Enfants d'Espagne

Enfants d'Espagne

3.5.23

RÉPÉTER UN MENSONGE ET...

Au bas mot une provocation nauséabonde, in situ, une grossièreté terriblement mensongère qui cherche par sa répétition incessante une justification, par l'oubli, de la brutalité d'un encadrement rétréci : "L'État doit garantir la sécurité des manifestants et mettre hors d'état de nuire ceux qui sont là pour tuer" (porte parole du gouvernement), "Ils viennent là pour détruire, pour démolir, pour casser du flic, pour tuer" (ministre de la justice et des bras d'honneur), "Certains manifestants viennent pour tuer des policiers et des gendarmes" (ministre de l'intérieur, superchampion)... et de citer sans vergogne l'exemple de Sainte Soline, et d'annoncer en fanfare menaçante la présence de ces "tueurs" dès la veille du 1er mai... Le très rance et maléfique procédé commence à dater (utilisé pendant la Loi Travail et les Gilets jaunes*). Quel que soit le regard critique qu'on porte librement sur telle ou telle façon de manifester (là, contre une nouvelle loi retraite qui opte - contre le peuple, contre la foule - pour une brutalité à grande échelle), on ne saurait placer, par exemple, l'incendie d'une poubelle au niveau de celui d'une forêt, ou encore la vie d'une vitrine à l'échelle de celle d'une personne humaine. Intelligence artificielle et peine de mort, il est des gradations de dignité. Dans les manifestations françaises de ce siècle, sauf erreur, aucun policier n'est mort ; côté manifestants, malheureusement, la réalité est autre. "Garantir la sécurité des manifestants", c'est avant tout et d'un grand tout, (plutôt que de marionnettiser la foule hostile en faisant mine), écouter ce qu'elles et ils ont à dire, ce qu'elles et ils désirent pour leur propre vie. 

* Une séquence du film de David Dufresne Un pays qui se tient sage (2020), analyse très bien le moment où l'on atteint la limite d'un certain déchaînement et de ses violences, lorsqu'il s'interrompt pour surtout ne pas risquer la mort de l'autre.

2 commentaires:

jm. foussat a dit…

Bravo !

George WF Weaver a dit…

Merci, Jean !