URSUS MINOR À LA VAPEUR

Photographies de Jacques Revon

Dimanche de Pâques, pendant que cloches et lapins rivalisent ci et là pour les distributions d'œufs en chocolat, notre train arrive à Dijon où semble régner un grand calme. Jacques Parize et Bernard Bailly nous accueillent chaleureusement à la sortie du train et nous voilà installés en face l'Espace Rosa Luxemburg. Œufs fragiles et forts. Nous resterons à Dijon deux jours et demi, occasion de se poser un peu, découvrir la ville, l'étrange église Notre-Dame (XIIIème siècle), ses intimidantes gargouilles prêtes à l'attaque (mais laquelle ?) et sa chouette fétiche que les passants tripotent en signe de chance.

Le lendemain, Stokley arrive de Phoenix (où il était avec Mint Condition) et retrouve sa place de batteur-chanteur en se rendant illico à l'école de musique où nous attend Olivier Guerbeur. Atmosphère heureuse et détendue, joie des retrouvailles. Lors que les musiciens s'affairent à la préparation, souvenirs échangés avec Jacques Parize, évocation du festival de Moers dans les années 70, de la revue Jazz Blues & Co aussi.

Le concert a lieu le lendemain à La Vapeur. Chouette équipe (il doit y avoir quelque chose avec les chouettes à Dijon) et public débout, attentif, dynamique, dansant. Les singularités sont là, agrégées : regards ouverts sur l'extérieur. La lumière de la Petite Ursus monte et l'accord est total, proximité immédiate, orchestre et public vivent ensemble. ENSEMBLE ! Rappel : Stokley chante "Strange Fruit"accompagné du seul piano de Tony. Un moment de silence palpitant suit et puis François, Grego, Ada et Desdamona rejoignent leurs compagnons pour "I don't live today", composition que Jimi Hendrix avait dédié à ces origines cherokee. Éclatante intensité ! Ada insite à la fin de toute sa voix ample, de toute sa soul "nous devons vivre maintenant !".

Pensées pour Albert Parize