Enfants d'Espagne

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8.3.10

OSCAR À LA GUERRE


En ces temps, Démineurs (The Hurt Locker) le, hier soir, très oscarisé film de Kathryn Bigelow, qui n'a pas manqué, à deux reprises, l'occasion de saluer les mérites de "l'armée et des hommes en uniformes", aurait pu s'intituler Le triomphe de la volonté.


Photo : B. Zon


La guerre, la drogue et les enfants d'Orange


5 commentaires:

Audrey a dit…

"Démineurs" ne fait pas l'apologie de la guerre, il est du côté des hommes qui la font. C'est assez différent de Leni Riefenstahl tout de même. On ne peut que se féliciter de voir une femme enfin aux Oscars.

jjbirge a dit…

Les témoignages sont terribles. Les commentaires de Bigelow condamnent son film.

Répondant au monde.fr (http://www.dailymotion.com/video/x9d30p_logorama-le-film-dont-les-héros-so_shortfilms), les trois créateurs du court-métrage d'animation oscarisé "Logorama" se contredisent les uns les autres. François Alaux nie tout désir de critiquer la pub qui les nourrit régulièrement (ah zut !) tandis qu'Hervé de Crécy réajuste heureusement : « Ce n'est pas un pamphlet, mais un droit de réponse à tout ce à quoi on on est soumis quotidiennement. On peut se permettre de caricaturer le président, le pape, Mahomet. Par contre, un logo d'une marque, il n'y a pas plus protégé. »

En définitive, comme le rappelait Godard dans "Une femme est une femme", l'important ce n'est pas le message mais le regard. J'espère que le nôtre saura faire la part des choses et ne tomber dans aucun panneau devant l'impérialisme guerrier, qu'il soit militaire et marchand.

nato a dit…

On peut apprécier la différence entre le film de De Palma Redacted et la façon dont il a été négligé et celui de Biglow et la façon dont il est sanctifié. À force d'éviter tout manichéisme, ce qui a été salué par la presse, on évite tout engagement (distanciation bien pratique). Le film de Bigelow est fort, mais est-ce ce qui compte ? Et vous avez raison Audrey, il y a une différence fondamentale (entre nombreuses autres bien sûr - ce commentaire parlait de titre et d'intention) entre le film de Riefenstahl et celui de Bigelow, c'est que le second a été fait en temps de guerre, pas le premier.

Dans ce que cite JJ Birgé sur Logorama, il y a quelque chose de parallèle à la façon dont on peut voir "démineur".

nato a dit…

Autant l'expression des femmes est cruciale, autant voir les femmes prendre part aux pitreries sinistres typiquement masculines type compétitions, podiums, ministères, armées etc. ne constitue pas un encouragement. Souvenons nous ne Lysistrata.

jjbirge a dit…

À mon avis, le meilleur film sur la guerre en Irak a été réalisé par une autre femme et c'est encore moins un hasard s'il est rarement cité. Il s'agit de Stop-Loss de Kimberly Peirce à qui l'on devait déjà Boys Don't Cry.