Salut les ours !
Salut les chats !
Salut les bisons !
Salut les oiseaux !
Salut les tortues !
Salut les baleines !
Salut les pingouins !
Doucement les castors !
Enfants d'Espagne
27.2.12
DOLO MUSIC
Jean
25.2.12
BENOÎT DELBECQ :
CRESCENDO IN DUKE
HISTOIRE DE SUITES
Crescendo in Duke
Les films de ma ville
21.2.12
KICK OUT THE JAMS
LE BASSISTE MIKE DAVIS DE MC5 EST PARTI
MC5 : Kick out the Jams (1968)
En 1967, à Detroit, capitale de l’industrie automobile US, la candeur hippie n’a guère de place. La pauvreté étrangle les ghettos noirs et les fils de la classe ouvrière sont en danger de recrutement pour le sinistre voyage au Vietnam (retour non garanti). La police s’en donne à cœur joie. La chaleur du Summer of Love sent vite le souffre et la ville explose. 43 morts, plus de mille blessés. Les flammes de Motor City ont un son, celui de MC 5 (initiales de Motor City 5). Avant punk, avant rock, avant metal, le groupe, décrit alors comme un cataclysme par la presse locale, devient vite la bête noire des autorités, mais aussi des groupes de rock en visite (Cream par exemple) à qui ils mènent la vie dure. La conscience des damnés de l’automobile nourrit la violence d’une musique à vif sans précédent. Le 25 août 1968, à Chicago, la convention démocrate, est l’objet d’une contestation incarnée par le Festival of Life violemment réprimée. Les groupes programmés renoncent. Pas MC5 qui joue jusqu’à la limite de ses forces pendant huit heures. À la dernière note, la police charge. On n’avait jamais vu un groupe faire ses débuts discographiques en live mais pour dire en vrai ce que MC5 a à dire, impossible autrement. Kick out the Jams, est enregistré au Grande Ballroom les 30 et 31 octobre 68. Le chanteur Rob Tyner, les guitaristes Wayne Kramer et Fred « Sonic »Smith, le bassiste Mike Davis et le batteur Dennis Thompson enragent contre la mort en un instantané fondateur, le passage en en éclair du passé au présent infini.
Jean Rochard
« AMIBE ENTENDS-TU ? »
OU LES CHAUDES AVENTURES D’UN ECHOTIER AU CONCERT DE JAZZ
(MAC-CRÉTEIL - samedi 18 février 2012)
Grosse affluence pour le dernier concert de l’édition 2012 du festival Sons d’hiver. Comme à son habitude, l’affiche ne démérite pas qui présente en deux parties le duo de vétérans Archie Shepp – Joachim Kühn puis Joseph Bowie (ancien du Black Artists Group, du Human Arts Ensemble) dans une actualisation de son fameux projet Defunkt.
Événement donc puisque la revue de connaisseurs Jazz Magazine-Jazzman a dépêché l’un de ses plus illustres et fidèles journalistes en la personne de Thierry Quénum.
La lecture de sa chronique parue le lendemain à l’aube sur le blog de Jazz Magazine-Jazzman renseigne. Blog simplement nommé Jazz Magazine d’ailleurs (sans épithète Jazzman), en souvenir peut-être d’un autre Jazz Magazine, revue d’influence certaine au XXème siècle, sachant compter alors quelques unes des plus pertinentes plumes et des yeux les plus sensibles pour écrire et photographier le jazz, en saisir les urgences politiques, les contradictions et les interrogations.
Plutôt que de raconter le concert à notre tour lorsque tel expert est dans la place, contentons-nous d’interroger son poulet, écrit probablement en direct, comme en attesta la petite lumière numérique jaillissant de son siège comme l’étoile de la crèche.
Le concert Shepp-Kühn, on le sent, fait partie de ses particularités. D’ailleurs il l’a déjà vu à Strasbourg nous dit-il. Il en parle donc en coutumier. Après que « Shepp fut dans l'ensemble égal à lui-même » et que Kühn « par contre, sembla parfois en retrait, dans un rôle d'accompagnateur qui n'est pas usuel dans son cas » pour finalement qu’« on retrouve le Joachim Kühn de toujours », la conclusion revient au fait que le concert fut « passionnant et profondément… musical ».
Voilà ! Les musiciens produisirent un concert « … musical ». Pour qui n’a pas l’habitude, on se dit « ben oui ! euh, c’est logique tout de même ! ». Lors du concert, Shepp prit le soin de présenter les morceaux dont la plupart avaient pour point commun d’être dédiées aux femmes, y compris sa grand-mère. Lorsque l’on sait certains engagements politiques de Shepp et l’influence de sa grand-mère qu’il a parfois décrite dans des interviews, il y avait peut-être eu là quelque chose à creuser, à relever, quelque chose qui passait aussi dans ce concert, qui aurait fait que le récital ne fut pas que « … musical », que le but de la musique n’était pas seulement le« trois petits points »« musical ». Pour le savant, ce qui compte c’est de déceler l’objet bien à sa place.
Mais c’est surtout son analyse rapide (méthode Flunch) de la prestation de Joseph Bowie qui retient l’attention. Voici l’intégralité du texte : « Un peu difficile, après cela, de parler du Defunkt Millenium de Joseph Bowie, machine à funk d'une efficacité aussi redoutable que sa configuration rythmique, harmonique et mélodique est rudimentaire. Une amibe musicale, en quelque sorte, avec la puissance de feu d'une division blindée. Or il fait déjà une telle chaleur dans cette salle que la torpeur me gagne. Dehors, en revanche, l'air est si doux en cette fin d'hiver qu'il serait criminel de lui préférer ces sons binaires… ».
Essayons de comprendre :
« Un peu difficile, après cela, de parler du Defunkt Millenium de Joseph Bowie » soit : après un concert qui fut, parce que les musiciens furent « égaux à eux-mêmes », « passionnant et profondément… musical », le chroniqueur rassuré se trouvant en terrain connu (il connaît bien les protagonistes, leur valeur est confirmée), exprima quelques difficultés à écouter ce qui est décrit comme une « amibe musicale ». Ce qui signifie sans doute (vu la petitesse d’une amibe) que le « … musical » n’est pas le fort de Joseph Bowie, même si toutefois le microbe est décrit ici comme « musical » (Bowie peut il prétendre à être sauvé ?). Mais cette amibe a « la puissance de feu d'une division blindée ». Le protozoaire vit dans l’eau, ce qui en principe n’est pas l’endroit le plus aisé pour « la puissance de feu ». L’allusion à cette division blindée ne se veut pas flatteuse, ce n’est pas très mélodieux une unité militaire. Indication légèrement… blindée (et hop trois petits points !) que cette musique de danse ne sied guère à notre scientifique. Comme il fait chaud dans la salle, révèle celui qui a souffert du froid la semaine précédente (« après le gymkhana bien en-dessous de zéro dans le Val-de-Marne quelques jours plus tôt »), la puissance de feu va faire décoller l’écrivain de son siège. Pas pour danser. Un jazz cool aurait sans doute mieux fait l’affaire (personnellement, en simple amateur, j’ai trouvé le duo Shepp-Kühn plutôt chaleureux). Etonnant tout de même d’être « gagné par la torpeur » face à « une division blindée d’une puissance de feu » ! L’histoire a des exemples contraires.
Alors il choisit donc de quitter le théâtre pour goûter dehors « l’air si doux » car il aurait été « criminel de lui préférer ces sons binaires… ». Il est resté un bon paquet de criminels dans la salle qui n’ont pas eu, par ce beau temps, la présence d’esprit d’organiser un pique-nique sur la place Salvador Allende de Créteil à minuit plutôt que de subir cette « machine à funk ». Et le mot satanique est prononcé : « binaire » ! Car le binaire, c’est l’ennemi du noble amateur de musique, le signe de reconnaissance de la canaille. Le binaire ce fut le choix d’Archie Shepp lorsqu’en quelques albums (Cry of my people, Attica Blues, Things have got to change), il voulait toucher « son peuple ».
Le binaire c’est la plèbe, le prolétaire, le vulgaire. Normal donc que Thierry Quénum, qui se présentait ainsi dans le même blog de Jazz Magazine le 30 avril dernier : « Vénérable ancêtre du journalisme européen, invité chaque année par le Centre des Congrès (CdC) de Brème et logé — en tant que VIP (Very Important Plumitif) — dans un hôtel de luxe dont il honore le jacuzzi, le sauna et le luxueux buffet du petit déj’ de son humble présence, votre serviteur déambule comme chez lui dans les allées du grand hall du CdC », s’en méfie.
Le jazz reste donc porteur de lutte des classes et c’est une bonne nouvelle, merci Thierry Quénum. La température ambiante, il n’y a que ça de vrai !
Jean Rochard (nouvelles de Grèce)
Image : Honoré Daumier
19.2.12
IN A SENTIMENTAL MOOD
PAR STÉPHANE CATTANEO
BENOÎT DELBECQ CRESCENDO IN DUKE
1ère À SONS D'HIVER
AMARCO
par Stéphane Cattaneo
437 kilomètres.
C’est la distance que j’aurai parcouru cette fois pour assister à un concert, en l’occurrence celui que Benoît Delbecq donnait à Ivry-sur-Seine jeudi 16 février dans le cadre du festival Sons d’hiver.
437 kilomètres vers l’est, sur des petites routes au bord desquelles le redoux faisait s’affaisser des bonhommes de neige crasseux et où les oiseaux morts se comptaient par dizaines. La dernière fois que j’avais vu Benoît c’était à 6500 km de chez moi, aux USA, moyennant quoi je considérais que du strict point de vue de la distance j’étais en progrès ; pour ce qui concernait ma mélancolie par contre, rien n’avait changé : ma vie était toujours un lent et doux naufrage sentimental, avec en fond sonore des chansons folk américaines.
Cependant, j’étais plutôt décidé à remettre la résolution de mes problèmes de spleen à plus tard, pour m’imprégner de la musique que j’allais écouter ce soir et vivre à travers elle l’expérience de l’amour sans limite. Aussi, le cœur gonflé d’une folle espérance (celle d’être happé par le tourbillon de l’attraction universelle), je gravis les marches du théâtre Antoine Vitez quatre à quatre sitôt ma bagnole garée et me glissai dans la pénombre de la salle de spectacle, sur un siège à côté duquel je tentai de consoler par ma seule présence une femme à l’air triste.
Le trio Amarco (Vincent Courtois, Guilluame Roy, Claude Tchamitchian) fit merveille, en jouant deux longues pièces d’une musique dont les quelques accès de brutalité eurent pour effet de contaminer, par l’utilisation de formes abstraites radicales, d’autres moments de leur prestation, en suspension, révélant par l’effet de contraste qui en résultait toute l’atmosphère bluesy d’une Asie centrale réinventée.
Magique.
Après quoi, il fut temps de descendre au bar pour aller s’en jeter un derrière la cravate, ce qui fut fait promptement, et remonter fissa voir la première prestation en live du Benoît Delbecq Sextet.
J’avais eu la chance de voir le pianiste au Black Dog Café de Saint-Paul, Minnesota, quelques semaines auparavant, lors d’un concert intense de trois sets en solo, en duo avec Nathan Hanson ou en quartet avec le trio Merciless Ghost et j’étais d’autant plus impatient d’assister à son nouveau spectacle que j’avais de surcroît pu assister au mixage de plusieurs titres dans un studio de Minneapolis et les écouter quelques heures plus tard en sa compagnie, celle de Jean Rochard et nos amis David Rich et Paulette Myers-Rich dans l’atelier d’artiste de ces derniers : l’intensité qui s’en dégageait m’avait impressionné et follement excité.
Si bien que j’applaudis chaleureusement l’entrée en scène des musiciens du groupe version européenne.
N’ayant eu que peu de temps pour répéter (pas évident de réunir deux Anglais, un Américain, et trois Français), on peut affirmer qu’ils interprétèrent les morceaux de la première partie de leur set à merveille, notamment « Portrait of Mahalia Jackson » qui exige une grande concentration et une grande écoute de chacun des intervenants envers les autres pour maintenir en équilibre son harmonie flottante.
Ensuite, fort de cette réussite, quand les partitions de Benoît commencèrent à voler en tous sens et que se desserra l’étreinte d’une écriture millimétrée (« Goutelas Suite »), le groupe nous entraîna dans le sillage d’une « Tina » libérée et d’un « Diminuendo and Crescendo in blue » où il m’apparut que, Steve et les Tony faisant le métier, Jean-Jacques Avenel était simplement impérial, et Antonin-Tri Hoang un souffleur culotté, improvisant des phrases hachées et comme à moitié terminées, évoquant dans son jeu d'alto l’image d’un albatros aux ailes trop grandes pour voler.
J’étais aux anges.
Et quand au rappel nos camarades nous offrirent une formidable version de « In a sentimental mood », je dus bondir de mon siège avant qu’on rallume les lumières pour aller me cacher et pleurer.
C’est ça qui est moche avec la musique, quand elle nous touche profondément : on ne peut plus s’en passer.
Le disque Crescendo in Duke sort le 27 février, et je crois bien qu’il va cartonner.
À lire sur le blog de Sons d'Hiver, le point de vue de Michel Edelin
Image : Cattaneo : "A love supreme" (février 2012)
18.2.12
L’ABSTRACTION ORGANIQUE DE PHAROAH SANDERS
& THE UNDERGROUND SAO PAULO / CHICAGO UNDERGROUND
Sans crier gare l’espace est soudain occupé par une forme de transformation incessante, une lente emprise des esprits et des corps comme une piqûre rageusement expressionniste agissant si doucement, mais sans égards. Pharoah Sanders avec les Underground de São Paulo et de Chicago ou comment faire exactement la même chose que ce que l’on a toujours fait en appuyant sur le contraire dans une sorte de volupté interdite : une véritable abstraction organique. Dans ce théâtre d’ombres, la danse est puissante, mais fantôme, elle n’invite pas, elle accuse. Elle souligne notre désemparement, affiche tour à tour le temps des lambeaux (rags time) puis les lambeaux du temps (rags of time). Cela saisit ! L’élévation réside dans la conjugaison destruction-construction, laisser la pensée hors de soi pour capter ce que l’on pense. Le créateur n’a plus de plan de maître, mais la danse subsiste, nue, orpheline. De face cachée en face cachée, on aperçoit l’espace d’un éclair, d’échardes colorées, les contours de la fin du temps, bribes nihilistes d’images chères, d’irrattrapable, d’énigmes allusives, de solitudes fragmentées, de tant d’abandons aussi. Où étions-nous ? Qu’avons-nous fait ? Où avions-nous laissé nos corps ? La musique fauve en larges aplats et effets d’optique, décèle l’étincelle des contraires. Jouer ensemble pour jouer en même temps ou jouer en même temps pour jouer ensemble ? On nous l’avait déjà dit, nous n’avions pas su entendre : la multiplicité défait toute réduction. Ce soir le rappel est cru, irréductible. Dans l’entrechat de ces profondeurs, scintillant brièvement, la conscience du devenir comme une dernière chance.
Jean Rochard (nouvelles de Grèce)
Photo : B. Zon
17.2.12
BENOÎT DELBECQ :
CRESCENDO IN DUKE
(DÉTAILS)
Seules les traces font rêver.»
René Char
16.2.12
CRESCENDO IN DUKE
DE BENOÎT DELBECQ
JOUR J
C'est à Ivry au théâtre Antoine Vitez, Amarco avec Claude Tchamitchian, Vincent Courtois et Guillaume Roy sont au même programme. Une très belle soirée en perspective donc* !
* Certifié authentique
Sons d'Hiver
Amarco sur le Glob
La maison des disques nato sur Face Book
Photo : B. Zon
12.2.12
MAHMOUD EL KATI, BOOTS RILEY
URSUS MINOR À SONS D'HIVER
comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace. »
Elisée Reclus
Photo (Boots Riley, Jenny Hymas et Mahmoud El Kati) : B. Zon
URSUS MINOR & MORE
LIVE PAR JACQUES GOLDSTEIN
(& MORE)
Pour Arte Live Web, Jacques Goldstein et son équipe ont filmé le concert d'Ursus Minor avec Boots, Riley, Desdamona, Mahmoud El Kati et Ada Dyer (Carnage the Executioner, La Rumeur, Moon et Mehdi pour le rappel). La diffusion de ce concert Sons d'Hiver a eu lieu en direct le 11 février, mais le lien (LE LIEN !*) est toujours là.
* "Briser les chaînes, créer des liens"
HISTOIRES POPULAIRES
PAR URSUS MINOR
ALBERT & LUCY PARSONS
ADA DYER ET DESDAMONA
Hier soir au théâtre Jean Vilar de Vitry sur Seine, Albert Parsons et Lucy Parsons se trouvaient réunis par les voix de Desdamona et Ada Dyer, toutes deux invitées, comme Mahmoud El Kati et Boots Riley, du groupe Ursus Minor pour la soirée de Sons d'Hiver : Histoires Populaires.
Photos 2012 : Z. Ulma
11.2.12
ILL CHEMISTRY À SONS D'HIVER- VILLEJUIF
Photo : Z. ulma
MAHMOUD EL KATI ET DESDAMONA
PAR FRANCOIS CORNELOUP
URSUS MINOR À SONS D'HIVER
A celui qui le reçoit, il ne sert jamais à rien.»
Oscar Wilde
9.2.12
MESSAGE DE GUILLAUME SEGURON
À PROPOS D'ANTONI TAPIES
Le grand peintre Catalan fait parti des quelques immenses artistes qui ont changé ma vie. La proximité de son oeuvre est un endroit serein, sage et lumineux... Son livre L'art contre l'esthétique m'a profondément marqué. Une grande voix s'est éteinte.
Je me souviens qu'avec le trio Tota la Vertat (avec Philippe Deschepper) nous lui avions dédié une suite..."
Guillaume Séguron (Le 9 février)
6.2.12
THE AXIOM OF KEYS PLEASE
AU TEMPS DU BOEUF SUR LE TOIT
CAREI THOMAS, TODD HARPER,
PAUL CANTRELL, BRIAN ROESSLER
* "Every Wave" de Brian Roessler
** Notes de Messiaen pour l'ouverture du "Quatuor pour la fin du temps".
5.2.12
3.2.12
MAHMOUD EL KATI À SONS D'HIVER
Lors d'un entretien avec Dwight Hobbes pour The Dailey Planet publié en 2009, Mahmoud El Kati, activiste et professeur d'histoire afro-américaine, répondait à la question sur la motivation qui l'avait poussé à écrire son ouvrage The Hiptionary
"C'est une expérience organique. Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête. J'ai toujours été amoureux de la façon dont les noirs parlaient, leur tradition orale. C'est de la poésie, de grande tonalité, une sorte de mysticisme intégré. Nina Simone l'a élevé "It be’s that way, sometime". Langston Hughes lui a montré un grand respect. Paul Lawrence Dunbar a essayé de le préserver et nous étions tellement obnubilés par la classe moyenne que nous ne comprenions pas. Quand j'étais au collège, il y avait un livre, "l'histoire du langage" - je massacre le nom de l'auteur constamment ou était expliqué, ce qu'était le langage. L'auteur était un linguiste, évidemment. Une des choses qu'il disait était, que la véritable langue est parlé, celle qui est écrite est artificielle. Cette présente conversation ne pourra jamais être littéralement capturées sur un morceau de papier".
The Hiptionary est un élément essentiel pour comprendre l'évolution de la culture afro-américaine, ce qui en fait le temps intérieur, l'incarnation de son mouvement permanent, sa "situation", sa musique, son action.
Mahmoud El Kati sera à Ivry sur Seine le 8 février (18h - Médiathèque Antonin Artaud) avec Serge Halimi et Thierry Discepolo pour parler de ce langage là, d'Howard Zinn et de l'histoire telle qu'elle est bâtie par les peuples.
Le 11 février, à Vitry sur Seine, il sera aussi l'invité du groupe Ursus Minor (son fils Stokley Williams est batteur et chanteur du groupe).
A la fin de l'interview pour The Daily Planet, Mahmoud El Kati concluait simplement :
D.H. "- Vous êtes un individu bien occupé pour quelqu'un censé être à la retraite. Quels sont vos prochains projets ?"
M.E.K."- Qu'est-ce que ça veux dire : "Quels sont vos prochains projets ?". On dirait une de ces questions d'Hollywood".
D.H. "- Eh bien, mettez vos lunettes de soleil pour y répondre".
M.E.K."- Il n'y a pas de projets prochains. Ce que je fais aujourd'hui, je le ferais demain".
Le demain de Mahmoud El Kati est du type qui porte nos vies au plus fort de ce qu'elles signifient.
Site Mahmoud El Kati
Sons d'hiver
2.2.12
KOUCHNERISATION
(origine XXIème siècle)
La kouchnérisation est l'action qui consiste pour un chasseur, un maître de domaine ou encore une tête couronnée (même par le suffrage univermisselle) à annihiler la conscience de la proie visée - animal en mal de reconnaissance, de pouvoir et de gain facile - pour en faire son sujet et l'afficher en société afin de redorer son propre blason. La kouchnérisation ne peut fonctionner que sur des espèces prédisposées (parfois dites socialistes) qui ont pu se targuer et se faire connaître pour de vagues valeurs humanistes. Le kouchnérisateur est friand de ces qualités pourvu qu'elles ne servent à rien, mais passent bien à la télévision. La kouchnérisation permet au kouchnérisateur d'éviter d'avoir recours à des moyens trop coûteux et historiquement mal vus comme le coup d'état. Le kouchnérisé se sent bien de partager le pain des puissants (sans se rendre compte que la farine qui lui est réservé est fort différente). La kouchnérisation, (qui répond aux noms scientifiques de humiliatus intelectualus ou bien jemapelatali) est le parfait moyen de gouverner et de s'assurer que, même en cas de départ ou de renoncement, le remplaçant du kouchnérisateur, fusse-t-il de l'ancien bord du kouchnérisé, opérera automatiquement et fort naturellement dans le même esprit. La kouchnérisation est un jeu facile pour lequel les candidats ne manquent pas. Amusante en surface, elle peut également créer d'importants et ravageurs dégâts allant jusqu'à l'extinction de toute profondeur critique. Le kouchnerisé se reconnaît souvent par la médaille que lui a remis son maître. Confondu parfois avec le chien de garde, s'il adore se faire mettre, il devient rarement maître. Il se nourrit essentiellement de petits fours et est reconnaissable à son petit cri de "encore ! encore !". La récente constitution du Centre National de la Musique (aussi appelé Zoo) a permis de voir une pratique à échelle non négligeable de kouchnérisation.
Dessin : Honoré Daumier