7 octobre 1978, Trans-Musiques à Paris Porte de Pantin, deux jours sous chapiteau très manifestes (Thollot, Portal, Lubat, Berrocal, Pauvros, Levaillant, Jaume, Boni, Maté, Regef, Malherbe, Oriental Wind, Zazou Racaille etc.). Avec la Compagnie Lubat, Jean-Louis Chautemps y troqua son saxophone contre un cigare. On adorait ! Chautemps pensait que la musique était une science et s'émerveillait devant l'instinct, valorisait le travail mais fustigeait les "bons élèves" (ou la musique de "bons élèves"), il estimait que les disques étaient une trahison et a mis beaucoup de soin à réaliser le sien (unique), valorisait la profession de musicien de studio et ses exigences et trouvait crétinisante la musique qui en sortait, mettait en garde contre la perte de proximité mais prenait ses distances, préférait Rollins à Coltrane, avait eu Lester Young et Bobby Jaspar pour modèles, s'intéressait à Dallas et à Deleuze, critiquait le free jazz qu'il jouait admirablement, comme le reste d'ailleurs, un ailleurs de recherche philosophique (des eaux agitées du be bop aux rives du dodécaphonisme) qui amena Rhizome (avec les Chautanettes) et en inspira plus d'un. Lors d'une dernière rencontre Boulevard Montparnasse à Paris, il nous parla en latin, avec une maligne conviction. Les disques de Chautemps nous ont manqué de son vivant turbulent, c'est lui maintenant qui va nous manquer.
Photo JR
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