Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
24.8.07
LE TEMPS DES COLONIES
Lorsqu'en 1922 Abdelkrim parvient à fédérer les tribus du Rif au Maroc et repousser l'occupant espagnol (trop sûr de lui), il proclame la République confédérée des Tribus du Rif, entité post coloniale issue de la lutte. La France, alors deuxième puissance coloniale mondiale qui occupe la partie plus au sud du Maroc (Rabat Marrakech), ne le voit pas de cet oeil. N'entendant pas conforter une autonomie gagnée par les indigènes (et ayant quelques vues sur le Rif), elle propose donc à l'Espagne une alliance dans le but de mettre à bas Abdelkrim et recoloniser cette région (qui avait en deux ans réussi à mettre en place une saine irrigation, des services sociaux, la fin des luttes claniques et certains échanges avec l'étranger). Pour ce faire, elle envoie son glorieux héros Philippe Pétain (antisémite avéré dès l'Affaire Dreyfus et futur Ambassadeur de France dans l'Espagne de Franco puis chef du gouvernement français de la collaboration avec les nazis) en lieu et place de Louis Lyautey (colonisateur jugé trop faible). Pétain, à la tête d'une armée de 200 000 hommes, se joint aux 250 000 hommes de l'armée espagnole menée par le dictateur Miguel Primo de Rivera lui-même. Abdelkrim ne trouve pas de soutien chez les sultans et autres dignitaires marocains corrompus. C'est une démonstration sanglante des moyens militaires "modernes" (ainsi que le fera plus tard l'Allemagne dans la Guerre d'Espagne) comme l'aviation où l'utilisation perfectionnée de l'ypérite (gaz moutarde qui attaque les poumons et les yeux, particulièrement meurtrier pendant ses premières expérimentations lors de la première guerre mondiale). Pétain est partisan d'une guerre totale et sans merci. L'armée française (avec quelques pilotes mercenaires) gaze les villages du Rif, y compris après la proposition de reddition d'Abdelkrim (qui ne veut pas sacrifier la population civile), dans le seul but de faire un exemple. On estime à plus de 150 000 le nombre de civils tués par la guerre chimique. Les seuls à protester contre cette énormité sont les anarchistes français et espagnols, le parti communiste français ainsi que les surréalistes (André Breton porte sa signature à un appel contre cette guerre immonde), les humanistes comme Albert Kahn ne diront rien. En 1926, Abdelkrim est emprisonné à la Réunion (colonie française). En 1936, Buenaventura Durruti cherche sans succès à le faire évader pour créer un front anti-franquiste au Maroc où sont basées les troupes de Franco.
Pourquoi parler de ça maintenant ? Ah oui ! L'idée est venue en écoutant les nouvelles à la radio le 21 août avec le chef du Ministère de l'Identité Nazionale, Brice Hortefeux affirmant être "légèrement en-dessous de l'objectif 2007 de 25 000 reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière" et appelant "à redoubler d'efforts pour interpeller les personnes en situation irrégulière" et une officier de Police commentant la bonne tenue des expulsés : "avec les Sud Américains, pas de problème, les Asiatiques ça va à peu près, les Roumains sont parfaits, à la limite ils sont dans l'avion avant nous, les problèmes sont toujours avec les mêmes, certaines populations d'Afrique, les Maliens, les Maghrebins". Des descriptions conformes aux manuels d'histoire-géo du pro-colonial Jules Ferry. Bis repetita.
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2 commentaires:
Cher Jean,
as-tu lu le discours de Dakar de Napoléon IV ? Ça vaut son pesant de cacahuètes !
Pour une France plus efficace...
http://delation-gouv.fr/index.php
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