Au levé des années 70, André Francis avait inventé à Châteauvallon le terme "solo absolu". Il indiquait clairement qu'il ne s'agissait pas d'un musicien qui quittait son groupe habituel pour se produire avec quarante musiciens, ni de solos accompagnés, l'usuel rayonnant du jazz et de ses enfants, mais de "seul en scène face au monde". Le monde hier, 9 avril 2022, c'était la bien nommée librairie Texture à Paris 19e et l'absolu, le généreux solo de François Corneloup. Il était là pour présenter son livre de photographies Seuils (éditions Jazzdor series, texte Jean Rochard) et c'est bien une forme de loyauté pour ce fameux espace-titre à franchir, puis son dépassement, que joua le saxophoniste. Entouré de livres exaltants, il chemina par les sentiers aimantés d'histoire, saluant de grands ainés tel Harry Carney chez Duke Ellington, faisant surgir des phrases musicales reliées comme autant de poèmes, de naissances solidaires, de partages propices ou de petits festins éclatant les parenthèses, ne se contentant jamais d'acquis, mais désireux, puissamment désireux, de la rencontre.
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