Dimanche matin à Cerny en Essonne Isabelle Atapie chante en solo (mais pas seule) dans la chapelle d'Orgemont. Timbre, architecture et questions d'instance. Un petit chien s'invite, c'est du regard qu'il interpelle l'auditoire et c'est du regard qu'il joue en duo avec la chanteuse. Elle invite les gens à la suivre et rejoindre l'orchestre qui l'attend (Damien Argentieri, Philippe Laccarrière, Benoît Raffin) pour sa définition de standards à venir. Un autre chien s'invite (celui-là chante - belle voix, il a l'air au courant, la chanteuse lui répond), une enfant danse, l'électricité fait des siennes, la musique reste là avec ses tournoiements, ses interrogations et ses forces de tous les possibles. La situation prévaut, moment réellement constituant. Philippe Laccarrière et ses amis d'Au Sud du Nord (dénomination impeccable en ces temps où les boussoles font défaut) ont offert (pour la 25e fois ce week-end des 27, 28 et 29 août) un festival aux ouvertures douces, une certaine idée de la conciliation prompte aux surgissements inattendus (Entre les terres, Valentine trio, Temps Réel, Phat Organ trio, Kevin Reveyrand Quartet, Evry Bamako Project, Gingko Biloka, Abula invite Didier Malherbe, Le bruit des glaces). Les dispositions amicales permettent l’alternance des questions et des réponses. Ce fut également le cas dans l'après midi du samedi avec le débat des Allumés du Jazz (à ce moment-là préférables sans aucun doute aux exhibitionnistes chevaliers du ciel, héritiers de Tanguy et Laverdure dans un barouf d'enfer) où, "à deux pas du soleil", l'on discutait, démêlait, chicanait, éclairait, fouillait la question des formes "naturelles" de la musique (avec Pierre Tenne, Bernard Lortat-Jacob, Jean Rochard, Michele Gurrieri, Nicolas Souchal, Ben Lagren). Un moment de nouvelles solidarités possibles aussi.
Photo : B. Zon
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