On nous fait le coup régulièrement ! Au nom d'une sorte de non-politiquement-correct un tantinet pervers, des spécialistes (comme on dit chez Darty) auto mandatés de l'histoire cherchent à mettre à bas les traces humaines inspiratrices de la volonté d'un autre futur, d'un autre présent. Par un relativisme prétendu scientifique (et donc en réalité forcément abstrait), ces historiens tentent de démonter les bases de nos "communes", et par des petits tours de prestidigitation politiques d'annihiler l'esprit critique en prétendant en avoir l'exclusivité, tendre à une vérité plate, une vérité révisée high tec.
La réalisation de Chroniques de résistance (2013-2014) à Treignac nous a permis de renforcer autant que possible cette idée dénuée d'abstraction que l'histoire est d'abord la perspective des hommes, qu'elle ne peut être déracinée. Francis Juchereau répond à Fabrice Grenard dont l'ouvrage pourrait bien figurer dans la catégorie précitée.
Remarques relatives au livre de Fabrice
Grenard
« Une légende
du maquis.
questions sur sa démarche et sur la vérité des historiens
Par
Francis Juchereau,
Francis Juchereau, membre de l’association des Amis du Musée de la
Résistance, a rencontré, en tant que secrétaire du cercle Gramsci (Limoges),
pour la première fois Georges Guingouin en 2002 pour un entretien, par
l’entremise de Jeannette Chartreux (auteure de Destins croisés. Vivre et militer à Limoges, Karthala 2004). Cet
entretien est à l’origine du livre Chemin
de Résistances, réalisé avec Georges Guingouin, Gérard Monédiaire, et
Jean-Jacques Fouché (Lucien Souny/cercle Gramsci, 2003). Francis Juchereau est l’auteur de trois communications lors des colloques
organisés par Les Amis du Musée de la Résistance en 2007, 2010 (Le Temps des
Cerises 2008, 2011) et 2013 (non édité), ainsi que de la préface du poème
d’Armand Gatti, Les cinq noms de
Résistance de Georges Guingouin (Le Bruit des Autres, 2006)
Avec son
livre « Une Légende du maquis », Fabrice Grenard réalise une
monographie monumentale, qui se présente comme « définitive »
(2)
,
du résistant et du personnage politique Georges Guingouin. Cet ouvrage ambitieux d’un historien
tout juste quarantenaire correspond à un travail académique d’Habilitation (3) qui semble avoir été publié en l’état (4) rapidement, contrairement aux usages de l’édition.
Passage
obligé vers le professorat des universités, cette deuxième « thèse »
après le doctorat fait accéder à la plus haute qualification universitaire. Ce
mémoire constitue donc une sorte de chef-d’œuvre par lequel l’auteur
recherche une reconnaissance officielle, une légitimité, une réputation d’historien
français de la seconde guerre mondiale. Une petite famille de noms de grands ainés
vient alors à l’esprit : Pierre Laborie, Jean Pierre Azema, Henry Rousso, Olivier
Wieviorka... . Bref, si pour l’intéressé l’enjeu professionnel était de taille
– la concurrence pour les postes à l’Université étant très rude –, l’enjeu
intellectuel et de notoriété, lié d’ailleurs au premier, paraît plus important
encore.
Il
s’agissait pour Fabrice Grenard de réussir une démonstration magistrale devant
ses pairs qui fasse aussi l’objet d’une certaine publicité
(5) par son impact. La finalité était de produire un ouvrage d’histoire qui serait
sa référence et ferait référence
(6) par rapport à l’institution universitaire en s’appuyant également sur le
« public cultivé ».
Il fallait
pour cela choisir un sujet – ou plutôt un « objet » d’étude –
particulièrement significatif et connu dans le champ dont il s’était fait une
spécialité : l’Occupation, l’histoire des maquis (7).
Le cas (de)
Guingouin, figure forte, originale et complexe de la Résistance et du
communisme, dont l’histoire encore «sensible » n’avait jamais été étudiée spécifiquement
par un historien, était un sujet tout à fait idoine. Il présentait de surcroît un
potentiel médiatique (8).
Plus
fondamentalement, cette recherche, son orientation, permettait à Fabrice
Grenard de se faire valoir aux yeux du petit monde des historiens français de
la seconde guerre mondiale avec une contribution conséquente à
l’historiographie dominante dont un des chantiers actuels majeurs consiste à déconstruire
(ce qu’elle considère comme) la légende de la Résistance (voir infra et notes 14,
17, 19).
La
méthode de l’étude, très académique et disciplinaire
(9), consiste en un examen minutieux et distancié de la question. Elle se traduit,
concrètement, par une recherche extérieure au terrain, essentiellement
cantonnée à une étude des pièces
- documents
et archives - qui se veut exhaustive (« contrôle » sur pièces).
En
mettant en exergue à son livre, en pointant de manière insistante lors de ses
interviews et interventions, sa démarche objectivante/objectiviste de
recherche, Fabrice Grenard veut faire penser qu’il opère un travail « scientifique »
(de « savant ») quasi chirurgical, à travers lequel la réalité-vérité
se dévoilerait (10).
Avec
Guingouin, Fabrice Grenard s’est attaqué à un morceau de choix qu’il qualifie
de « légende (11) dorée » (trop belle pour être vraie), construite en opposition et en
liaison (dialectique) avec une « légende noire» toute aussi biaisée.
Sachant que la première l’a emportée sur la dernière.
Son opération
particulièrement délicate, consistera, au long des 600 pages du livre, à déconstruire
et repeindre, touche après touche, la geste héroïque de «l’une des plus belles
figures de la Résistance »(12),
« l’un des chefs de maquis les plus prestigieux de la Résistance » (13).
Fabrice Grenard « écorne »(14) un symbole fort qui touche à la mémoire et à la sensibilité collectives et, à
travers celui-ci, l’histoire d’un maquis parmi les plus importants, et certainement
le plus remarquable de la Résistance intérieure (15)
Dès
l’introduction de son livre (p11), il prévient le lecteur et prend les
devants en ces termes: « Il paraît
indispensable d’essayer de replacer la trajectoire et l’action de Georges
Guingouin dans un contexte plus large, en évitant d’en faire une histoire
totalement déconnectée [ !] dont il aurait été le seul acteur. Cela ne
veut en aucun cas dire qu’il n’a pas joué un rôle important, ni qu’il ne se
soit pas montré héroïque à de nombreuses reprises. ».
Grenard
va donc méthodiquement reconsidérer (« re-contextualiser »)le rôle du
Grand Georges, relativisant, banalisant ou oblitérant, les uns après les autres,
les éléments idéologiques, politiques, militaires… et même moraux pouvant lui
conférer une singularité, une étoffe, bref, une stature de héros,(16).
Quelques
centaines de pages plus loin, après sa « radioscopie », que
reste-t-il de l’image du résistant?
Il en
restera le portrait d’un instituteur de campagne particulièrement idéaliste, courageux,
intransigeant, quelque peu naïf et autoritaire, très lié à un/son (petit) monde
paysan qu’il a su mobiliser et lever sur un/son secteur de la montagne
limousine, grâce à son aura. En
dernière analyse et prosaïquement, cette histoire serait celle d’un résistant, cadre
intermédiaire du parti communiste et stalinien modèle, devenu responsable
départemental des FFI, dont les périodes aigues de désaccord avec son parti auraient
surtout été causées par les mauvais côtés d’un tempérament particulièrement fort
; ces péripéties, considérées secondaires, ne portant aucunement sur des
questions de fond. Selon F.
Grenard, devant l’Histoire, Guingouin aurait été de bout en bout le fidèle serviteur
de son parti ou son jouet, contribuant par ailleurs avec une efficacité
remarquable à la libération de Limoges et à la remise en place des institutions
républicaines dans le chef lieu de la Haute-Vienne. Les raisons de sa rupture
avec le PCF en 1952 sont envisagée, encore une fois, comme relevant
principalement des intempérances de sa personnalité (entière, butée, marquée
par un aveuglement de l’esprit –par rapport à Staline, puis Tito… et le
communisme en général). De plus, rien n’attesterait que son propre parti ait
cherché à l’éliminer physiquement dans la clandestinité, a fortiori après la
Libération.
Le 21
novembre dernier, quelques mois après la parution de son livre, à l’invitation
de l’association « Rencontre des historiens du Limousin » et du Musée
de la Résistance, Fabrice Grenard vint à Limoges passer un « Grand Oral »
face à un public qu’il savait particulièrement sensible et averti : une
réunion (un conseil) de famille géant(e) avait été en quelque sorte convoqué(e)
pour l’auditionner (la salle de l’Espace CITÉ était comble - 200 personnes
environ).
Pour remporter
cette épreuve délicate, il utilisa ce soir là une double tactique qui s’avéra tout
à fait efficace.
Il montra :
1 - qu’il était incollable sur l’histoire
(avec une minuscule) du grand aïeul, fournissant un luxe de petits détails
aussi bien sur les événements que sur les personnes ;
2- que sa
démarche mesurée et autorisée d’historien était bienfaisante pour la mémoire de
Guingouin.
Jouant
adroitement sur les sentiments de familiarité, de proximité, de bienveillance
et de neutralité, il gagna rapidement l’adhésion affective de l’auditoire. De
plus, en se montrant très mesuré, presque lisse, il chercha et parvint à se faire passer comme le meilleur ami
de Guingouin. Celui par le travail « scientifique » duquel, la terrible
« légende noire » ne pourrait définitivement plus sévir.
En
revanche, Fabrice Grenard ne critiqua ce soir là « la légende dorée »
de Guingouin qu’avec d’infinies précautions, ne laissant cependant de côté
aucun des sujets qui pourraient fâcher mais les abordant de manière espacée par
touches légères, jouant des inévitables histoires (secrets) de famille dont il
n’était pas ignorant.
Lors de
cette soirée, son objectif principal n’apparait pas le même ou plutôt ne se
situe pas au même plan que celui révélé par une lecture attentive et
contextuelle de son ouvrage.
Si à
Limoges il s’agissait pour Fabrice Grenard de montrer que la meilleure voie
pour défendre la mémoire, voire la grandeur de Georges Guingouin était celle du
réalisme, de la critique mesurée et documentée, l’objectif non dit de son ouvrage participe, lui, d’un
tout autre registre et combat d’idées.
Comme
nous l’avons indiqué précédemment, cette recherche peut être considérée comme un
acte de bravoure contribuant au combat général du courant dominant parmi les historiens
français actuels de la seconde guerre mondiale dont la « doxa » est tout
entière contenue dans cette formule lapidaire : « Résistance ou pas,
sans doute les alliés auraient-ils libéré la France selon un calendrier guère
différent » (17).
Il était
important pour cela de (se) défaire (d’) un premier paradoxe, (d’) une sorte de
scandale pour la Raison qui est : une marge de la marge, la montagne du
Limousin, ne saurait faire centre. Ainsi, les mirages que constituent la
légende noire/dorée, le mythe du héros Guingouin, aussi bien que l’idée d’une « capitale »
du maquis se doivent d’être dissipés.
À
Limoges, après la présentation de son livre, Fabrice Grenard faisait remarquer
en aparté, non sans quelque vanité, que Georges Guingouin n’était pas très
connu et que son livre contribuerait à le faire connaître. Cette réflexion
réactionnelle après une conférence stressante est profondément erronée. Et
Fabrice Grenard le sait. En effet, Georges Guingouin est connu, reconnu et
célébré nationalement et internationalement comme un des chefs les plus
prestigieux de la Résistance intérieure française. Sa trajectoire étonne,
questionne et émerveille. Ceci ne concerne évidemment pas le grand public
au-delà du Limousin, mais celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire et à la
politique contemporaines. Cette aura semble d’ailleurs augmenter avec le temps
et traverser les générations. Ce qui pour le moins devrait attirer l’attention
des historiens !
Donnons
quelques exemples et repères :
-
au début des années 70 l’historien Henri Michel, pionnier de l’histoire de la
France dans la seconde guerre mondiale, ouvre à Guingouin sa collection (18) « La Libération de la France » (15 titres) aux éditions Hachette, il
y publiera Quatre Ans de lutte sur le sol
Limousin ;
- en
2005, lors de la mort du « Grand », le journal britannique « The
Gardian » (3è site de presse le plus consulté au monde en 2012) lui
consacre une nécrologie sur deux colonnes signée Julian Jackson, article
occupant un espace équivalent à ceux du Monde ou du Figaro ;
- pour le
40ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, le
journal Le Monde publie fin 2005 un hors série de 130 pages avec des
contributions d’historiens : 1945 de la
victoire des Alliés au début de la guerre froide ; le chapitre « Résistance »
de 16 pages (situé entre les chapitres « Débarquement » - Normandie -
et « Insurrection » - Varsovie -), est consacré à Guingouin (et
au maquis) présenté comme un symbole à travers un grand article de Francis
Marmande, « Le Fou des
bois » ;
- en 2007,
le livre médiatiquement connu à travers le monde L’Insurrection qui vient (traduit en 4 langues et vendu à des
dizaines de milliers d’exemplaires outre-Atlantique) donne, page 86, la
libération de Limoges « par » Georges Guingouin comme l’exemple
historique emblématique d’un « processus
insurrectionnel (qui part) d’une vérité
sur laquelle on ne cède pas » ;
- en
2011, le film « Le Grand Georges », saga romancée de Guingouin, passe à la télévision (France 3) en
première partie de soirée ;
- en
février 2015 sort chez Gallimard le récit et roman Un héros, vie et mort de Georges Guingouin de Jean-Pierre Le
Dantec.
De plus, nous
soulignons que, dans la culture et les arts contemporains, Guingouin a inspiré
deux créateurs majeurs et rebelles: le peintre Paul Rebeyrolle,
auteur du tableau monumental
« Le Cyclope –hommage à Georges
Guingouin » (1987) et le dramaturge et poète Armand Gatti, auteur du grand
poème (100 pages) « Les cinq noms de
Résistance de Georges Guingouin » (2006).
Quelle Figure
dans l’histoire contemporaine, quel Homme d’action, quel résistant venant d’une
province obscure et dont l’action restera cantonnée à celle-ci, a acquis une telle
renommée ?
Au bout
du compte, Fabrice Grenard renvoie l’« un des chefs de maquis les plus
prestigieux de la Résistance » dans son histoire provinciale, rurale et
sans poids dans les destinées du pays. De manière involontaire ce traitement
nous ramène à la vieille antienne sur les limousins vus de la capitale,
véhiculée par Rabelais (l’escholier) ou Molière (Monsieur de Pourceaugnac). Images d’eux-mêmes que les
Limousins n’ont que trop intériorisées.
Mais plus
profondément, la démarche de
Fabrice Grenard se situe d’abord dans le courant actuel de réévaluation
(dévaluation) de la Résistance, créé par les auteurs français de synthèses
historiographiques sur la seconde guerre mondiale. Un numéro récent de la revue
Critique (19), mentionné précédemment, fait le point sur ce sujet sous le titre Retours sur la Résistance. Philippe
Roger, directeur de la revue, présente le numéro en ces termes. « Nous sommes entrés dans une nouvelle
ère de nos rapports avec la Résistance. Plusieurs livres récemment parus
l’attestent (Olivier Wieviorka, Histoire
de la Résistance ; Pierre Laborie, Le
Chagrin et le venin). Du côté de
l’histoire, le temps est venu des grandes synthèses, mais aussi d’un retour
critique sur les « légendes » successives dont le Résistance a été
entourée (20)».
Le livre
de Fabrice Grenard « Une légende du maquis » se situe en bloc et de
manière tout à fait conventionnelle, dans cette « nouvelle ère ».
Mais cette dernière, à son tour, doit faire et fera l’objet de débats, de
contestations, de polémiques. Une telle histoire ne saurait prétendre avoir le
dernier mot sur l’Histoire, capturer dans son propre récit ce que l’histoire humaine,
ses événements les plus forts (et pas forcément les plus visibles) recèlent
comme vie(s), comme dimensions, comme forces et richesses cachées, comme
potentiels. Bref, comme puissances.
Je
pasticherai quelque peu Clémenceau en disant que les vérités de l’Histoire sont
des choses trop complexes, trop consistantes et trop lourdes pour les seules
épaules et les seuls cerveaux des historiens. Surtout si ceux-ci travaillent
cantonnés dans leur sanctuaire disciplinaire, distants, loin du terrain et de
la pâte humaine. Surplombants.
Le
1er février 2015
(6) Cet objectif paraît avoir été
atteint par F. Grenard. Dans un compte rendu du livre fait pour la revue
« Le Mouvement social », Laurent Douzou, historien de la seconde
guerre mondiale et membre senior de l’Institut Universitaire de France, indique
en conclusion de son article : « Fabrice
Grenard a produit une étude qui fera référence ».
(8)Des journalistes et intellectuels de
renom travaillant pour des médias nationaux, comme Edwy Plenel, Francis
Marmande (Le Monde, Médiapart) ou Patrick Rotman (France 3 etc.), par leurs
articles, scénario…, ont contribué à faire connaitre Georges Guingouin auprès
d’un public large.
(9) Cette recherche en histoire n’emprunte à aucune discipline (philosophie, sociologie, politologie, psychologie, théorie militaire, statistique, géographie, économie) autre qu’elle-même, ou très peu.
(9) Cette recherche en histoire n’emprunte à aucune discipline (philosophie, sociologie, politologie, psychologie, théorie militaire, statistique, géographie, économie) autre qu’elle-même, ou très peu.
(10) Le dévoilement par l’historien (« scientifique »),
s’opposerait à l’aveuglement du militant (communiste)
(11) « Légende : représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu’un et qui se conserve dans la mémoire collective » (dictionnaire Larousse). L’emploi du terme « mythe » dans le sous titre est totalement abusif, sachant qu’un mythe, « produit de l’imagination, n’est pas associé à quelque chose de concret ».
(11) « Légende : représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu’un et qui se conserve dans la mémoire collective » (dictionnaire Larousse). L’emploi du terme « mythe » dans le sous titre est totalement abusif, sachant qu’un mythe, « produit de l’imagination, n’est pas associé à quelque chose de concret ».
(12) Termes de la citation faisant
Georges Guingouin chevalier de la Légion d’honneur en août 1944
(13) Laurent Douzou, in article cité à
la note n°6
(14) Cf. l’article de Jean-François
Muracciole « Quand l’historien ‘écorne la légende’ : la Résistance
selon Olivier Wieviorka », revue Critique, novembre 2013. Voir texte
ci-après en rapport avec les notes n°17 et 19
(15) « Le maquis de Guingouin » ne
paraît cependant pas constituer aux yeux des historiens et des politiciens,
comme dans l’opinion, un symbole proprement national (maquis emblématique) au
même titre que les maquis des Glières (Haute-Savoie) et autour du Mont Mouchet
(Auvergne) ; avec son travail F.Grenard accentue et consolide cette
construction nationale (hiérarchie des provinces vue de la capitale, maquis
dirigés par les gaullistes et des militaires de carrière-AS et MUR) pour le
moins contestable.
(16) Voir, Gérard Monédiaire, Les sacrifices de Georges
Guingouin in Georges Guingouin,
chemin de Résistances, Lucien Souny-cercle Gramsci, 2003 ; Marc Ferro,
Georges Guingouin, notre Cincinnatus… brochure 2005 et J.Pierre Le Dantec Un Héros, vie et mort de Georges Guingouin,
Gallimard 2015
(18) Nous croyons comprendre qu’il
s’agirait aujourd’hui de s’éloigner définitivement des approches et des travaux
de ces historiens pionniers, résistants eux-mêmes, dont Henri Michel
(1907-1986) fut une des têtes de proue.
(19) N° 798, novembre 2013. Voir notes
n°13 et 16 supra
(20) Une branche de ce mouvement, qui
entend mettre bas les légendes de la Résistance, inventorie le champ dit de
l’Epuration. Dans ce domaine, l’historien Jean Marc Berlière semble cautionner
des entreprises de recherches « décomplexées » très dans l’air du
temps relatives aux pratiques de la Résistance dans l’Epuration (article du
journal Le Populaire du 27/01/2015 « 1940-1945
en Limousin, la fin des tabous ? » à propos de la création de
l’association nationale PHSCO (Pour une histoire scientifique et critique de
l’Occupation).
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