'est une multitude qui se donne rendez-vous, ceux de la veille, ceux de la manif à Nantes et bien d'autres. Une fois encore, l'étonnante créativité, marque de Notre-Dame-des-Landes, est à l'oeuvre.
Plus que suspecte tout de même cette insistance du gouvernement à aller vite sur ce dossier quand tous les recours ne sont pas épuisés, lorsqu'une manifestation d'ampleur exemplaire a parlé le 17 novembre (4), lorsque le projet est dénoncé de plus en plus pour sa folie destructrice, son coût, sa nocivité, sa casse, par des spécialistes de toutes sortes, lorsque la carotte de l'emploi si souvent agitée n'aboutit de toutes façons qu'à la satisfaction de quelques bétonneurs, lorsque nous sommes à l'orée de l'hiver, lorsque tant d'autres dossiers autrement plus urgents pour la société font plus que traîner en longueur.
À l'issue de la journée de samedi marquée par la résistance in situ, par la manifestation de Nantes, mais aussi par de nombreuses mobilisations partout en France, le premier ministre sortira brièvement de sa surdité, annonçant un ajournement des travaux de six mois avec un message d'une clarté dont seuls les politiques ont le secret : finalement on va tout de même négocier, mais sans rien changer. Cette"petite brèche dans la cuirasse", pour reprendre l'expression d'un habitant de Notre-Dame-des-Landes, on la doit à cette lutte exemplaire, une lutte qui ne saura évidemment se satisfaire de paroles en poudre.
Collectage des grenades tirées
dans la nuit du samedi au dimanche
(1) SOYONS TOUS LES ÉTRANGERS DE NOTRE DAME DES LANDES
(2) LE KYSTE CONTRE MANUEL VALLS
(3) LES NOUS DU PREMIER MINISTRE CONTRE LES NOUS-AUTRES DES PREMIERS VIVANTS
(4) LES AILES DE NOTRE-DAME-DES-LANDES
Photos : B. Zon
À Notre-Dame-des-Landes, la musique est à sa place comme sont à leur place tous ceux qui défendent la terre par leurs gestes qui construisent, plantent, rapprochent, comprennent, rient, échangent, résistent. Comme le week-end précédent, on y ressent cette gentillesse rare et cette facilité humaine. Mais cette fois-ci, c'est à l'épreuve d'une démonstration de destruction sous couvert d'autorité publique, une opération de casse et de répression. La violence est là par les gendarmes et ces "casseurs", ces "étrangers"(1), dont les discours de la porte parole du gouvernement, du préfet ou du ministre de l'intérieur (2) nous rebattent les oreilles sont bien leurs hommes en uniformes, personne d'autre et la "dérive criminelle" avec laquelle ils espèrent influencer le badaud n'appartient qu'à eux.
Gens de Notre-Dame-des-Landes, habitants, nouveaux habitants, voisins ou visiteurs partagent tous quelque chose qui dépasse de très loin les visions (3) étriquées de ministres ou de promoteurs absents de la vie. Toute la journée de samedi a été, face à la violence policière, illuminée par cette puissante solidarité de personnes venues de partout pour soutenir cette résistance qui a, plus que valeur de symbole, valeur de fondation. Il faut voir comment s'opère cette aide permanente, ces infirmeries improvisées, ces cantines généreuses, alors que dans les bois les détonations couvrent les bruits de machines détruisant quelques cabanes et coupant des arbres. L'argent du contribuable a de drôles de services. Vinci, parti socialiste, gouvernement : casseurs de rêves, casseurs de vie.
Le dimanche midi, tous sont invités à un pique nique, défiant la zone militarisée, et les intimidations policières (relevés d'identité, routes barrées, présence des gendarmes dans les chemins) n'y changent rien. C'est une multitude qui se donne rendez-vous, ceux de la veille, ceux de la manif à Nantes et bien d'autres. Une fois encore, l'étonnante créativité, marque de Notre-Dame-des-Landes, est à l'oeuvre.
Plus que suspecte tout de même cette insistance du gouvernement à aller vite sur ce dossier quand tous les recours ne sont pas épuisés, lorsqu'une manifestation d'ampleur exemplaire a parlé le 17 novembre (4), lorsque le projet est dénoncé de plus en plus pour sa folie destructrice, son coût, sa nocivité, sa casse, par des spécialistes de toutes sortes, lorsque la carotte de l'emploi si souvent agitée n'aboutit de toutes façons qu'à la satisfaction de quelques bétonneurs, lorsque nous sommes à l'orée de l'hiver, lorsque tant d'autres dossiers autrement plus urgents pour la société font plus que traîner en longueur.
À l'issue de la journée de samedi marquée par la résistance in situ, par la manifestation de Nantes, mais aussi par de nombreuses mobilisations partout en France, le premier ministre sortira brièvement de sa surdité, annonçant un ajournement des travaux de six mois avec un message d'une clarté dont seuls les politiques ont le secret : finalement on va tout de même négocier, mais sans rien changer. Cette"petite brèche dans la cuirasse", pour reprendre l'expression d'un habitant de Notre-Dame-des-Landes, on la doit à cette lutte exemplaire, une lutte qui ne saura évidemment se satisfaire de paroles en poudre.
Collectage des grenades tirées
dans la nuit du samedi au dimanche
(1) SOYONS TOUS LES ÉTRANGERS DE NOTRE DAME DES LANDES
(2) LE KYSTE CONTRE MANUEL VALLS
(3) LES NOUS DU PREMIER MINISTRE CONTRE LES NOUS-AUTRES DES PREMIERS VIVANTS
(4) LES AILES DE NOTRE-DAME-DES-LANDES
Photos : B. Zon
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Emma Goldman,
Notre-Dame-des-Landes
23.11.12
LE KYSTE CONTRE MANUEL VALLS
"Il est hors de question de laisser un kyste s'organiser" déclare Manuel Valls ministre de la police à Lorient ce 23 novembre alors qu'à Notre-Dame-des-Landes ses policiers détruisaient l'œuvre sans pareille du week-end dernier. C'est à 6h30 qu'a commencé l'attaque de trois points de résistance y compris celui de la Châtaigneraie, un terrain privé pas encore exproprié où s'étaient élevés quelques châlets le 17 novembre. Bâtiment sublimes contre la domestication de l'esprit.
Hier, le premier ministre nous indiquait en quelque sorte (1) le choix entre deux mondes, le sien, orwellien-de Vinci, du développement et de l'emploi fictifs ou l'autre, pour lui si incompréhensible qu'il faut le châtier, celui des 40 000 reconstructeurs d'un autre type le 17 novembre, de l'indispensable poésie, qui entend bien que le système dans lequel nous ne vivons qu'à peine puisse cesser avant que n'expire l'espèce humaine.
Aujourd'hui le nouvel Ernest Picard impose sans honte dans la même déclaration un seul modèle : «Regardons le monde tel qu’il est et les difficultés qui sont celles de notre pays». Quel monde ? Celui des balles perdues, des couteaux sous la gorge, de la souffrance solitaire dont la charge première est de nier la vie de ses enfants.
C'est bien à une démonstration de cruauté à laquelle nous avons eu droit ce matin, où s'inaugure sans cesse l'égorgement de l'espérance humaine. Nous aiderons de toutes nos forces à la résurrection de ce kyste.
Cette chronique est dédiée à Vital Michalon
(1) Notre billet d'hier
Hier, le premier ministre nous indiquait en quelque sorte (1) le choix entre deux mondes, le sien, orwellien-de Vinci, du développement et de l'emploi fictifs ou l'autre, pour lui si incompréhensible qu'il faut le châtier, celui des 40 000 reconstructeurs d'un autre type le 17 novembre, de l'indispensable poésie, qui entend bien que le système dans lequel nous ne vivons qu'à peine puisse cesser avant que n'expire l'espèce humaine.
Aujourd'hui le nouvel Ernest Picard impose sans honte dans la même déclaration un seul modèle : «Regardons le monde tel qu’il est et les difficultés qui sont celles de notre pays». Quel monde ? Celui des balles perdues, des couteaux sous la gorge, de la souffrance solitaire dont la charge première est de nier la vie de ses enfants.
C'est bien à une démonstration de cruauté à laquelle nous avons eu droit ce matin, où s'inaugure sans cesse l'égorgement de l'espérance humaine. Nous aiderons de toutes nos forces à la résurrection de ce kyste.
Cette chronique est dédiée à Vital Michalon
(1) Notre billet d'hier
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Notre-Dame-des-Landes
22.11.12
LES NOUS DU PREMIER MINISTRE CONTRE LES NOUS-AUTRES DES PREMIERS VIVANTS
"Nous avons choisi notre destin. Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre"
insiste le premier ministre Jean-Marc Ayrault dans une interview à l'hebdomadaire du groupe Lagardère Paris Match, parue aujourd'hui 22 novembre, à propos de la résistance à la construction de son aéroport de Notre-Dame-de-Landes où il n'habite pas.
Question pour un champignon : Qui est ce "nous" ?
Trois propositions de réponses :
1) Le triumverat HAV (Hollande-Ayrault-Valls) ?
2) Les grands élus auxquels il est fait référence ailleurs dans l'article ("avec d'autres grands élus") ? Il y aurait donc des petits élus (qui comptent pour du beurre comme ceux qui étaient à la manif de Notre-Dame-des Landes par exemple) et des élus de grande taille qui peuvent décider ce qu'ils veulent. Note : le premier ministre n'est plus un grand élu, il n'est même pas élu du tout, seulement nommé suivant une tradition royale.
3) L'ensemble des gens qui ont voté pour le Cardinal dans un rituel salement compliqué qui n'intéresse pas les enfants, ce qui fait 18 000 668 de personnes au second tour sur une population de 65 436 552 ? L'assurance que ces 18 000 668, dans leur vote, auraient inclus l'aéroport de Notre-Dame-de-Landes ou bien la non renégociation du traité européen ou l'augmentation de la TVA ou le fait de persécuter les Roms (ou bien ! ou bien !) semble pour le moins précaire. Il semblerait qu'au moins 9 000 000 (c'est ce qu'ils disent) n'aient pas élu (naïvement) le Cardinal pour ces motifs, mais seulement pour chasser l'Empereur en oubliant qu'il y avait déjà de sérieuses boutures (ça n'aide pas à avoir une vision). Ce qui nous amène aux questions relatives au destin.
Deuxième groupe de questions pour un champignon :
Quel est le destin dont il est question ? Le nôtre est-il vraiment assimilable à celui de la société Vinci, de la haute finance et de nos gouvernants ? Qui représente qui ?
Suggestion du jour : et si on profitait de l'occasion afin de discuter davantage de "vision du monde"?
Indice 1 :
Ievgueni Ivanovitch Zamiatine a publié, en 1920, un roman intitulé Nous autres (interdit de publication par Staline deux ans plus tard) où un être du futur nommé D-503 conçoit un vaisseau spatial, l'Intégral, afin de convertir les civilisations extraterrestres à une vision du bonheur imposée par l'État.
Indice 2 :
Autre vision, celle de Buenaventura Durruti alors qu'il était dans le groupe Nosotros : "C'est seulement en se libérant de la peur que la société pourra s'édifier dans la liberté".
Indice 3 :
Par simple esprit ludique comparons le "Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre" en tête d'article avec une autre citation, célèbre celle-ci : "C’est l’un des droits absolus de l’État de présider à la constitution de l’opinion publique". Son auteur Joseph Goebbels était passé maître ès manipulation.
Photo : B. Zon
Question pour un champignon : Qui est ce "nous" ?
Trois propositions de réponses :
1) Le triumverat HAV (Hollande-Ayrault-Valls) ?
2) Les grands élus auxquels il est fait référence ailleurs dans l'article ("avec d'autres grands élus") ? Il y aurait donc des petits élus (qui comptent pour du beurre comme ceux qui étaient à la manif de Notre-Dame-des Landes par exemple) et des élus de grande taille qui peuvent décider ce qu'ils veulent. Note : le premier ministre n'est plus un grand élu, il n'est même pas élu du tout, seulement nommé suivant une tradition royale.
3) L'ensemble des gens qui ont voté pour le Cardinal dans un rituel salement compliqué qui n'intéresse pas les enfants, ce qui fait 18 000 668 de personnes au second tour sur une population de 65 436 552 ? L'assurance que ces 18 000 668, dans leur vote, auraient inclus l'aéroport de Notre-Dame-de-Landes ou bien la non renégociation du traité européen ou l'augmentation de la TVA ou le fait de persécuter les Roms (ou bien ! ou bien !) semble pour le moins précaire. Il semblerait qu'au moins 9 000 000 (c'est ce qu'ils disent) n'aient pas élu (naïvement) le Cardinal pour ces motifs, mais seulement pour chasser l'Empereur en oubliant qu'il y avait déjà de sérieuses boutures (ça n'aide pas à avoir une vision). Ce qui nous amène aux questions relatives au destin.
Deuxième groupe de questions pour un champignon :
Quel est le destin dont il est question ? Le nôtre est-il vraiment assimilable à celui de la société Vinci, de la haute finance et de nos gouvernants ? Qui représente qui ?
Suggestion du jour : et si on profitait de l'occasion afin de discuter davantage de "vision du monde"?
Indice 1 :
Ievgueni Ivanovitch Zamiatine a publié, en 1920, un roman intitulé Nous autres (interdit de publication par Staline deux ans plus tard) où un être du futur nommé D-503 conçoit un vaisseau spatial, l'Intégral, afin de convertir les civilisations extraterrestres à une vision du bonheur imposée par l'État.
Indice 2 :
Autre vision, celle de Buenaventura Durruti alors qu'il était dans le groupe Nosotros : "C'est seulement en se libérant de la peur que la société pourra s'édifier dans la liberté".
Indice 3 :
Par simple esprit ludique comparons le "Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre" en tête d'article avec une autre citation, célèbre celle-ci : "C’est l’un des droits absolus de l’État de présider à la constitution de l’opinion publique". Son auteur Joseph Goebbels était passé maître ès manipulation.
Photo : B. Zon
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Notre-Dame-des-Landes
20.11.12
LES AILES DE NOTRE-DAME-DES-LANDES
Prélude
Il existe un beau dessin de Franquin où un petit village et ses environs sont soudain menacés par des pelleteuses qui ressemblent à des monstres. Le dessin date déjà (années 70) mais a si souvent parlé, il est maintenant situé à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes.
Un Ayraultport qui vient de loin et ne va nulle part
Le projet de nouvel aéroport pour Nantes pour remplacer celui qui existe déjà (qui n'est pas saturé et sert aussi les usines Airbus qui ne se déplaceront pas) est une sorte de serpent d'air qui s'agite depuis l'ère gaullienne des années 60. Le maire de Nantes devenu premier ministre en a fait une affaire personnelle : un Ayraultport coûte que coûte, projet confié (offert) à la société de bâtiment et travaux publics Vinci (chiffre d'affaire 38 milliards d'euros - troisième groupe mondial de la construction et responsable de l'actuel désastre de Khimki (1)). Et peu importe les économies imposées à tous (ou presque, le PDG de Vinci qui ne s'appelle pas Léonard vit par exemple fort confortablement avec un salaire de près de deux millions d'euros par an sans compter les pourboires), ce projet inutile, dispendieux et ruineux (il n'est qu'à voir ce qui est arrivé aux entreprises du même type en Espagne dans la dernière décennie) écologiquement nuisible et générateur de violence est le haut symbole de la réussite capitaliste du nouveau pouvoir d'accord en tous points avec l'ancien. Pour les naïfs, on ressert le vieil argument qui tourne à vide : "ça créera de l'emploi". Ce n'est pas faux, ça en a créé un. Bernard Hagelsteen préfet de la region Pays de loire et du département de Loire Atlantique de 2007 à 2009 en charge de la mise en route du projet est désormais en poste chez ASF, filiale autoroutière du groupe Vinci (non non ce n'est pas lui qui contrôle les tickets dans la petite guérite !)
Haut de Pologne
Il semblait que la règle des puissants était de ne parler publiquement des affaires intérieures quand on était à l'extérieur qu'en cas d'extrême gravité. Avec le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, serions-nous dans ce cas ? Vendredi 16 novembre à Varsovie en visite accompagnée de 22 chefs d'entreprises dont les patrons poluants d'Areva, Total et EDF, le Cardinal François IV sortait anormalement, à propos de la manifestation prévue le lendemain à Notre-Dame-des-Landes, de sa réserve présidentielle en annonçant (dans un style très proche de l'ex Empereur Napoléon IV) : "Moi je respecte le droit de manifestation, je euh fais en sorte que tous les recours puissent être euh traités avec une justice indépendante, mais, en même temps euh, il y a aussi euh, la force du droit, euh et euh la primauté euh de la volonté, non seulement de l'État mais aussi des élus, et au-delà même des alternances politiques. Il n' y a pas là aussi de manquement à quelque engagement que ce soit puisque euh lorsque j'ai été interrogé comme candidat pour l'élection présidentielle, j'ai toujours dit que j'étais favorable à cette euh plateforme aéroportuaire. Donc il y aura une manifestation, j'espère qu'elle se passe bien que euh il y ait euh le respect euh des uns comme des autres et que euh ensuite euh au-delà des procédures qui peuvent encore être engagées, il y ait euh cet investissement qui puisse être fait". Soit 147 mots ("euh" compris) pour dire : "Salut les gogos, les manifs ça va tant que ça ne sert à rien, mais derrière on fait de toutes façons nos petites affaires, on peut même vous faire croire que vous avez voté pour ça !". Le cardinal se pense déjà empereur, son premier ministre et son fort répressif ministre de la police font l'affaire et les trois font l'aéropaire.
César ferme-la !
Où aller le 17 novembre sinon à Notre-Dame-des-Landes. En route ! Sur l'autoroute (groupe Vinci), nous dépassons de nombreux véhicules emportant des CRS. Aïe ! Pourtant on ne les verra pas du week-end, pas du tout, nulle part (même les ULMs survolants le site n'étaient pas de la préfecture comme une mauvaise information l'a laissé croire, on a si peu l'habitude). Les CRS et autres gendarmes mobiles resteront cantonnés probablement dans leurs camps d'Aquarium, de Babaorum, de Laudanum et Petibonum en attendant de futurs méfaits des tueurs de salamandre de feu. Car l'opération militaro-policière déclenchée à Notre-Dame-des-Landes a été sérieusement appelée par les têtes pensantes (oui enfin... bon !) dirigeant ce petit monde de bignolons : "Opération César" ! Comment imaginer accorder quelque crédit que ce soit à des gens qui n'ont jamais lu (ou compris, ce qui est plus plausible encore) un album des aventures d'Astérix et Obélix. Un des tracteurs de la manifestation portera donc le plus simplement du monde un calicot-retour "opération Astérix" !
Solidarité n'est pas un vain mot.
Arrivés sur les terres de Notre-Dame-des-Landes avec bien des difficultés pour se garer tant il y a de monde (30 à 40 000 personnes), nous sommes immédiatement immergés dans une atmosphère bien différente de celle des trop habituelles manifestations où l'espoir se noie souvent dans les mouchoirs en fin de parcours. Tout a l'air neuf, partagé, tout a l'air beau, tout a l'air d'avoir toujours vécu, d'avoir de l'air. Les gens sourient, se parlent, se taquinent, les enfants parmi nous et nous parmi eux. Les cœurs battent pour une liberté là reconnue, les tambours aussi. Des clowns sortent des fourrés, des petits orchestres s'improvisent, les chiens courent comme des fous, heureux comme jamais. Les vaches rient et les chèvres soufflent un coup ! Tiens ici, des pingouins révoltés ! Le temps qu'il fait n'est pas celui de Louis Philippe, la pluie ne fait pas peur, on saute dans les flaques les bottes les premières, la gadoue réjouit, sol humide non propice aux constructions aéroportuaires. Là un chapiteau, des meubles assemblés devant nous avec des bribes de bois ; une quantité impressionnante de matériaux divers est acheminée par tracteurs dans la forêt pour reconstruire, reprendre, se saisir de la beauté du monde, l'accompagner, construire, ensemble. Les maisons se montent alors que des petits groupes chantent la chanson d'Hamon-Martin "Notre dame des oiseaux de fer", chanson témoin belle comme le temps des cerises sous le regard d'un cheval. Les barricades s'élèvent superbes, témoins de l'élan incroyablement salvateur rappelant qu'elles sont à des moments clés, la plus belle construction de l'homme, barricades de Paris huit fois au moins, de Lyon, de Barlin, de Barcelone, de Notre-Dame-des-Landes. Pas de prix fixé pour la nourriture, crêpes, galettes, thé, soupes. Relais, coup de mains. Plus on est différent, plus on se ressemble. Pas de chefs, seulement des compétences et une organisation étonnante, bourgeonnante, si loin de la sécheresse bureaucratique privée de tout imaginaire de ceux qui (le croient-ils ? le croyons-nous ?) nous dirigent sans aucun sens des directions. Des ruines du monde d'avant s'échappent les évidences que l'on ne perçoit plus , il était temps de parler aux arbres de la forêt de Rohanne, de les laisser nous dire aussi. Chapeau bas à tous les habitants résistants, à tous les zadistes (2) les ayant rejoints depuis longtemps, vivant ci-et-là, dans les arbres. Ensemble ils ont tenu le choc face à la brutalité d'un état qui se vante de privilégier la concertation, mais qui en réalité frappe à tout va, comme il frappe ailleurs les roms, pour impressionner le mouton électeur qui a peur d'une ombre qui n'est même plus la sienne, une ombre qu'on lui dessine sur mesure. "L'Etat sera ferme et il y aura en temps utile, comme le préfet de région l'a rappelé, des évacuations parce que nous devons être déterminés" a dit le 19 novembre le ministre de la police. Il ne sait même plus ce que signifient les mots "ferme", "temps" et "utile", il ne comprend qu'"évacuation" ici comme devant chez lui lorsqu'il chasse les SDF qui ne font pas beau dans le décor et déplaisent à Madame. Il dira sans doute aussi "les fous de la forêts" comme ce fut dit de résistants essentiels en Limousin dans les années 40. La dignité est une lointaine histoire pour l'imbu de pouvoir glissant dans l'abîme d'une mort sans beauté.
Merci et à nous de faire demain
La dignité, oui ! Les habitants membres de l'Acipa et les zadistes, nous l'ont offerte ce 17 novembre pour vivre vraiment, en profondeur. Le chemin, ils l'ont déjà trouvé. La lutte qu'ils ont mené depuis longtemps a permis ce miracle ponctuel, ce poème réel. On a parlé de violence -médiocre médias -, sur place les gens se sont seulement défendus face à la violence insupportable des confiscateurs (imaginons raser pour "utilité publique" les habitations des 40 gouvernants les plus haut placés ou des 40 premières fortunes de France ou des officiers de police qui supervisent les expulsions ou des cadres de chez Vinci : que diraient-ils ?). Un des membres fondateurs de l'Acipa, il y a 12 ans, nous a dit avant de partir "ça fait chaud de voir tout ce monde, on y croit, on peut gagner". En un sens (le principal), ils ont déjà gagné. Désormais, c'est aussi à nous de les rejoindre de toutes nos possibilités, ici et ailleurs, à nos postes, dans nos voyages, car demain la lutte sera plus rude encore, pour faire mieux que défaire un inutile aéroport, mais bien établir un champ libre sur le tracé des sources, un champ qui ne s'éparpille pas brusquement, le champ de toutes nos articulations assoiffées de justice immédiate.
(1) La forêt de Khimki est une forêt de bouleaux de 1 000 hectares située dans la banlieue nord de Moscou et menacée par un projet d'autoroute à péage confié à Vinci. Opposants et journalistes ont fait l'objet de graves passages à tabac.
(2) Zadiste, occupant de la ZAD (Zone à défendre)
Site de la Zad
Site de l'Acipa
Blog du collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes
Photos : B. Zon et Z. Ulma
Libellés :
Commune,
Notre-Dame-des-Landes
16.11.12
15.11.12
SOYONS TOUS LES ÉTRANGERS
DE NOTRE DAME DES LANDES
Il ne faut pas faire de raccourcis historiques trop simples, c'est vrai ! Il y a des questions d'échelle à respecter, c'est vrai aussi. Mais les échelles ont les barreaux qui montent. Si les dernières élections ont permis un astucieux sauf conduit pour sauver la politique menée précédemment - on change de look, pas de cap (c'était entendu) -, elles ont surtout permis d'entretenir la remontée permanente des idées les plus nauséabondes. Parmi elles, la constante désignation d'un ennemi pour justifier la faillite d'un système. Cet ennemi, il est étranger. Pratique, on ne le connaît pas, il fait facilement peur. Un jour il est rom (et une sénatrice
socialiste approuve sans vergogne les persécutions qu'il subit), le lendemain il peut être ... anarchiste. Alors qu'à Notre Dame des Landes, se prépare, dans la violence d'état, l'installation d'une épouvante aéroportée (les avions ne véhiculent-ils pas des étrangers ?) qui n'a aucune justification raisonnable, que ce chantier a été confié par PPP (partenariat public privé, qui signifie que le contribuable paie double) à la sinistre entreprise Vinci (là on n'est moins regardant sur l'utilisation des travailleurs étrangers) responsable de saccages archi connus tels actuellement l'autoroute Moscou-St Petersbourg (pas regardant non plus pour les marchés étrangers et encore moins sur les méthodes criminelles utilisées pour faire taire les opposants au projet dévastant la forêt russe), médias, hommes de gouvernement (qui ont doté l'entreprise Vinci d'une protection de 1200 gardes mobiles avec une opération militaire intitulée "César II") et badauds d'extrême droite s'en donnent à cœur joie.
Quelques exemples glanés ces derniers jours au hasard de la presse et de la radio. :
"Vous avez été rejoints dans ce combat contre l'aéroport de Notre Dame des Landes par des gens venus d'ailleurs, parfois même de l'étranger, certains parlent d'anarchistes" (Claire Servajean dans le Journal de 13h de France Inter 14 novembre).
"Des groupes violents gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéroport de Notre Dame des Landes en France" (Manuel Valls, ministre de l'intérieur dans sa conférence de presse du 5 novembre)
"La vermine anarchiste professionnelle dont une grande partie d'étrangers ne mérite que condamnation" (Un lecteur de Presse Océan dans un commentaire internet du 8 novembre)
"Je condamne toutes les violences. (...) Il est absolument inadmissible, quand on s'oppose à un projet qui a fait l'objet de toutes les décisions, (...) donc dans un Etat démocratique, que des forces ultra-minoritaires et violentes venues parfois de différents pays d'Europe s'opposent à un choix légal et parfaitement démocratique" (Jean-Marc Ayrault, premier ministre dans sa conférence de presse du 14 novembre)
"Là, vu l'ampleur, il est grand temps de frapper un grand coup d'une opération de type militaire!
Je pense que nos services de renseignements connaissent d'où viennent les étrangers et les anarchistes! Il n'y a pas que dans les banlieues que les zones de non droit existent .... Les nouveaux barbares verts qui coupent les arbres? Vite des condamnations pour la " racaille" professionnelle!" (Un lecteur de Presse Océan dans un commentaire internet du 9 novembre)
"Solidarité avec les forces de l'ordre" (Frédéric Cuvillier, Ministre des transports, questions au gouvernement le 31 octobre 2012)
"Ce sont toujours des étrangers qui commandent. Le banditisme n'est pas l'expression du patriotisme blessé, c'est le complot étranger contre la vie des Français"
(Non ! Celui là date de 1944 ...)
Comme à Carnet Plogoff, au Larzac, nous pouvons faire la différence (et il est grand temps !) : Manifestation à Notre Dame des Landes samedi 17 novembre à 11h
Dessin : Cattaneo
Quelques exemples glanés ces derniers jours au hasard de la presse et de la radio. :
"Vous avez été rejoints dans ce combat contre l'aéroport de Notre Dame des Landes par des gens venus d'ailleurs, parfois même de l'étranger, certains parlent d'anarchistes" (Claire Servajean dans le Journal de 13h de France Inter 14 novembre).
"Des groupes violents gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéroport de Notre Dame des Landes en France" (Manuel Valls, ministre de l'intérieur dans sa conférence de presse du 5 novembre)
"La vermine anarchiste professionnelle dont une grande partie d'étrangers ne mérite que condamnation" (Un lecteur de Presse Océan dans un commentaire internet du 8 novembre)
"Je condamne toutes les violences. (...) Il est absolument inadmissible, quand on s'oppose à un projet qui a fait l'objet de toutes les décisions, (...) donc dans un Etat démocratique, que des forces ultra-minoritaires et violentes venues parfois de différents pays d'Europe s'opposent à un choix légal et parfaitement démocratique" (Jean-Marc Ayrault, premier ministre dans sa conférence de presse du 14 novembre)
"Là, vu l'ampleur, il est grand temps de frapper un grand coup d'une opération de type militaire!
Je pense que nos services de renseignements connaissent d'où viennent les étrangers et les anarchistes! Il n'y a pas que dans les banlieues que les zones de non droit existent .... Les nouveaux barbares verts qui coupent les arbres? Vite des condamnations pour la " racaille" professionnelle!" (Un lecteur de Presse Océan dans un commentaire internet du 9 novembre)
"Solidarité avec les forces de l'ordre" (Frédéric Cuvillier, Ministre des transports, questions au gouvernement le 31 octobre 2012)
"Ce sont toujours des étrangers qui commandent. Le banditisme n'est pas l'expression du patriotisme blessé, c'est le complot étranger contre la vie des Français"
(Non ! Celui là date de 1944 ...)
Comme à Carnet Plogoff, au Larzac, nous pouvons faire la différence (et il est grand temps !) : Manifestation à Notre Dame des Landes samedi 17 novembre à 11h
Dessin : Cattaneo
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